Nom d'utilisateur:
Mot de passe:

Se souvenir de moi

S'inscrire
Recherche:

Droits humains/Rapport annuel 2023 Amnesty International

Date de création: 03-04-2023 18:53
Dernière mise à jour: 03-04-2023 18:53
Lu: 326 fois


JUSTICE- ETUDES ET ANALYSES- DROITS HUMAINS/RAPPORT ANNUEL 2023 AMNESTY INTERNATIONAL

 

Dans son rapport annuel sur les droits de l’homme dans le monde, Amnesty International dénonce le deux poids deux mesures dans la condamnation des violations des droits humains. Le rapport 2022-2023 de l’ONG, publié le 28 mars dernier, met en évidence l’incapacité de la communauté internationale à s’unir autour d’une application systématique des valeurs universelles de protection des droits fondamentaux. 

Amnesty International pointe, à ce propos, le manque d’actions fermes face aux violations commises par les alliés de l’Occident. «La réaction ferme de l’Occident à l’intervention russe en Ukraine contraste fortement avec le manque déplorable d’actions dignes de ce nom face aux graves violations commises par certains de ses alliés, comme l’Arabie saoudite, l’Egypte et Israël», constate l’ONG. Elle note que l’intervention russe a donné lieu à de nombreux «crimes de guerre», déclenché une crise mondiale dans les secteurs de l’énergie et des denrées alimentaires, et cherché à perturber encore davantage un système multilatéral déjà faible. Le rapport a, en outre, mis en exergue l’hypocrisie de l’Occident face aux exactions commises avec sa «complicité» dans plusieurs régions du monde. 

Une hypocrisie des Etats occidentaux révélée au grand jour, lesquels ont «réagi avec force à l’intervention russe mais ont fermé les yeux sur de graves violations commises ailleurs, voire en ont été complices», lit-on dans ce rapport. Aussi, l’ONG constate que la pratique de deux poids deux mesures et les réponses insuffisantes aux atteintes aux droits humains commises aux quatre coins de la planète ont alimenté l’impunité et l’instabilité.
 

Apartheid

Amnesty cite, par exemple, le silence assourdissant sur le bilan de l’Arabie saoudite en matière de droits fondamentaux, la passivité à propos de l’Egypte et le refus d’affronter le système d’apartheid mis en place par Israël contre les Palestiniens. «Les autorités israéliennes doivent rendre des comptes pour le crime d’apartheid commis contre la population palestinienne», avait appelé, en février 2022, Amnesty International dans un précédent rapport accablant. 

Ce rapport complet et détaillé, intitulé «L’apartheid d’Israël contre la population palestinienne : un système cruel de domination et un crime contre l’humanité», montre que les saisies massives de biens fonciers et immobiliers palestiniens, les homicides illégaux, les transferts forcés, les restrictions draconiennes des déplacements, ainsi que le refus de nationalité et de citoyenneté opposé aux Palestiniens sont autant de facteurs constitutifs d’un système qui peut être qualifié d’apartheid en vertu du droit international. 
 

Depuis 1948, Israël inflige au peuple palestinien un système d’oppression et de domination perpétué par des violations qui, d’après les conclusions de l’ONG, constituent le crime contre l’humanité d’apartheid tel qu’il est défini dans le Statut de Rome et la Convention sur l’apartheid. Pour les Palestiniens de Cisjordanie occupée, l’année 2022 a été la plus meurtrière depuis que les Nations unies ont commencé à recenser systématiquement le nombre de victimes en 2006, indique le rapport 2022-2023 de l’ONG. La liste des victimes de l’armée israélienne, ciblant la population palestinienne, s’est encore allongée l’année passée.
 

Au moins 151 personnes, dont plusieurs dizaines d’enfants, ont ainsi été tuées par les forces israéliennes. Les autorités sionistes ont continué de chasser des Palestiniens de chez eux, et le gouvernement a lancé des projets d’extension drastique des colonies illégales dans toute la Cisjordanie occupée. «Au lieu d’exiger la fin du système d’apartheid mis en place par Israël, nombre de gouvernements occidentaux ont préféré s’en prendre à celles et ceux qui le dénonçaient», affirme l’ONG. «Les droits humains ne doivent pas se perdre dans le chaos de la dynamique mondiale du pouvoir. Ils doivent guider le monde alors qu’il évolue dans un environnement de plus en plus instable et dangereux», a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International. 

Elle exhorte «les Etats à accentuer leurs efforts pour aboutir à un tel ordre renouvelé qui bénéficie à tout le monde, partout sur la planète». «Le monde est assailli de crises qui se télescopent : multiplication des conflits armés, cruauté de l’économie mondiale, qui laisse trop d’Etats accablés par une dette insoutenable, abus en matière de fiscalité des entreprises, utilisation de la technologie comme une arme, crise climatique, évolution des rapports de pouvoir, etc. Nous n’avons aucune chance de survivre à ces crises sans institutions internationales aptes à s’acquitter de leurs fonctions», conclut Agnès Callamard