JUSTICE- ENQUETES
ET REPORTAGES- ANNEE JUDICIAIRE 2022/ PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE (ALLOCUTION)
©Synthèse Le Quotidien d’Oran, L
17/10/2022
Avant de déclarer l'année judiciaire ouverte
(Dimanche 16 octobre 2022) le président de la République a exigé «de régler
tout différend par la force de la loi, de garantir le droit à la défense aux
justiciables et les conditions de les défendre aux avocats».
C'est en
fin de matinée, que Abdelmadjid Tebboune a procédé au
siège de la Cour suprême à l'ouverture de l'année judiciaire 2022-2023, en
présence de hauts responsables de l'Etat et des membres du corps de la justice.
Mais avant, le chef de l'Etat, président du Conseil supérieur de la
magistrature (CSM) a rappelé « les nombreux (ré) aménagements du système
judiciaire entrepris en fonction des programmes inscrits à cet effet ou en
conformité avec les exigences du terrain ». Il a affirmé que « nous tenons à ce
que les dispositifs judiciaires soient indépendants, que la protection des
droits collectifs et individuels des citoyens soit garantie, à ce que la
justice soit équitable et transparente, qu'elle ait toutes les garanties pour
son indépendance ». Il a recommandé aux personnels concernés de « poursuivre
les efforts dans ce sens au regard de la lourde responsabilité qui incombe aux
juges ». Tebboune a défendu « le droit des
justiciables à la défense et recommandé que les conditions à cet effet soient
assurées aux avocats pour qu'ils puissent exercer leurs missions ». Il estime qu' « il est impératif d'adapter rapidement le système
judiciaire aux nouvelles donnes, il faut que la loi soit un moyen de droit et
non un repoussoir ». Il a évoqué à ce titre « la nouvelle loi sur
l'investissement, l'assainissement de la vie publique et la lutte contre la
fraude notamment au niveau de nos frontières ». Le président de la République
en appelle « à ces changements au niveau du système judiciaire, la justice de
notre pays a tous les moyens humains et matériels qu'il faut pour cela ». Il a
instruit les corps habilités à lutter contre « le crime organisé, la
corruption, la dilapidation des biens publics et les fakes news qui visent la
déstabilisation de notre pays ».
Avant l'intervention du président de la
République, c'est le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Abderrachid Tabi, qui a souligné que « la justice
algérienne accorde la priorité à la lutte contre la spéculation, les accidents
de la route, l'atteinte à l'ordre public, le crime organisé, la
cybercriminalité ». Tabi a fait savoir que « le projet de loi fondamentale du
pouvoir judiciaire, le projet de révision du code pénal ainsi que le projet
relatif au droit commercial seront présentés devant le Parlement au cours de sa
session actuelle ». Ces textes seront soumis « prochainement à examen par les
deux chambres tout autant qu'un texte pénalisant la dilapidation des terres de
l'Etat », a-t-il noté. Il a rappelé que l'Ecole de la magistrature a revu ses
critères de sélection des juges. « 200 étudiants juges vont être choisis selon
les nouveaux critères à savoir, entre autres, l'exigence de l'obtention d'un
master 2 et avoir 40 ans d'âge révolus (au lieu de 30 ans) ».
Il a aussi annoncé « l'ouverture d'une école de
formation des avocats, l'acquisition de 11 nouvelles structures judiciaires et
15 autres le seront d'ici à la fin de l'année ». Autre nouveauté en voie de
réalisation, « le guichet électronique pour retirer des arrêts et décisions de
justice à travers l'ensemble du territoire national ». Tabi a fait remarquer
que « durant l'année en cours, 120.000 prisonniers ont vu leur peine réduite
dont 58.572 ont été libérés et ce, conformément aux décrets signés par le
président de la République ».
Notons que c'est le 1er président de la Cour
suprême, Tahar Mamouni, qui a pris la parole tout au
début de la cérémonie d'ouverture de la nouvelle année judiciaire. Il a indiqué
en substance que « les prérogatives de la Cour suprême ont été conformées à la
Constitution de 2020, les textes organiques et son règlement intérieur ».
Il a fait mention du « départ de 100 juges (pour
diverses raisons), qui ont été remplacés par 50 nouveaux juges qui ont besoin
de formation et de recyclage pour pouvoir s'acquitter de leurs missions ». Il a
précisé que la « priorité est donnée pour trancher définitivement les affaires
des prisonniers, en particulier ceux emprisonnés pour corruption ». Mamouni n'a pas manqué d'attirer l'attention sur
l'impossibilité d'acquérir une annexe de l'instance judiciaire parce que,
a-t-il dit, « bien que le ministère des Finances lui ait accordé un budget, le
projet n'a pu voir le jour en raison des procédures financières complexes ».