JUSTICE- DÉCISION - KHALED NEZZAR, DÉC.2020
IL EST RENTRÉ EN ALGÉRIE DEPUIS UNE DIZAINE DE JOURS
Khaled Nezzar en toute liberté
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Archives Liberté
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Liberté/ Ali Boukklef , mardi 22 décembre 2020
L’ancien ministre de la Défense nationale, en Espagne depuis
juin 2019 pour des soins, est rentré au pays le 11 décembre dernier.
Après
plusieurs mois d’“exil forcé”, l’ancien ministre de la Défense, Khaled Nezzar, est rentré au pays. Il a “vidé son mandat d’arrêt”
lancé contre lui par la Cour de justice militaire de Blida et a pu rentrer chez
lui, assure une source proche de la famille contactée hier par Liberté
confirmant, ainsi, une information donnée par nos confrères d’El Watan.
L’ancien
ministre de la Défense nationale, qui était en Espagne depuis juin 2019 pour y
suivre des soins, est rentré au pays le 11 décembre dernier. Il attendra
désormais la réouverture de son procès.
Selon des
sources judiciaires, cette situation est rendue possible grâce à la décision de
la Cour suprême qui a accepté les pourvois en cassation introduits par les
avocats des personnalités jugées et poursuivies pour “complot contre l’autorité
de l’État” et “de l’Armée” et “réunions secrètes”.
Il s’agit des
anciens patrons du renseignement, du frère du président déchu et de Louisa Hanoune. Pour ces faits, le général Khaled Nezzar, qui avait été entendu en tant que témoin, son fils
Lotfi et l’homme d’affaires Farid Benhamdine avaient
été condamnés à 20 ans de réclusion assortie d’un mandat d’arrêt international.
Mais au moment
du prononcé du verdict en première instance en septembre 2019, Khaled Nezzar se trouvait déjà à l’étranger. Durant de longues
semaines qui ont suivi ce qui s’apparentait à une fuite, l’homme s’était
attaqué à l’ancien chef d’état-major de l’armée en des termes acerbes avant de
se confiner dans un mutisme jusqu’au mois d’août dernier.
En réponse à
des rumeurs invoquant des négociations portant sur son éventuel retour au pays,
l’ancien ministre de la Défense nationale indiquait qu’“aucune discussion n’est
en cours avec les autorités du pays, ni civiles ni militaires”.
“L’affaire
dont mon fils et moi-même faisons l’objet est politique. Elle a été enclenchée
sur ordre par l’ancienne équipe au pouvoir, dans un but de pure revanche et
dans le cadre d’un agenda politique. Maintenant, cela se sait.
Cette
affaire ne pourra être résolue que par un acte politique, seul à
même de réparer cette injustice qui a
poussé à l’exil, au-delà de ma personne, nombre de
citoyens et cadres de la nation dont l’Algérie a grandement besoin
aujourd’hui”, avait-il écrit dans une tribune
publié sur le site appartenant à son fils avant de préciser :
“Heureusement, aujourd’hui, l’ANP est entre de bonnes mains.
Le
fait que les autorités militaires et
politiques travaillent ensemble pour maintenir sa cohésion en est
un signe. C’est le plus important.” Au printemps 2019, rien ne présageait
pourtant des poursuites contre Khaled Nezzar.
Durant la
crise qui avait conduit à la démission d’Abdelaziz Bouteflika le 2 avril
2019, l’ancien homme fort de l’armée
s’était démarqué de la démarche de Saïd
Bouteflika qui préparait, dans l’ombre, un
scénario susceptible de permettre à son
clan de quitter le pouvoir sans trop
de risques.
Il
avait publié un témoignage dans son
journal électronique Algérie Patriotique où il
accablait l’ancien conseiller de
la présidence de la République. Lors de l’arrestation de Saïd
Bouteflika, du général Mediène et de Bachir Tartag en mai 2019, Khaled Nezzar
n’était cité qu’en tant que témoin, avant d’être transformé en accusé.
La
réouverture de son procès lui permettra certainement de s’expliquer sur le rôle
qu’il a pu éventuellement jouer durant la période allant de février
à avril 2019, une période qui a vu la chute d’Abdelaziz Bouteflika.