JUSTICE- ENQUETES ET REPORTAGES-
DOSSIERS EN INSTRUCTION (PÔLE
PENAL FINANCIER ET ECONOMIQUE ,DÉC 2020)
Plusieurs dossiers d’anciens ministres, walis et hommes d’affaires sont
en instruction au niveau du pôle pénal financier et économique, après leur
transfert du parquet général près la Cour suprême suite à la suppression du
privilège de juridiction. Il s’agit de près de 40 dossiers de corruption ayant
nécessité la mobilisation des juges d’instruction du pôle nouvellement créé.
Certains dossiers ont été clôturés suite à
l’achèvement de l’instruction judiciaire à l’instar de l’affaire de l’ex-PDG de
la société d’investissement hôtelier et ex-directeur général de l’Etablissement
public Sahel, qui sera enrôlée dans les prochaines semaines.
Parmi les affaires en cours d’instruction, figurent les dossiers de trois
hommes affaires dont Hocine Metidji, patron du
groupe Metidji, dans lequel sont accusés
l’ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal, ainsi que l’ex-directeur du protocole de la
Présidence, Mokhtar Reguieg,
l’ancien DG de l’OAIC, Mohamed Belabdi, et l’ancien
chef de cabinet de l’ancien ministre Abdelwahid Temmar, tous en détention provisoire ainsi que le dossier
du patron du groupe Ben Amor, Ammar Ben Amor dans lequel sont poursuivis les deux anciens Premiers
ministres, Abdelmalek Sellal
et Ahmed Ouyahia, l’ancien ministre de l’Agriculture,
Rachid Benaissa, l’ancien ministre des Ressources en
eau et cinq anciens walis. Il s’agit aussi du PDG du groupe Amenhyd
en détention provisoire. Le parquet près la Cour suprême a mis en cause des
anciens ministres.
Les affaires Sonatrach 2, SNC Lavalin,
BRC, ANBT et l’Algérienne des autoroutes reviennent au pôle, suite à la
suppression du privilège de juridiction. Dans ces affaires, six anciens
ministres et des walis sont mis en cause. Pour la première fois, le nom de
l’ancien ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui,
s’ajoute à la longue liste des hauts responsables accusés.
Il s’agit de deux dossiers transférés dans lesquels est accusé l’ancien
ministre de l’Energie, Chakib Khelil. L’un des
dossiers est lié à la société SNC Lavalin dans lequel
est mis en cause Noureddine Bouterfa,
l’ancien PDG de Sonelgaz poursuivi entre autres, pour
blanchiment de fonds et de revenus criminels issus de la corruption et
transfert de biens et de fonds issus de revenus criminels dans le but d’en
dissimuler l’origine illicite, et acquisition et possession de biens et de
fonds issus de revenus criminels. Une autre affaire concerne la société Brown
and Root Condor dont le gérant était Abdelmoumen Ould Kaddour. L’autre affaire concerne la société Batigec dans laquelle sont poursuivis Hamid Temmar, ancien ministre des Participations et de la
Promotion de l’investissement, Mohamed Benmeradi, DG
du Domaine national.
Les enquêteurs du pôle se penchent également sur l’affaire du complexe de Corso
dans laquelle est mise en cause l’ancienne ministre de l’Industrie, Djamila Tamazirt, sous contrôle judiciaire par le parquet près la
Cour suprême pour abus de pouvoir volontaire à l’effet d’accorder d’indus
privilèges en violation des lois et réglementations, octroi d’avantages indus
lors de la passation de marchés publics, dilapidation volontaire et
détournement de deniers publics dans le cadre de l’exercice des fonctions,
trafic d’influence, conflit d’intérêts et blanchiment d’argent.
L’affaire de l’ancienne ministre de la Culture, Khalida
Toumi, est toujours en instruction au niveau du
parquet près le pôle pénal national spécialisé dans la lutte contre le crime
économique et financier.
D’anciens walis mis en détention ou sous contrôle judiciaire à l’instar de
Mohamed Ouchène, à Tipasa, Fatmi
Rachid à Béjaïa, Hocine Ouadahde
à Tizi-Ouzou, Kamel Abbès à Boumerdès,
sont poursuivis notamment pour abus de fonction.
Lutte contre le
terrorisme
La section de lutte contre le terrorisme
et le crime organisé transfrontalier du tribunal de Sidi M’Hamed a examiné
jeudi dernier une affaire d’adhésion à un groupe terroriste activant à
l’étranger. Trois individus ont été présentés par les éléments de la Brigade de
recherches et d’intervention. Selon des sources proches du dossier, les mis en
cause, qui ont purgé leur peine à l’étranger, ont bénéficié de la liberté.
De son côté, le parquet près le pôle pénal financier et économique a traité
deux affaires dans le cadre des enquêtes anti-corruption. L’ancien wali de
Tipasa, Mustapha Layadi, en détention, a comparu
devant le juge d’instruction dans le cadre d’audition dans le fond dans une
nouvelle affaire de détournement de foncier agricole.
Layadi a été condamné par le tribunal de Boumerdès à une peine de 10 ans de prison ferme et il a été
placé sous mandat de dépôt à l’audience dans l’affaire de Chafik Hamel, le fils
de l’ancien DGSN, Abdelghani Hamel. Il a déclaré lors
de son audition, que «c’est lui qui a accordé la superficie de 14.000 m2 à
Chafik Hamel».
La juge fait remarquer que le dossier lui est parvenu dans une enveloppe. «Oui,
le DGSN m’a appelé et m’a informé qu’il allait m’envoyer un dossier personnel
pour le prendre en charge», a-t-il révélé, en ajoutant qu’il était victime
d’une guerre de clans.
L’ancienne ministre de la Poste et des TIC, Imène-Houda Feraoun, s’est aussi présentée au parquet de Sidi
M’Hamed. Selon une source proche du dossier, elle est mise en cause dans
l’affaire des frères Kouninef et de passation de
marchés publics. Houda Feraoun a été auditionnée
comme témoin dans l’affaire de conclusion de marchés entre Mobilis et Condor Electronics,
lors de l’enquête sur le dossier de GB Pharma. La présentation de l’ancien
ministre de l’Habitat, Abdelwahid Temmar,
en détention provisoire, interviendra dans quelques jours.