JUSTICE- GOUVERNEMENT- DECLARATION DE
POLITIQUE GENERALE (FEVRIER 2019)
Une section de la Déclaration est consacrée à la justice, dans laquelle il
est indiqué que la réforme a été le premier chantier engagé par M. le Président
de la République. Cette réforme, qui a réalisé d’importantes avancées, a vu ses
objectifs s’élargir davantage avec la révision constitutionnelle de 2016. C’est
ce vaste chantier que le gouvernement s’est attelé à poursuivre à travers
l’adaptation du cadre législatif pertinent, la valorisation des ressources
humaines du secteur et le renforcement des infrastructures judiciaires ou
encore l’approfondissement de la réforme pénitentiaire, sont parmi les actions
citées par le document.
Parmi les nouvelles lois et révision de lois déjà promulguées, il y a la Loi
organique relative à l’exception d’inconstitutionnalité, « norme nouvelle
dans notre pays et qui instaure un contrôle a posteriori des lois, notamment au
bénéfice du justiciable, et la Loi organique sur le Conseil d’Etat, qui prend
en charge les nouvelles dispositions constitutionnelles».
La loi sur la protection des données personnelles qui vient combler un vide en
la matière, les modifications successives apportées au Code de procédure pénale
et la révision de la loi relative à l’organisation judiciaire, notamment, pour
mettre en œuvre le double degré de juridiction au sein du tribunal criminel,
réorganiser le casier judiciaire et réformer le régime de contrainte par corps
y sont mentionnés.
Conformité avec la Constitution
Parmi les projets de lois en cours de finalisation et qui aboutiront devant le
Parlement durant cette législature, le document cite des révisions, des mises à
jour et de nouveaux textes relatifs à la prévention et la lutte contre la
corruption ; au Code civil notamment pour prendre en charge les sûretés ; au
Code pénal ; au Code de Commerce ; au Code de procédure civile ; au trafic des
stupéfiants ; au régime des changes ; à la lutte contre la cybercriminalité ;
au droit des citoyens à accéder aux documents et informations publics, comme le
prévoit la Constitution.
En ce qui concerne la modernisation de la justice, des avancées notables ont
été mises en avant. C’est le cas dans le domaine de l’Action publique, où il
est noté la fonctionnalité du Tribunal criminel avec son double degré de
juridiction, la généralisation progressive du recours au bracelet électronique
dans l’exécution des peines, avec l’appui d’une unité centrale de contrôle des
personnes soumises à ce régime pénal, ainsi que la mise en œuvre de nouvelles
procédures de poursuite pénale en matière de crimes et délits commis à
l’étranger par des étrangers et portant atteinte à la sûreté de l’Etat ou à ses
intérêts fondamentaux.
Nouvelles dispositions relatives au casier judiciaire
En matière d’exécution des peines, sont cités la mise en place d’un nouveau
cadre de recouvrement des amendes et des frais de justice qui a déjà permis la
rentrée de plus de 7 milliards DA, ainsi que la mise en place (avec le recours
à une banque de données) de nouvelles dispositions relatives au casier
judiciaire des personnes coupables de délits en matière de circulation
routière, d’alcoolisme, de consommation de stupéfiants.
En matière de police judiciaire, celle-ci a été renforcée par la désignation de
plus de 1.700 nouveaux officiers, en même temps qu’elle bénéficie de cycles de
perfectionnement encadrée par la Magistrature. De plus, une interconnexion a
été mise en place entre les services techniques et scientifiques de la police
judiciaire et les juridictions pour une plus grande célérité dans le traitement
des dossiers. S’agissant des auxiliaires de justice, le document cite
l’ouverture de deux concours de 1.500 places chacun, pour le renforcement des
corps des notaires et des huissiers. Dans le même temps, est notée une relation
plus sereine entre les avocats et les magistrats au niveau des juridictions.
Par ailleurs, l’utilisation des techniques de signatures et d’authentification
électronique a été élargie aux auxiliaires de justice, notamment les notaires.
Enfin, la numérisation de la justice a permis l’accès du citoyen à distance à
des prestations judiciaires, dont le retrait du casier judiciaire et du
certificat de nationalité signés électroniquement, la rectification des erreurs
de l’état civil, et l’institution du « lafif », acte
reconnu en droit musulman, par preuve testimoniale préconstituée.
En matière d’infrastructures judiciaires, sont relevés notamment le
parachèvement du réseau des Cours de justice à travers l’ensemble des wilayas
du pays, l’ouverture de 44 tribunaux administratifs, alors que les quatre
derniers le seront à brève échéance, et la réhabilitation et la modernisation
de nombreuses juridictions déjà en place.
Formation des magistrats
En ce qui concerne les ressources humaines, le document note notamment
l’ouverture d’une nouvelle Ecole supérieure de la magistrature, d’une capacité
de 1.000 élèves, qui permettra la mise en place d’une nouvelle politique de
formation des magistrats en quatre années et le renforcement du recyclage des
magistrats en activité, y compris en ce qui concerne l’arbitrage international,
la cybercriminalité, la propriété intellectuelle.
Concernant la réforme pénitentiaire, sont relevées la poursuite de la formation
et du recyclage des personnels concernés ; une amélioration relative du réseau
des infrastructures pénitentiaires alors que la prison de Serkadji
a définitivement été fermée et transformée en musée. Il s’agit aussi de la
poursuite et du renforcement de la politique de formation des détenus qui a
atteint lors de la dernière année scolaire près de 43.000 inscrits dans
l’enseignement général et près de 3.300 lauréats aux examens, alors que près de
39.000 détenus ont suivi une formation professionnelle couronnée par près de
30.000 réussites. La poursuite d’une politique de réinsertion, notamment en
liberté conditionnelle, en semi-liberté, et en suspension provisoire de peines
au bénéfice de plus de 5.000 détenus et l’accompagnement de détenus pour leur
réinsertion professionnelle, qui a bénéficié à plus de 1.000 individus ces deux
dernières années ont aussi été cités.
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