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Roman Akli Tadjer- "Des ruines et de gloire"

Date de création: 09-03-2025 18:15
Dernière mise à jour: 09-03-2025 18:15
Lu: 18 fois


JUSTICE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH-ROMAN AKLI TADJER- « DES RUINES ET DE GLOIRE »

 

Des ruines et de gloire. Roman de Akli Tadjer, Casbah Editions, 325 pages, 1 400 dinars

Après sa prestation de serment d’avocat, à Paris, où il a effectué ses études de droit, Adam El Hachemi Aït Amar, est revenu (avec son père) en Algérie. Avec , pour idée de défendre ses compatriotes subissant encore le joug colonial. Nous sommes en 1962, juste avant les négociations devant aboutir aux Accords d’Evian, en mars .

Collaborateur d’un avocat d’origine européenne, libéral politiquement, ne voilà-t-il pas qu’il se retrouve défendeur d’une activiste                                   , proche de l’Oas, mortellement pro-Algérie française, Emilienne Postorino.

Respectant beaucoup plus les termes de son serment que ses sentiments nationalistes, il va s ’engager pleinement dans la prise en charge du dossier et, en attendant le procès qui s’éternise au vu de la situation assez confuse régnant à Alger à la veille du cessez-le-feu, l’auteur nous raconte les états d’âme du jeune homme qui ne sait plus où finit la justice et où commence le patriotisme.

A tout cela se greffent deux  histoires d’amour , l’une contenue avec la prisonnière et l’autre déclarée avec Irène Konstantopoulos , une employée européenne du cabinet d’avocat......et les aventures maquisardes , du côté d’El Kseur, du père toujours sur les traces de ceux qui ont martyrisé Zina , sa bien-aimée.

Bien sûr , tout est bien qui finit bien.....pour (presque) tous et toutes.

 

L’Auteur : Né en 1954 à Paris. Auteur de plusieurs romans (et d’un essai à succès : « Qui n’est pas raciste, ici ? », Lattès 2019)  dont trois adaptés à la télévision : « Les ANI du Tassili », « Le Porteur de cartable » et « Il était une fois…peut-être pas » .Plusieurs livres  à succès, dont « Le Porteur de cartable », « La meilleure façon de s’aimer »….. et ...... « La Reine du tango »(2006) qui  a reçu le Prix Nice Baie des Anges. Ses romans sont  traduits dans de nombreux pays. Sa bio-express indique qu’ « il poursuit son exploration des liens entre la France et l’Algérie pour mieux tisser notre histoire commune »

 

Extraits : « Que ce soit à Alger ou à El Kseur, le comité d’accueil est le même : l’armée.Ils vous dévisagent de travers, vous malmènent, vous palpent, éructent les mêmes grossièretés aux récalcitrants qui en ont ras le turban de se faire contrôler » (p 51), « Peut-on faire sa vie avec quelqu’un sans être sûr de ses sentiments ? Je connais des tas de gens qui vivent ensemble sans s ’aimer, s’aimer à fond, je veux dire.Ils s’aiment à l’usure. Je ne parle même pas de nos mariages arrangés ou forcés, où ni l’un ni l’autre ne se connaissent, pour le pire ou le moins pire.Il se peut pourtant que le bonheur survienne entre ces deux inconnus, mais il faut bien admettre que cela tient du miracle »  (p 253)

 

Avis : Une histoire parcourue de « fraternité » au sein d’une société coloniale en plein naufrage et débandade.Un équilibre difficile à tenir et il fallait tout l’art de l‘auteur pour y parvenir. Se lit d’un trait.....sans convaincre cependant.

Une remarque : le quotidien « Alger Républicain » maintes fois cité durant la période ne paraissait plus, ayant   été interdit par les autorités coloniales le 1er septembre 1955 (et, El Bassaïr seulement en avril 1956)   et n’a repris que le 18 juillet 1962 .

 

Citations : « On ne libère pas un peuple, un peuple se libère par lui-même » (p 63), « Il y a trois sortes d’avocats : ceux qui se soumettent aux lois, au-dessus ceux qui les refusent, au-delà ceux qui s’en imposent (....).Pardon, j’en oublie une, les avocats hors-la loi, ceux qui n’écoutent  que la loi de leur cœur » (Me Jacques Vergès cité, p108), « Avant de soigner les hommes malades de l’injustice, il fallait d’abord soigner les hommes qui font la justice » (p 147), « Vos pieds(note :ceux d’un pied-noir) sont ici, mais votre tête est restée là-bas.C’est ce que j’appelle l’esprit colonial » (p268), « L’essentiel, c’est l’audace, l’amour , la liberté « (p270)