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Roman Zakad Abderrahmane- "Les amours d'un journaliste"

Date de création: 27-10-2019 18:34
Dernière mise à jour: 27-10-2019 18:34
Lu: 1044 fois


SOCIETE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH-ROMAN ZAKAD ABDERRAHMANE- « LES AMOURS D’UN JOURNALISTE »

Les Amours d’un Journaliste. Un roman de Abderrahmane Zakad. A compte d’auteur.  Alger 2012. 342 pages, 500 dinars

 

Notre auteur s’était déjà illustré avec un roman édité en 2009, « Une femme dans les affaires ». Il récidive, après un passage par la poésie, avec un roman-fiction nous plongeant dans une Algérie ruinée, dans les années 2020,  suite à la chute d’un énorme astéroïde qui a embrasé les sables du Sahara , entraînant  la soudaine disparition du pétrole et du gaz. Décidement, c’est une obsession…avec toutes ces déclarations récentes et récurentes sur l’épuisement (dans les années 2050) des ressources . La « cata » (presque souhaitée) dans toute sa splendeur !

On vous laisse deviner le reste, sur fond d’une enquête sur les (anciens)  détournements de terrains à bâtir de la capitale, menée par un jeune journaliste qui découvre, peu à peu , en fouinant dans des archives supposées « disparues », les coups tordus des maffias et les tristes réalités des années passées. Une Algérie « fauchée comme les blés », la souveraineté ,la dignité , l’honneur, les acquis , les biens, les symboles…perdus ou bradés, un pays réduit à la mendicité internationale, auprès   des voisins et de l’ancien colonisateur . Heureusement , il y a la rencontre avec l’amour …..ce qui lui permet de vivre d’espoir et d’eau fraîche (devenue bien rare) , encore plus rare que le pétrole et l’essence.

Mais là où excelle l’auteur, ce sont ces retours en arrière , de l’Indépendance jusqu’à la catastrophe : la corruption, le gaspillage et la gabegie, les détournements, les vols, la hogra, les trafics en tous genres, l’hypocrisie politique et culturelle, les mafias, les héros oubliés ou perdus ou exilés, les luttes contre les « moulins à vent »…De véritables leçons d’Histoire contemporaine , courtes mais instructives, pour celui qui veut bien les lire de manière attentionnée. A mon sens , trop de boumedienisme et la nostalgie d’une agriculture , bouée de sauvetage et moteur du développement. La maladie infantile des sexagénaires et plus ..qui ont raté leurs  années 70-80 !

 

Avis : Le « café de commerce » avec une histoire qui se tient…et, avec des digressions qui dépriment.Un roman trop vrai !A l’heure où l’on nous parle d’épuisement des ressources pétrolières face à une consommation nationale qui grimpe, qui grimpe,qui grimpe, de quoi avoir des sueurs froides ! 

Phrases à méditer :  « L’Algérie est le seul pays au monde où un produit avarié coûte plus cher que le produit frais. Elben et le Rayeb avariés coûtent plus cher que le lait… », « Devant la hogra, un homme seul se morfond, deux hommes raisonnent, dix hommes protestent, cent se révoltent et une foule saccage » (p.169 ) et « Le sida , la maladie du siècle, trente millions dans le monde , mais l’Algérie n’était pas trop atteinte….. parce que le virus refuse d’occuper des corps improductifs. Y a rien à bouffer » (p.31)