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Roman Narimane Chentouf - "Les foulées troubles"

Date de création: 01-04-2019 15:59
Dernière mise à jour: 01-04-2019 15:59
Lu: 939 fois


SOCIETE- BIBLIOTHÈQUE D’ALMANACH- ROMAN NARIMANE CHENTOUF- « LES FOULÉES TROUBLES »

Les Foulées troubles. Roman de Narimane Chentouf. Necib Editions, Alger 2018, 650 dinars, 287  pages

 

De la prose, de la prose, beaucoup de prose mais aussi quelques poèmes. Il est vrai que l’histoire rapportée (attention, c’est de la pure fiction, n’en doutez pas !) se base ,d’abord et avant tout, sur une histoire (ou des histoires) d’amour...classique avec les relations, presque toujours tumultueuses , de couples .  Classique, non ? Mais, au-delà de l’histoire, somme toute bien banale ,il y a , comme le dit l’éditeur, « une espèce de généalogie de l’affect ».Une vie conjugale perturbée par la déloyauté et l’infidélité, d’autant plus inacceptées que Amina  , la narratrice , encore étudiante, a aimé ,sur un « coup de foudre » , Kamel . Par la suite, c’est tout ou rien ! Idem pour les autres personnages croisés.

D’abord, essayer de comprendre (« ce qui « les » motive pour agir de la sorte ») . Ensuite, c’est le temps de la révolte.....Puis , celui de la vengeance,  un plat qui, dans ces cas –là,  se mange « tout chaud ». Comment ? L’infidélité !.....Et, pour savourer la chose.... avec le « premier venu », Yassine......en fait (quel hasard , lors du jogging hebdomadaire habituel .....toujours en solitaire  !) avec le mari volage, mais bien de sa personne (tout de même, faut pas croire !) , d’une amie perdue de vue, Nadia ....qui, elle-même , pour se venger (c’est- dire que tout cela n‘est pas fait pour le simple plaisir tiré de la bagatelle ), le trompe .......avec le mari de l’amie. Enfin, s’éloigner géographiquement , en changeant de pays et de continent. L’exil pour oublier et se réaliser. Assez compliqué, non, ce croisement des cœurs et des corps ? Tout un labyrinthe de rapports interpersonnels ,enveloppés dans une mémoire « assez mal en point », raconté au milieu d’une masse de souvenirs, anciens ou tout frais, de foulées, grandes et petites,  d’arrêts plus ou moins prolongés, d’une valse de va-et-vient entre le passé et le présent , de retrouvailles, de surprises, des plongées brusques et des remontées rapides ....et des pause-poèmes .

 

L’Auteure : Née à Mascara, mère de trois enfants. Diplômée en sciences exactes  (Usthb/Bab Ezzouar), longtemps enseignante de mathématiques. Férue de peinture et de poésie. Premier (gros ! très gros ?! trop gros ?) roman .

Extraits : « Conscient ou non, l’homme vaque à son existence dans une habitude mécanique, réglée sur l’horloge de la tâche quotidienne pour clore une course complète de la terre sur elle-même.....On œuvre à maintenir les espérances nécessaires en alerte permanente jusqu’au bout, vers la solitude naturelle du sommeil » (p 49) , « Le racisme, si l’on y pense sérieusement, sans pour autant tenter de s’y arrêter, il s’agit d’un fruit avarié dû à l’abrutissement de la conscience des individus par des vides culturels à la base, que les érudits doivent chercher dans l’enfance » (p 106), « Une femme qui part d’un endroit en emportant avec elle tout son or et ses pierres précieuses, qui plus est pour aller dans un pays étranger, veut dire qu’elle met une croix sur cet endroit et sur les êtres qui y habitent » (p 125)

Avis : Ecrire un livre, enfin ! Le rêve de démontrer concrètement son intelligence fertile, sa féminité et son féminisme ......Un peu de tout, de tout un peu...et, beaucoup de coquilles. Pas facile à lire. Belle présentation de l’éditeur !

Citations : « Toutes les religions ont fait, d’une manière ou d’une autre , allégeance à l’abstrait pour inventer le diable, le démon, cet être qui tente pour l’empire du mal, pour la gloire du mauvais » (p 49)  , « On dit que les enfants sont des monstres d’innocence......On passe sous silence les victimes, qui restent tout aussi bien ingénues, candides, en  subissant le martyre mais qui, à leur tour ,  font la même chose envers les autres. Mais, les enseignants restent les maîtres absolus de la méprise et de la torture » (p 61) , « Jusqu’à preuve du contraire, la femme n’a jamais perdu, depuis la nuit des temps. Elle n’a fait que gagner. Mais ce qu’elle gagne, il lui est pris. C’est l’homme qui perd, je veux dire le mâle, depuis que l’espèce humaine existe sur terre » (p 133), « Il existe mille raisons sacrées pour voyager loin, chacun a le droit de faire le pèlerinage qu’il désire ! » (p 194)