COMMERCE- ENQUETES ET REPORTAGES- ENTRETIEN PDT
ANCAA/RADIO /COMMERCE INTERIEUR ,MERCREDI 29
MARS 2023
Le président de l’Association nationale
des commerçants et artisans algériens (ANCAA), Hadj Tahar Boulenouar,
a estimé, mercredi
23 mars 2023, que l’informel représente entre 30 à 40% des activités
commerciales en général.
S’exprimant sur les ondes de la radio
chaîne 3, HT. Boulenouar a relevé une amélioration,
grâce notamment à la création de quelques marchés au niveau national et
l’encouragement de quelques activités à intégrer le formel telles que les commercçants ambulants.
« On peut dire que l’informel
représente 30 à 40% des activités commerciales en général », a-t-il
estimé, en rappelant que l’informel nuit à l’économie, à l’activité légale et
au consommateur.
Il a expliqué que les produits
contrefaits et issus de la contrebande se commercialisent par le bias de l’informel, parce qu’il n’y a pas de contrôle.
« C’est pour cela que l’informel est devenu un fléau », a-t-il dit, en
faisant état d' »un manque à gagner pour l’Etat
équivalent à 5 milliards de dollars par an » à cause de l’informel.
Selon lui, « l’informel a touché
tous les secteurs de l’économie, même le secteur de la fabrication », a
noté le président de l’ANCAA, qui a rappelé les rapports des médias sur les
découvertes effectuées par les gendarmerie et la
police d’ateliers informels de fabrication de pièces de rechange, de produits
cosmétiques…etc.
« L’informel c’est une concurrence
déloyale face aux opérateurs économiques, producteurs ou commerçants »,
a-t-il indiqué, et d’ajouter que les investisseurs ne peuvent pas et ne veulent
pas investir dans un secteur où l’informel représente un chiffre énorme.
« Eradiquer l’informel, c’est
défendre notre économie, défendre les droits des consommateurs et défendre
aussi l’activité légale », a-t-il expliqué. Pour éradiquer l’informel,
selon M. Boulenouar, il faut multiplier les marchés
et encourager les gens qui exercent dans l’informel à s’installer dans ces
marchés formels.
L’Algérie enregistre un déficit en
nombre de marchés de gros, de détail ou de proximité. Ils sont à peine 47
marchés de gros et près de 1 800, toutes catégories confondues, sur
l’ensemble du territoire national.
Le président de l’ANCAA a estimé le
besoin entre 500 à 700 marchés à réaliser dans les quelques prochaines années,
tout en rappelant que six autres sont déjà en cours de réalisation. Certains
accusent des retards dont ceux de Boumerdès, Alger, Relizane,
Béchar, Adrar, Batna, Khenechla, alors que celui de
Ain Defla a été inauguré.
M. Boulenouar
a insisté pour l’aspect de la modernisation et de la numérisation des marchés
pour soulever ensuite le problème du manque de chiffres fiables permettant de
réguler le marché.
Il a cité, dans ce sillage, la récente
déclaration du président de la République qui, lors des assises de
l’agriculture, avait révélé qu’au moment où on croyait avoir 32 millions de
tête d’ovins, l’on découvre que nous n’en avons en réalité que 19 millions de
tête, ce qui nous a contraints à importer de la viande fraiche bovine pour les
besoins du marché.
Diminuer les importations par étapes
Concernant la gestion des importations, HT.
Boulenouar a plaidé pour une diminution des
importations par étapes. « Diminuer l’importation a deux objectifs :
réduire la facture d’importation et encourager la production nationale »,
a-t-il expliqué, mais la réalité, a-t-il ajouté : « Quelques producteurs
nationaux, au lieu d’augmenter leur production, ils ont augmenté le
prix », a-t-il noté, en rappelant les déclarations du chef de l’Etat qui a
dit que « diminuer la facture d’importation ne doit pas être en dépit du
consommateur et du citoyen ».
« C’est pour ce
la qu’au niveau de notre association, nous avons proposé une méthode :
diminuer les importations par étapes », a-t-il dit, en expliquant, par
exemple, en 2023, il faut diminuer de 10% le taux d’importation et la deuxième
année, diminuer ce taux de 20%. En parallèle, il faut accompagner les
producteurs à augmenter leur production au fur et à mesure.
Selon HT. Boulenouar,
la manière dont on a interdit les importations a créé du monopole, le monopole
a créé la spéculation, et la spéculation a fait que les prix ont augmenté de 5%
ou 10%, mais de 100% et 200%.
Il a indiqué l’objectif était de dminuer les importations et non pas le nombre
d’importateurs. Selon lui, interdire les impotations
de cette manière ça n’a pas servi à grand chose,
puisque les produits interdits se sont retouvés sur
le maché national à travers ce qu’on appelle le « cabas » et de la contrebande.
Il a également relevé que la réduction du
nombre d’importateurs a fait que ceux qui exercent toujours ont doublé le taux
d’importation. « Il faut réfléchir à diminuer le taux d’importation de
chaque produit et non pas le nombre d’opérateurs importateurs. Parce que,
réduire le nombre de ces opérateurs va créer le monopole », a-t-il estimé