SOCIETE - VIOLENCE - SEXUELLE
Les services de la police et de la gendarmerie nationale ont traité 2 048 affaires relevant des différentes formes de violences sexuelles sur mineurs, contre 1540 en 2003.
En 2002, le bilan comportait 1 609 affaires.
On estime cependant que les affaires qui atterrissent sur le bureau ne sont qu'une goutte dans l'océan.
Sur un ensemble de 1 253 personnes interpellées par la Gendarmerie nationale en 2004 pour violences sexuelles, 652 l'ont exercé sur des mineurs. 649 sont impliquées dans des affaires d'atteinte à la pudeur et 3 écrouées pour inceste.
Leur profil correspond le plus souvent à des chômeurs (329), 125 sont des ouvriers journaliers, 107 des étudiants et 25 des fonctionnaires.
Du côté des victimes, les petites filles sont les plus vulnérables.
Sur les 1 386 affaires traitées par la Dgsn en 2004, 713 touchent des mineures âgées entre 10 et 18 ans. Les filles sont également plus exposées aux tentatives d'enlèvement (89 sur 133).
De leur côté, les garçons sont les victimes privilégiées des coups et blessures volontaires (1892 sur 2603).
En 2004, les violences sur mineurs ont atteint le nombre de 4 554. Vingt ont été suivies de meurtre.
Alger se place en première position avec 764 mineurs en danger moral enregistrés en 2004.
Note : - Une enquête menée par les services de consultation de médecine légale du Chu Mustapha Pacha, de 2004 à 2006, montre que sur 104 victimes colligées, 0,86% avaient pour motif les violences sexuelles. On note une prédominance féminine (68%) dans les tranches d'âge 16 ans-20 ans (35%).
Le même profil épidémiologique montre que 23% des enfants âgés entre 5 et 10 ans ont été victimes de violences sexuelles. Il en ressort également que l'agresseur est extra-familial (33,7%) et familial (4,8%). Le lieu de l'agression est souvent le domicile de l'agresseur (31,7%) et à 75% sous la contrainte pyhysique.
-2014: Les efforts de l’Algérie dans la prévention des violences sexuelles sont restés timides en 2014. Le nouveau rapport de situation mondiale sur la prévention de la violence (The Global status report on violence prevention 2014), publié fin décembre 2014 par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), révèle les failles existantes de la législation algérienne dans la prévention de tous types de violences, notamment sexuelles et la maltraitance des enfants.
Concernant la violence conjugale, l’OMS note l’absence de lois qui protègent les femmes algériennes mariées de viol commis par leurs conjoints. La législation algérienne ne régit pas non plus les mutilations génitales, ni l’éviction du domicile du conjoint violent, selon le même rapport.
Si des campagnes de prévention de la violence conjugale sont "occasionnellement" organisées dans les espaces publics, les écoles et collèges, note le document, les programmes de sensibilisation autour de la violence sexuelle sont inexistants dans les établissements scolaires du pays.
Les enfants sont eux aussi exposés à la violence par des lacunes juridiques. L’Organisation Mondiale de la Santé souligne l’absence de supervision extra-scolaire, de mesures anti-intimidation dans les écoles, sans omettre l’éducation sexuelle et préventive pour identifier les situations de violences abusives.
Le rapport de situation mondiale sur la prévention de la violence constate les mêmes lacunes en Tunisie et au Maroc. A l’image de l’Algérie, aucune loi ne protège les femmes mariées de viol perpétrés par leurs partenaires.
L’éviction du domicile du conjoint violent est légiférée au Maroc, toutefois "limitée", selon l’estimation de l’OMS. Cette dernière constate également la présence de lois contre les mutilations génitales en Tunisie.
L’institution affiche par ailleurs l’existence de programmes de sensibilisation autour de la violence sexuelle dans les établissements scolaires de la Tunisie et du Maroc.
Le rapport de situation mondiale sur la prévention de la violence évalue les efforts de chaque pays dans la lutte contre tous types de violences, en l’occurrence interpersonnelle, conjugale, sexuelle, la maltraitance des enfants et des personnes âgées.
Établi par l’OMS, en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le Développement, il invite les pays à intensifier la prévention de la violence et la législation.
Les armes blanches constituent 32% des homicides
Les armes blanches constituent les principales armes de crimes en Algérie avec un pourcentage de 32%, indique par ailleurs le rapport.
Les armes à feu (26%) viennent à la troisième place, tandis que 5% des homicides enregistrés sont provoqués d’une manière inconnue par cette étude.
L’Algérie enregistre un taux d’homicide de 1.72 sur une population de 100.000 personnes. Celles de sexe masculin représentent 84.2% de la population touchée, tandis que les personnes de sexe féminins atteignent 15.8%.