SOCIETE- CRIMINALITÉ-
BILAN DGSN 2022
La valeur des
saisies, dans le cadre des enquêtes menées par les services de police durant
l’année 2022, liées aux crimes économiques et financiers, soit le blanchiment
d’argent et la corruption, est estimée à 1.300 milliards de centimes et à 9
millions d’euros .C’est ce qu’a indiqué, lundi 23 janvier 2023, à Alger, l’inspecteur général des services à
la DGSN, le Contrôleur général de police Hadj Saïd Arezki, lors d’une
conférence de presse consacrée au bilan des activités des services de police
durant l’année 2022. L’officier supérieur de la police a précisé qu’il s’agit
essentiellement de l’enrichissement illicite, abus de fonction et de
corruption. Les saisies consistent en des biens immobiliers, des lots de
terrain, des comptes bancaires et des bijoux en or, précise-t-il. En chiffres,
les enquêteurs de la police judiciaire (PJ) ont traité 14.075 affaires liées
aux crimes économiques et financiers dont plus de 16.600 ont été élucidées. Ces
affaires se sont soldées par l’arrestation de 15.439 personnes. Les affaires
ont augmenté de 4% par rapport à l’année 2021 dont les enquêtes sur le
blanchiment d’argent. Les services de police ont traité 21 affaires dans
lesquelles étaient mises en cause 232 personnes. Le conférencier a cité les
coups de filet réalisés par les enquêteurs de la PJ dans le domaine de la lutte
contre le blanchiment d’argent et recel des produits du crime de corruption
dont la récupération de 267 véhicules, 84 camions, trois bateaux de plaisance,
quatre Jets Ski et des motos, en plus, des pièces détachées pour automobiles
d’une valeur de 110 milliards de centimes. Il s’agit des biens dissimulés de
l’ancien homme d’affaires, Mahieddine Tahkout. En outre, s’agissant des infractions au change et
blanchiment d’argent, sept affaires ont été traitées dans lesquelles ont été
impliquées 41 personnes. «Dans le cadre de la lutte
contre les infractions au change et blanchiment d’argent, les services de
police ont réussi la récupération de 34 biens à travers le territoire national,
deux appartements à l’étranger d’une valeur estimée à plus de 208 milliards de
centimes», révèle-t-il. Jusqu’au bout de la corruption L’inspecteur général des
services de police a précisé que «les enquêtes sur la
corruption sont des dossiers lourds qui nécessitent du temps et une
coordination avec les parquets mais aussi une formation spécialisée des
enquêteurs sur cette forme de criminalité». Il a mis en avant le
professionnalisme et l’expérience des enquêteurs de police ayant réalisé ces
affaires de qualité. Il a rappelé la création d’un service central de lutte
contre le crime organisé. «La lutte contre le crime
organisé est un engagement du Haut Commandement de la Sûreté nationale pour
accompagner les efforts des hautes autorités et un long combat jusqu’au bout»,
assure le Contrôleur général de police. Il a souligné que les priorités
majeures de la DGSN consistent outre la protection des personnes et des biens,
en la protection des systèmes d’information, la lutte contre la
cybercriminalité et la protection de l’économie et la santé nationales. En ce
sens, les services de police mènent une bataille contre les réseaux de trafic
de drogue, notamment les psychotropes, rappelant la création du Service central
de lutte contre le trafic illicite de stupéfiants (SCLTIS). Durant l’année
2022, les enquêteurs de la PJ ont saisi une quantité de plus de 7 millions de
comprimés psychotropes avec une hausse importante par rapport à l’année 2021,
ayant enregistré la saisie de 3,5 millions de comprimés psychotropes. Plusieurs
réseaux transnationaux ont été mis hors d’état de nuire. En réponse à une
question de la presse, l’officier supérieur de police a précisé que les plus
grandes saisies ont été opérées au Sud du pays, ce qui renseigne sur leur
provenance et le trafic mené par des filières subsahariennes. «Il y a une aisance dans la circulation des comprimés
psychotropes par voie terrestre en connexion avec des réseaux internes»,
relève-t-il. Mais le plus important, selon lui, est la gravité de ces
substances «qui sont contrefaites, ce qui représente
un danger sur la santé publique. Face à cette situation, la DGSN a mis en œuvre
un dispositif spécial qui porte essentiellement sur le démantèlement des
réseaux et la traque des fournisseurs».
-La violence dans le milieu scolaire a pris des proportions
inquiétantes durant l’année scolaire 2021/2022 avec une hausse des affaires traitées
de près de 38%. L’Inspecteur général des services de police a précisé que les
actes de violence ont eu lieu à l’intérieur des établissements scolaires,
commis en majorité par des élèves des deux sexes. Ainsi, 200 affaires ont été
traitées mettant en cause 112 élèves et 92 employés, alors que 185 élèves et 15
employés ont été victimes de violence scolaire durant la même période.
-L’efficacité du
travail de renseignement a permis, par ailleurs, des coups de pied dans la
fourmilière des réseaux de haschisch et de drogue dure. Plus de 5 tonnes de
résine de cannabis ont été saisies ainsi que 26 kg de cocaïne et 9 kg d’héroïne.
«Durant l’année 2022, les brigades de lutte contre le
trafic de stupéfiants ont traité près de 95. 000 affaires avec élucidation de
99,25%. Elles se sont soldées par l’arrestation de plus de 100.000
narcotrafiquants, parmi eux des barons de la drogue et des migrants clandestins
subsahariens», indique le bilan. La cybercriminalité
constitue également l’une des préoccupations majeures de la DGSN. Les
cyber-policiers ont traité près de 5.000 crimes dont près de 86 % ont été
élucidés. Selon le bilan présenté, les services spécialisés de la Sûreté
nationale ont traité durant l’année 2022 des affaires qualitatives liées
essentiellement à l'instigation via des applications et les réseaux sociaux, à
travers la diffusion d'intox à même de porter atteinte à l’Etat. Ainsi, 1.083
affaires liées à la publication de tracts en ligne dans lesquelles étaient
impliquées 1.033 personnes mises en cause, avec une hausse de près de 5% par
rapport à l’année 2021. En outre, plus de 100 auteurs présumés des publications
à caractère terroriste ont été identifiés et arrêtés à l’issue de 110 affaires
traitées en une année. Les affaires liées aux atteintes aux mineurs sur les
réseaux sociaux ont connu une hausse de près de 7%. Les brigades de lutte
contre la cybercriminalité de la DGSN ont traité 56 affaires ayant abouti à
l’arrestation de 54 individus cyber-pédophiles.
-L’année 2022 a été
également marquée par le démantèlement de réseaux de passeurs de «harragas». Le bilan a fait ressortir que les services de
police ont traité 145 affaires ayant permis l’arrestation de 595 personnes,
parmi eux des passeurs dont 138 ont été placés sous mandat de dépôt et 15
autres refoulés, alors que 67 passeurs identifiés sont en fuite. En outre, 74
affaires font l’objet d’enquêtes préliminaires
- La vigilance des pafistes au niveau des postes frontaliers a permis
l’interpellation de 1.173 personnes recherchées durant l’année 2022, selon un
bilan de la direction de la police des frontières. Le recours aux moyens
technologiques a également permis l’arrestation de 61 voyageurs pour port de
passeports recherchés et 414 autres pour usurpation d’identité. La lutte contre
le crime transfrontalier a enregistré une augmentation. En chiffres près de
15.000 voyageurs ont été arrêtés pour différents délits dont le trafic de
stupéfiants, le trafic de véhicules, l’infraction à la législation douanière.
Le conférencier a relevé le transit de 8,8 millions de voyageurs par les postes
frontaliers dont 1,5 million d’étrangers, suite à l’amélioration de la
situation sanitaire. Par ailleurs et dans le cadre de la coopération
internationale, le Bureau central national (B.C.N.) L’Algérie a mené plus de 9 millions de
recherches dans la base de données d’Interpol, a indiqué le Contrôleur général
de police Hadj Saïd Arezki. En réponse à une question de la presse
, il a précisé qu’il s’agit de consultations dont certaines à la demande
des partenaires étrangers. Les services de police ont réussi la récupération
via Interpol de 381 véhicules et la récupération de 92 documents de voyage
volés ainsi que l’arrestation de 42 personnes recherchées et faisant l’objet de
mandats d’arrê