Kamila, un volcan de sentiments. Roman de Fella Andaloussia.. Editions El Qobia 2022, 230 pages, 1000 dinars
Une jeune fille en
fleurs, de bonne famille, logée Alger-centre , moderne et active (musique,
poésie, lecture, sport) , instruite (futur informaticienne , à l’Usthb, bien qu’ayant souhaité être médecin pour parcourir
le monde et aider son prochain…..mais toujours ce problème de moyenne et de
quart de point qui, par hasard, manque), bien sous tous rapports….qui raconte
sa vie d’ encore enfant, presque adulte, pas encore femme
, heureuse en famille (entre un père protecteur et compréhensif, une mère
protectrice mais aimante), un environnement familial accueillant et affectueux,
sans problèmes financiers et matériels….
Tout se déroule dans le
meilleur des mondes à la fin des années
80. L’Algérie encore « heureuse » ! Pardi, il y a
même une maison de campagne .
Le bonheur aurait été
complet n’eussent été l’annonce d’Octobre 88 et ses suites (le roman ne s‘y
attarde pas trop……sauf ces passages qui décrivant le soudain « port du
foulard » au grand dam des parents et amis) et……..patratas, l’Amour qui frappe à la porte -pourtant ,
croit-elle, bien cadenassée - du cœur de la belle brunette de
18 ans.
Tout s’annonçait bien et
les fiançailles officielles des deux tourtereaux étaient
en vue….Hélas, la catastrophe n’est pas loin, la famille du futur époux, elle
aussi censée être « bien sous tous rapports » va, en fait en faire voir de toutes les couleurs à
la jeune fille……En fait, une autre facette de l’Algérie…….insensible
, cruelle, monstrueuse même. Pour la suite, lecteurs sensibles , sortez vos mouchoirs pour essuyer vos larmes de
compassion. Tout ne finira pas bien…..mais la vie (et
les études) va continuer. Ainsi va la vie !
L’Auteure :Né en 1970 (Alger) diplômée de l’Usthab en
informatique et licenciée en sciences économiques (économétrie). Premier roman,
« fruit d’un long parcours passionnel avec la littérature »
Extraits : « A l’époque,
certaines jeunes filles étaient destinées au mariage, et même si elles avaient
fait des études ; en se mariant, elles restaient souvent à la maison, avec
un diplôme classé dans un tiroir, avec plein de toiles de’araignée »
(p 39), « La fille , dès sa naissance était formée et formatée pour
devenir une bonne épouse, une future maman, puis une belle-mère autoritaire et
dure comme un roc, presque sans cœur, juste un corps, un fantôme ambulant,
terrorisant tout le monde sur son passage » (p 43), « Oui, tellement
de jeunes étaient partis, sans jamais revenir au pays , laissant derrière eux,
leurs dulcinées détruites, leurs parents, sans aucune nouvelle.Certains
ont même changé de voie , de conviction, de religion, de principes, ne laissant
que le désespoir et la déception à leur famille, incapable de comprendre leur
changement subit » (p 61)
Avis :Un premier roman qui ressemble fort bien, presque toujours, au
premier amour.C’est qui est sûr, à mon humble avis,
c’est qu’il apporte de la fraîcheur au genre (le roman d’amour) , à
encourager, si méconnu mais si espéré….car il nous sort de l’ambiance généralement
mortifère des thèses, mémoires ,essais et autres ouvrages presque toujours
« noirs » ou sombres. De plus , il raconte
avec simplicité et précision la vie d’ «
avant ».Heureuse ?
Citations : « La distance est
toujours l’ennemi de l’amour » (p 55), « L’amour est le
plus noble des sentiments, surtout quand il est partagé par les deux
amants, mais il a beaucoup de facettes, la peur, la jalousie, l’égoisme, l’impatience, du désir, la possession » (p
69), « Boire du thé, dans un événement heureux ou triste est un vrai
délice, son odeur nous hisse vers le ciel, on s’abandonne à lui sans
aucune réserve, on en redemande toujours encore plus » (p
84), « Les histoires d’amour qui finissent bien ne sont que dans les
livres de princesses, mais dans la vraie vie, l’amour a un prix : le
chagrin ! »(p 85) « Quand on se marie,
on n’épouse pas seulement l’homme mais on épouse aussi sa famille.Et
un homme, même s’il aime follement sa femme, ne laissera jamais tomber sa mère,
ses parents. C’est la règle humaine, même si sa mère est le diable en
personne » (p204), « Le cœur d’une femme/Un univers merveilleux,
sublime, humain !Sans début ni fin ! »
(p 229.Extrait de l’épilogue)
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