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Récit Nora Sari- "Un concert à Cherchell"

Date de création: 24-10-2021 13:50
Dernière mise à jour: 24-10-2021 13:50
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SOCIETE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- RÉCIT NORA SARI- « UN CONCERT À CHERCHELL »

 

Un concert à Cherchell. Ouvrage mémoriel (et autobiographique) de Nora Sari  . Casbah Editions , 363 pages, 750 dinars, Alger 2013 (L’Harmattan, Paris 2012)                                                                                          

                                                                                                              

Enfin , un gentil livre. Il faut de tout pour faire de la ( bonne ) littérature, n’est-ce pas ? Le livre raconte la vie (sinon heureuse, du moins tranquille) cherchelloise des années 40-50. Mais, seulement la vie de la population citadine, seulement la vie d’une catégorie bien précise …. les vieilles, grandes et bonnes  familles, entres autres les Baba-Ali, les Ghobrini , les Sari, les Youcef Khodja, . Une  saga familiale, et tout son environnement entre Cherchell et  El Biar.  Tout y est décrit avec minutie et force détails (un peu trop ?) . Le vie de tous les jours, presque « dorée » , les traditions, us et coutumes, la réussite des recettes de cuisine, l’amour de la belle musique arabo-andalouse, le respect des anciens,les bouqalate, les complaintes, les berceuses (Oh, les belles pages ! à qui il ne manque que le texte original …en arabe), et …. … Un cercle bien fermé, bien que ne refusant pas les bienfaits du modernisme qui pointait son nez. Le tout dans une ambiance  de cohabitation paisible (sauf avec certains voisins de certaines autres villes voisines , « piquées » au passage ) …chacun , bien sûr, vivant comme il l’entend et sans se mêler des   affaires des autres, y compris les habitants d’origine européenne….et l’on ne se sent pas en « colonie ». D’ailleurs , la politique est quasi-absente. Peut-être, avec le rappel de la résistance de Malek Berkani  (pp 249-252). Un livre excellement écrit, parcouru de mots souvent bien bizarres…de nos jours (cachectique, tintannabulantes, glyphes, exèdre, bornoyer…), c’est-à-dire   pour ceux qui ne maîtrisent pas le français  académique….le français des profs’…du « bon vieux temps ».

                                                                                        

 

 Avis : De la nostalgie utilitaire . En tout cas, peut servir aux sociologues des villes et aux  « grandes familles ».On attend avec impatience d’autres confessions d’autres auteur (e)s pour d’autres villes (Constantine, Annaba, Médéa, Jijel, Bejaia…) 

 

 Extraits : « Les murs des maisons de la médina étaient aveugles. Les fenêtres , les balcons, les terrasses existaient bel et bien, mais, tout comme les femmes, ces lieux étaient voilés puisqu’ils étaient  résolument tournés vers le patio » (p 93) , « Les canons de la beauté chez les Algériens et les Arabes en général s’arrêtaient au teint, le plus clair possible et au poids : le plus généreux…. Quoique …dès les années quarante, l’irruption du  cinéma français et égyptien dans les mœurs , ainsi que les catalogues et les magazines de mode, avaient annihilé ces canons obsolètes… » (p 94), « Mais les pauvres (de Lella) ne vivaient pas en ville !....Inconnus, anonymes, ils n’appartenaient pas à notre communauté , et c’est pour cela que leur sort n’inquiétait pas les citadins outre mesure » (p 148), « A Cherchell, souvent, le prétendant est connu : cousin, voisin….Dans les grandes familles, on se marie entre soi. (p 285)