Nom d'utilisateur:
Mot de passe:

Se souvenir de moi

S'inscrire
Recherche:

Roman Rabeh Sebâa -

Date de création: 20-10-2021 19:31
Dernière mise à jour: 20-10-2021 19:32
Lu: 651 fois


SOCIETE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ROMAN RABEH SEBAA- « FAHLA »

© Kader B./Le Soir d’Algérie, mercredi 20 octobre 2021

Sorti en librairies le 16 octobre 2021, Fahla est le premier roman d’expression algérienne, appelée la daridja. Son auteur est le sociologue, essayiste, chroniqueur et professeur d’anthropologie linguistique à l’Université d’Oran, Rabeh Sebaa.
Le roman Fahla, paru aux éditions Frantz-Fanon, est écrit (et publié) en deux versions, l’une en graphie (alphabet) arabe et l’autre en graphie latine.
La version d’un «arabe» écrit en alphabet latin rappelle, d’ailleurs, le charabia (c’est ainsi qu’il est appelé dans les milieux artistiques) des interprètes de la chanson chaâbi qui écrivaient des textes souvent en daridja en usant de l’alphabet latin (ils ne connaissaient pas l’arabe, aux premières années de l’indépendance). Fahla est un mot (adjectif) intraduisible est signifie «fière» et «courageuse» en même temps. 
Concernant son choix d’écrire un roman en algérien, Rabeh Sebaa s’explique : «L’algérien n’est pas un conjoint linguistique du pouvoir. Mais n’est pas un dialecte non plus. L’algérien n’est pas un arabe dégradé, ou un arabe périphérique. Je ne le répéterai jamais assez, l’algérien est une langue à part entière. L’algérien est une langue avec sa grammaire, sa syntaxe, sa sémantique       et toute sa personnalité linguistique
Ce roman décrit une société noyée dans «les fausses valeurs religieuses érigées en dogme» et qui cherche les chemins de sa libération à travers l’élément le plus fragile socialement, mais aussi le plus potentiellement subversif : la femme. Tout a commencé dans un cimetière, le jour de l’enterrement d’un poète, «El Goual». N’ayant pas le droit d’entrer au cimetière, les femmes ont alors lancé une révolution contre la marginalisation, l’oppression, la violence et le «règne des ténèbres». Petit à petit, elles réussissent à réveiller le semblant de vie des Algériens et les pousser à prendre leur destin en main. «Fi Janazet el Goual, dekhlou ennsa lel jabbana ou hadrou ledfina. Haja jdida fi aâdatna. Lakin fardou nfousshoum. Men temma bda el kifah dad eddoulm wa el hogra. Kharjou ennssa igoulou khlass barakat men elhogra ! Fahla wa Lila fathou ettrig ou bdaw ennadmo el kifah. Men ajl blad horra. Blad win ma ikhaffouch men jich eddlam li bgha ikkahel lablad. Nadou igoulou la. Habbine blad entaâ el houria wel fikr wel karama. Houriat ettifkir. Men dar el mout kharjou ennssa innadou lelhayat», lit-on dans la couverture du roman en alphabet latin. La même chose est écrite en alphabet arabe dans l’autre version. La biographie de l’auteur est, elle aussi, écrite en daridja.
Rabeh Sebaa est l’auteur de plusieurs livres (essais et deux romans) dont Chawala : fragments d'Algérie, L’arabisation des sciences sociales, L’Algérie et la langue française ou l’altérité en partage, Algéricides : chroniques d’un pays inquiet ou La ville moite.
Son nouveau roman Fahla ambitionne de jeter les bases d’une nouvelle littérature algérienne exprimée dans la langue la plus partagée en Algérie et de laisser s’exprimer la «viscéralité» de notre société dans sa plus riche et plus vigoureuse spontanéité.