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Roman Nadjib Stambouli- "Le mauvais génie"

Date de création: 07-07-2021 11:52
Dernière mise à jour: 07-07-2021 11:52
Lu: 1017 fois


SOCIETE- BIBLIOTHÈQUE D’ALMANACH-ROMAN NADJIB STAMBOULI- « LE MAUVAIS GÉNIE »

 

Le mauvais génie. Roman de Nadjib Stambouli. Casbah Editions, Alger 2021, 205 pages, 750 dinars

Comment se transformer, en peu de temps et sans trop de soucis de fonctionnaire ou d’ administrateur d’entreprise , Amin , gérant les dossiers (étude des marchés et des propositions)  ayant trait aux grands et coûteux travaux (entre autres dans le Bâtiment et les Travaux publics)…..en corrompu…..sans que cela ne fasse de très grosses vagues autour de vous……sauf avec la compagne, Lila,  qui  n’arrive pas à voir son époux se transformer en « pourri », lui , l’admirateur de Zorro le justicier, lui très respectueux de la mémoire de Nanna Toma, sa vieille parente si riche, si bonne et si généreuse, lui qu‘elle a aimé pour sa droiture, son honnêteté et sa simplicité. Si aimé qu’elle n’ira pas plus loin que le silence désapprobateur (et une couche séparée) mais non complice.

C’est ce que décrit l’auteur, qui démontre sa maîtrise du journalisme d’investigation (il est vrai que l’enquête dans le domaine de la corruption peut paraître facile à effectuer tant il est très vrai que c’est , dans notre société , tout particulièrement à partir des années 2000, une pandémie nationale où personne ne veut ni ne peut être vacciné. Yatnahaw gâa…et encore) : Corruption, mode d’emploi !

Au départ un (faux-) ami d’enfance et de jeunesse, Saadoune, « bisnassi » qui sert d’intermédiaire et qui fait tout (l’appât des femmes faciles, les séjours pris en charge….) pour convaincre  notre administrateur favoriser les appels d’offres  de certains entrepreneurs et les « aider » donc à décrocher les marchés. Petit à petit, l’honnêteté du « héros » est grignotée, surtout devant les très grosses liasses de billets de banque qui affluent , toujours de manière discrète. Il s’était aussi aperçu que presque tout son service « mangeait » et/ou picorait, toujours de manière discrète et….innocente. Une excuse .

Quand il il se retirera (retraite anticipée), après avoir fait le plein, « très satisfait de ce qui lui a été prodigué par Dieu….et par Si Liassi »,  il s’en ira « investir » son (sic !) argent dans les affaires…..mai il n’ira plus se recueillir sur la tombe de sa marraine…..Sera-t-il le chaînon nouveau de la chaîne de la corruption ? On le saura peut-être dans le prochain roman de N.Stambouli…..qui se « rattrape » (en matière de morale de l’histoire) en transformant le gros entrepreneur corrupteur , Hadj Liassi, en « repenti » se préparant à aller (re- ?)faire son pèlerinage à la Mecque et le « faux-ami » bisnassi corrupteur en homme rangé travaillant dur (taxi clandestin) pour se construire une vie rangée.

 

L’Auteur : Economiste de formation, journaliste. Il a été directeur de rédaction dans de nombreux journaux (hebdos et quotidiens). Déjà auteur de plusieurs ouvrages dont « Ma piste aux étoiles » (des portraits) , « Le comédien »,  « Le fils à maman ou la voix du sang », « La rancune » (des romans)….

 Citations : « Un des mystères de l’amitié est qu’une fâcherie et même un violent conflit , même récent , se dilue dans la réconciliation »  (p49), « Dans toute entorse à la tranquillité quotidienne, il faut atteindre la fin pour vérifier que tout est bien qui finit bien » (p57), « On n’aime pas dans la routine du quotidien mais dans le besoin inassouvi de la tendre présence » (p 118), « La corruption, on y entre facilement, presque en toute innocence, mais une fois dedans, c’est un enchevêtrement de ventouses et de tentacules «  (p147)

 

Avis :Tout est bien qui finit « bien » ! Le corrupteur devient un « honnête » homme et le fonctionnaire honnête devient un « parfait » corrompu. Pas moral , tout ça ! Le réalité du terrain ? Foi de journaliste.

Extrait : « Une vingtaine d’années de vie commune , ça crée de la connivence et de la tolérance ; on se lit dans le silence, on se devine, on se précède en pensée et surtout on se pardonne des fautes avant même qu’elles soient commises. Les uns appellent cette  relation de l’amour. D’autres parleraient plutôt d’habitude devenue une seconde nature » (p55)