COMMERCE – COMMERCE EXTERIEUR- COMMERCE EXTERIEUR 2020/ BILAN DOUANES
La direction des Douanes algériennes (DGD) a rendu
publiques les statistiques du commerce extérieur de l’Algérie pendant
l’année 2020.
Il en ressort une nette baisse
autant des exportations que des importations et
l’aggravation du déficit commercial du pays. Celui-ci s’est élevé à 10,60 milliards de dollars US (Mds $), contre 6.11
Mds $ en 2019.
À cause du recul des
exportations, la baisse des importations n’a pas eu d’effet positif sur la balance
commerciale.
Les hydrocarbures ont
constitué l’essentiel des exportations avec 21,5
milliards de dollars (90.5 %), tandis que les exportations hors hydrocarbures
se sont élevées à seulement 2,2 Mds $.
Les importations
globales se sont élevées à 34.39 milliards de dollars, soit un recul de 17.99 %
par rapport à 2019, tandis que la valeur totale des exportations était de 23,80
milliards, soit -33.57% par rapport à l’exercice précédent où l’Algérie avait
exporté pour 35,8 milliards de dollars.
Les principaux partenaires
de l’Algérie sont restés globalement les mêmes. La Chine est le premier
fournisseur de l’Algérie avec 16 % des importations algériennes, avec toutefois
une nette baisse en valeur (-24 %) par rapport à 2019, à cause de la baisse des
importations globales. Le solde déficitaire avec la Chine était de 4,62
milliards de dollars. La France est deuxième (10 %), suivie de l’Italie,
l’Allemagne, l’Espagne et la Turquie.
Les principaux
clients du pays sont l’Italie (14 %), la France (13 %), l’Espagne, la Turquie
et la Chine.
Depuis 2016,
l’Algérie a engagé une politique de restriction sur les importations afin de
préserver les réserves de changes. Cette politique a été encore plus marquée en
2020, avec de nombreux produits demeurés interdits à l’importation, dont les
voitures. D’où la baisse sensible de la valeur totale des importations (près de
18 % de moins par rapport à 2019).
En 2020, l’Algérie a
continué à importer essentiellement des équipements industriels, des biens
alimentaires, des médicaments, de la matière première pour certaines
industries, des carburants et des lubrifiants.
Équipements
industriels et produits alimentaires en tête des importations
L’importation des
équipements industriels s’est élevée à 9,16 milliards de dollars, soit 26.63 %
du total des importations. En tête des équipements viennent « les postes
téléphoniques d’usagers, y compris les téléphones pour réseaux cellulaires et
autres réseaux sans fil » avec une valeur globale de 856,9 millions de
dollars.
Viennent ensuite les
turboréacteurs et turbines à gaz (460 millions de dollars) la robinetterie (371
millions), les véhicules de transport de marchandise (297 millions), les pompes
pour liquides, les pompes à air, les centrifugeuses et enfin les machines et
appareils mécaniques.
La valeur
d’importation de chacune de ces catégories de produits a connu une nette baisse
par rapport à 2019, particulièrement les véhicules de transport de marchandise
dont la facture d’importation a connu une baisse de 56 %.
L’Algérie a également
importé pour 8,09 milliards de dollars des biens alimentaires, soit un quart de
la valeur globale et 0,28 % de plus que 2019.
Les céréales arrivent
évidemment en tête avec 2,8 milliards de dollars, soit 34,76 % de la facture
alimentaire globale et une hausse de 3,98 % par rapport à l’exercice précédent.
Viennent ensuite le lait et produits de laiterie (1,5 milliard dollars, + 24.39
%), les sucres (774 millions, +6.59 %), puis les « résidus et déchets des
industries alimentaires » avec une valeur de 366 millions.
Toujours dans la
catégorie des biens alimentaires, l’importation des tabacs a coûté 346 millions
de dollars en 2020, le café, thé et épices 325 millions, les préparations
alimentaires diverses 324 millions, les fruits comestibles 301 millions, les
légumes et tubercules 273 millions et enfin les animaux vivants 222 millions de
dollars.
Après les biens alimentaires, les demi-produits ont constitué la
troisième catégorie de produits les plus importés en 2020. Il s’agit
principalement de tubes et tuyaux profilés, de polymères, de produits laminés,
d’insecticides et herbicides.
Les biens de
consommation non alimentaires ont également coûté cher, soit 5,75 milliards de
dollars, 16.72 % de la facture globale. On y trouve notamment les médicaments
destinés à la vente en détail avec 1,1 milliard de dollars, les pièces
détachées (336 millions) et les tissus (197 millions).
Exportations
: dattes, figues et… fruits exotiques !
Dans la catégorie «
produits bruts » (6,69 % de la facture, 2,3 milliards de dollars et +14 % par
rapport à 2019), arrive en tête l’huile de soja non raffinée (567 millions de
dollars, -6 %), le minerai de fer, le bois scié, la fève de soja et enfin les
graisses et huiles animales.
Les énergies et
lubrifiants ont constitué 2,66 % du total de la facture des importations et
coûté 915 millions de dollars, et surtout connu une baisse de 35 % à cause du
recul de l’importation du gasoil.
Enfin, les biens
d’équipement agricole n’ont constitué que 0,6 % de la facture, avec une valeur
totale de 205 millions de dollars et une baisse notable de 55 % par rapport à
2019.
Concernant les
exportations, le gros est constitué d’hydrocarbures comme indiqué plus haut
(90,5 %).
En hors
hydrocarbures, plusieurs produits exportés ont connu une hausse par rapport à
2019. La DGD précise que 72,76 % des exportations ont été effectués par 5
opérateurs (sur 1.219 exportateurs).
L’Algérie a surtout
exporté des engrais minéraux ou chimiques pour 807 millions de dollars (+0.7
%), des sucres pour 303 millions (+ 16 %), des huiles et produits de
distillation du goudron de houille (299 millions), des ciments pour 81,8
millions et une nette hausse de +34 %.
Dans la catégorie
« fruits », outre les dattes et les figues, l’Algérie a aussi exporté
des fruits exotiques (ananas, goyaves, avocats, mangues) pour un total de 73
millions USD et une hausse de 14 %.
Cette tendance à la
hausse de plusieurs produits est un motif d’espoir pour réduire dans les années
à venir la part des hydrocarbures dans l’économie nationale.
En août dernier, le
président de la République Abdelmadjid Tebboune avait
indiqué que l’objectif du pays est d’atteindre 5 milliards de dollars d’exportation hors
hydrocarbures en 2021. Autres produits exportés par l’Algérie en 2020, le
phosphate, l’hydrogène et les gaz rares, les turboréacteurs et les turbines à
gaz.