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Essai Farid Bencheikh- "La Repentance...."

Date de création: 31-03-2021 17:11
Dernière mise à jour: 31-03-2021 17:11
Lu: 818 fois


SOCIETE - BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ESSAI FARID BENCHEIKH- « LA REPENTANCE….. »

La repentance.Dialogue entre le terroriste et l’imam. Essai de Farid Bencheikh (Préface de Xavier Raufer) . Casbah Editions, Alger 2016, 158 pages, 850 dinars

Assez original comme écriture d’un essai.Il est vrai que le sujet est si important et si grave qu’il fallait obligatoirement lui donner une présentation et un contenu particuliers s’apparentant bien plus à une séance de psychothérapie ( obligatoirement scientifique…..avec une psychologue chargée d’élaborer un rapport sur l’état mental) qu’à une dissertation ou un essai ….ceux-ci pouvant toujours être contestés

Donc , en scène, un terroriste islamiste (blessé , armé et réfugié dans une mosquée) face à un imam. Et, tout un dialogue, certes surréaliste mais théoriquement acceptable. Un « jeu » de questions-réponses qui va révéler mille et une choses sur les ressorts visibles et/ou cachés du « salafisme armé » et du terrorisme islamiste. Ainsi que sur les rapports et les « échanges » avec la grande criminalité. Pas seulement en Algérie…..mais à l’échelle mondiale. Hier, aujourd’hui, demain .

Après l’imam, l’avocat……et des apparitions rapides du policier et du gardien de prison. Il y a aussi , pour finir,  la psychologue qui dresse dans  son rapport final un portrait assez hallucinant du terroriste (« dont la dangerosité dépasse celle de son chef ») et démontre qu’il y a édification d’une charte de la terreur ….constituée de quatre batteries de légitimation du passage à l’acte …évolutive pour répondre au besoin allant sans cesse crescendo :

-Les actes de violence et autres exactions criminelles sont pratiqués sans hésitation puisque autorisés par les fetwas

-L’élargissement de l’autorité sadique , animée par le désir de dominer le monde, aux personnes qui n’entrent pas dans les catégories citées (une sorte de « réserve naturelle ») … Il suffit « de sortir de sa poche une maxime »)

-La troisième permet de justifier l’injustifiable…en puisant ses sources dans des pseudo-faits historiques et des dires de certains prétendus docteurs de la foi.

- Quant à la quatrième, elle a été récréée pour répondre au besoin morbide de progresser dans les bas fonds de l’instinct sadique…et s’appuyant également sur des pseudo-faits historiques et des dires attribués tantôt au prophète, tantôt à ses compagnons et tantôt aux docteurs de la foi, tel Ibn Taïmya

 

 

 

L’Auteur : Chercheur en matière de psychologie criminelle et en criminologie, il a été  professeur à l’Université de droit d’Alger et expert auprès de l’Onudc (Office des Nations unies contre les drogues et le crime) à Vienne (Autriche).Auteur d’ouvrages spécialisés.

 

 

 

Tables des matières : Préface/Préambule/ Quatre (4) chapitres :la justification de l’horreur ; Les préludes de l’éveil, une lueur d’espoir ; L’interrogation ; Des révélations/ Le rapport de la psychologue/ La puissance du verbe/Références

Extraits : « Ceux qui ont le verbe facile sont les plus dangereux, pour une nation en proie au vide intellectuel et au vide théologique.Des tueurs à distance peuvent sévir au sein d’une population en usant de la suggestion, à l’abri de toute sanction.Ici aussi, le vide juridique pourrait être fatal » (p 35), « Quand la pulsion de mort est enclenchée, elle changera d’objet à chaque fois qu’un premier  a pu assouvir une partie de sa revendication, jusqu’au moment où elle se retrouvera face à un objet unique, le sujet lui-même. C’est de cela qu’on parle quand on évoque le système utopique de la pulsion  » (p 140)

 Avis  « Le terrorisme islamiste…..c’était ce qu’on n’avait ni vu , ni compris. Or , ce texte permet à  la fois de comprendre et de distinguer » (X. Raufer)

Citations : «Ce qui est vraiment dangereux aujourd’hui, c’est ce qu’on n’a pas vu, ce qu’on n’a pas voulu  voir, ce qu’on a négligé ; ce à quoi on n’a pas cru.Car,  l’être humain n’est jamais aveugle par hasard : le plus souvent, il s’abuse lui-même » (Xavier Raufer, p 14), « Le rôle de l’imam , contrairement à celui du terroriste, est imaginaire.Il est confiné au devoir être au lieu de ce qui est » (p 19), « La foule est, par définition, crédule et elle manque d’intelligence.Elle est menée par la suggestion à laquelle elle est naturellement disposée.La contagion est une autre caractéristique de la foule réunie. C’est pour cela, d’ailleurs, que l’on peut lui faire croire à des miracles qui n’existent pas » (p 27), « La suprématie des instincts sur l’intellect est parmi les signes de la fin du monde (….).C’est ce que le Prophète appelle El Hardj » (p 50), « Le désordre moral est la pire des catastrophes que puisse subir une nation, il est semblable à la folie chez l’individu »  (p54), « La misère et le malheur des musulmans viennent de ce que les gens ne possédant pas la science, s’amusent à se lancer dans des interprétations risquées et de ce que des hommes de science se permettent d’aller plus loin que ce qui est permis » (p 68), « La théologie était un science très profonde et surtout dangereuse pour ceux qui n’ont pas de capacités de discernement » (p 127), « On ne peut pas lutter contre des fatwas avec de la haute technologie.Les moyens matériels sont, dans ce domaine, non appropriés » (p 153)