SOCIETE- ETUDES ET ANALYSES- POUVOIR D’ACHAT -
PANIER DE LA MÉNAGÈRE 2021
Alors que la pandémie a accentué l’érosion du pouvoir d’achat des
Algériens, notamment ceux qui ont perdu leurs sources de revenu, la flambée des
prix, enregistrée depuis plusieurs semaines, a aggravé la paupérisation de
beaucoup de familles. La tendance inflationniste de rigueur à l’approche de
chaque ramadhan prend ainsi une toute autre dimension, mise en relief par une
récente étude menée par le Syndicat national autonome des personnels de
l'administration publique (Snapap) et la
Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie (CGATA), sur ce que
l’on appelle “le panier de la ménagère”.
Cette étude rendue publique, mardi 2 mars 2021, décortique toutes les dépenses, mais
en ne prenant en compte que les seuls besoins essentiels pour une famille de 5
personnes (les parents et 3 enfants). Ainsi, avant d’en aborder les détails,
l’étude montre qu’un salaire minimum de 81 751,14 DA est indispensable dans
notre pays pour assurer ce minimum. Sauf qu’un tel niveau de “revenu est assez
rare”, soulignent les auteurs de l’étude.
En matière d’alimentation, sachant qu’il ne s’agit que de moyenne, (viande
rouge, viande blanche, légumes frais, produits de base tels que l’huile, la
farine, le sucre...), les ménages de 5 personnes doivent dépenser mensuellement
22 630 DA, alors que les dépenses en santé atteignent mensuellement 5 271,15
DA. Pour ce qui est du logement, de l’entretien et des charges quotidiennes, là
encore, le total des dépenses est de 31 100 DA.
Pour la scolarité des enfants, les familles doivent débourser 1 250 DA
mensuellement. Les auteurs de l’étude précisent que 70% des salariés relèvent
du secteur privé, ce qui, là aussi, est la confirmation d’une évolution par
rapport aux années 80. Il reste que la part de l’informel est très importante,
précise ledit document, qui souligne que “50% des emplois sont informels, et
plus de 6 millions de personnes travaillant dans les secteurs de l’agriculture,
du bâtiment, de la transformation ne sont pas déclarées et n’ont pas de
couverture sociale”.
Par rapport à cette frange de la population, l’étude explique en annexe que
“les aides exceptionnelles du gouvernement octroyées aux petits métiers durant
la pandémie n’ont été touchées que par 5% des concernés”. Par ailleurs, cette
étude du “panier de la ménagère” montre l’évolution des dépenses des ménages, ces
dernières années, du fait de l’inflation et de la dépréciation du dinar.
Si en 2017, un ménage avait besoin d’un salaire minimum qui devait être de
73 027 DA pour faire face à ses besoins, aujourd’hui, il a besoin, pour assurer
ce minimum vital, de plus de 81 000 DA, soit une augmentation de 12%. Selon
cette étude, le Snapap est arrivé, en 2015, à la
conclusion qu’il fallait un salaire de 62 734 DA pour faire face aux besoins
essentiels.