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Violences faites aux femmes 2018

Date de création: 19-01-2021 18:13
Dernière mise à jour: 19-01-2021 18:13
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SOCIETE- VIOLENCE- VIOLENCES FAITES AUX FEMMES- ENQUETE INSP 2018

 

- Problème de santé publique et véritable violation de l’intégrité physique, les violences faites aux femmes ont fait l’objet d’une étude de la part de l’Institut national de santé publique. Elle a concerné toutes les femmes victimes de violences consultant les services de médecine légale, de gynécologie et des urgences au niveau des hôpitaux de cinq wilayas, à savoir Oran, Alger, Blida, Médéa et El-Oued durant l’année 2018.
La collecte des informations a été effectuée par des médecins légistes, des gynécologues et des urgentistes ainsi que des sociologues, des psychologues et des médecins généralistes. Au total, 5 700 femmes victimes de violences ont été comptabilisées avec 90% des données collectées dans le service de médecine légale. 60% des femmes ont consulté sous réquisition pour violences, contre 37,9% qui consultent spontanément. Analysant les données collectées, les enquêteurs de l’INSP révèlent (lundi 18 janvier 2021)  une prédominance dans la tranche de 25-34 ans qui représente une fréquence de 31% des femmes consultantes.
52% des femmes agressées sont mariées avec une moyenne de deux enfants, 30% sont célibataires, 11% sont divorcées et 4% sont veuves. En matière d’instruction, 32% des femmes ont un niveau d’instruction moyen, 19% primaire et 11% sont des universitaires. 26% sont des femmes travailleuses contre 17% de femmes au foyer.
Selon les statistiques de l’INSP, l’agression se déroule au domicile dans 53% des cas, les lieux publics sont en cause dans 33% des cas, puis celles commises en milieu du travail dans 3% alors que le milieu scolaire est en cause dans 2% des cas.
L’agression a souvent lieu le soir, entre 17h et 20h. 23% des violences faites aux femmes sont causées par les maris. Les voisins et les frères figurent en bonne position. L’âge moyen de l’agresseur déclaré est de 36 ans. Dans 37% des cas, les agresseurs ont fait des études, 5% sont universitaires et 5% sont sans instruction. 13% des victimes ont déclaré que l’agresseur est fonctionnaire. Les agressions physiques représentent la majorité des violences déclarées à hauteur de 98%, viennent ensuite les agressions psychologiques (8%) et les agressions sexuelles (4%). Les agressions physiques sont représentées dans leur totalité par des coups et blessures volontaires, alors que les agressions psychologiques sont à leur tour représentées par des signes d’angoisse et de choc émotionnel. Si 99,8% ont bénéficié d’une prise en charge médicale, seules 28% d’entre elles ont bénéficié de consultation psychologique. Dans 43,5% des cas, le certificat médical n’a pas été délivré pour la victime, alors que l’incapacité totale de travail est en moyenne de 6 jours.
Très souvent, les coups reçus entraînent «une perte d’autonomie ou perte d’une fonction particulière, à l’instar de la perte d’un œil ou la paralysie d’un membre. Malheureusement, dans 32% des certificats médicaux, l’ITT n’a pas été mentionnée, privant les victimes d’une preuve à faire valoir. Une situation qui révèle souvent le manque de formation des personnes qui accueillent les victimes.