SOCIETE- VIOLENCE- VIOLENCES FAITES AUX FEMMES-
ENQUETE INSP 2018
- Problème de
santé publique et véritable violation de l’intégrité physique, les violences
faites aux femmes ont fait l’objet d’une étude de la part de l’Institut
national de santé publique. Elle a concerné toutes les femmes victimes de
violences consultant les services de médecine légale, de gynécologie et des
urgences au niveau des hôpitaux de cinq wilayas, à savoir Oran, Alger, Blida,
Médéa et El-Oued durant l’année 2018.
La collecte des informations a été effectuée par des médecins légistes, des
gynécologues et des urgentistes ainsi que des sociologues, des psychologues et
des médecins généralistes. Au total, 5 700 femmes victimes de violences ont été
comptabilisées avec 90% des données collectées dans le service de médecine
légale. 60% des femmes ont consulté sous réquisition pour violences, contre
37,9% qui consultent spontanément. Analysant les données collectées, les enquêteurs
de l’INSP révèlent (lundi 18 janvier 2021) une prédominance dans la tranche de
25-34 ans qui représente une fréquence de 31% des femmes consultantes.
52% des femmes agressées sont mariées avec une moyenne de deux enfants, 30%
sont célibataires, 11% sont divorcées et 4% sont veuves. En matière
d’instruction, 32% des femmes ont un niveau d’instruction moyen, 19% primaire
et 11% sont des universitaires. 26% sont des femmes travailleuses contre 17% de
femmes au foyer.
Selon les statistiques de l’INSP, l’agression se déroule au domicile dans 53%
des cas, les lieux publics sont en cause dans 33% des cas, puis celles commises
en milieu du travail dans 3% alors que le milieu scolaire est en cause dans 2%
des cas.
L’agression a souvent lieu le soir, entre 17h et 20h. 23% des violences faites
aux femmes sont causées par les maris. Les voisins et les frères figurent en
bonne position. L’âge moyen de l’agresseur déclaré est de 36 ans. Dans 37% des
cas, les agresseurs ont fait des études, 5% sont universitaires et 5% sont sans
instruction. 13% des victimes ont déclaré que l’agresseur est fonctionnaire.
Les agressions physiques représentent la majorité des violences déclarées à
hauteur de 98%, viennent ensuite les agressions psychologiques (8%) et les
agressions sexuelles (4%). Les agressions physiques sont représentées dans leur
totalité par des coups et blessures volontaires, alors que les agressions
psychologiques sont à leur tour représentées par des signes d’angoisse et de
choc émotionnel. Si 99,8% ont bénéficié d’une prise en charge médicale, seules
28% d’entre elles ont bénéficié de consultation psychologique. Dans 43,5% des
cas, le certificat médical n’a pas été délivré pour la victime, alors que
l’incapacité totale de travail est en moyenne de 6 jours.
Très souvent, les coups reçus entraînent «une perte
d’autonomie ou perte d’une fonction particulière, à l’instar de la perte d’un
œil ou la paralysie d’un membre. Malheureusement, dans 32% des certificats
médicaux, l’ITT n’a pas été mentionnée, privant les victimes d’une preuve à faire
valoir. Une situation qui révèle souvent le manque de formation des personnes
qui accueillent les victimes.