COMMERCE- COMMERCE EXTERIEUR – COMMERCE EXTERIEUR 2020
Les importations de l'Algérie ont enregistre, en 2020, une baisse de 18%, soit 34,4
milliards de dollars, et les exportations de 33%, soit 23,8 milliards de
dollars, a indiqué, jeudi 14/1/2021, le directeur général du Commerce extérieur
au ministère du Commerce, Khaled Bouchelaghem.
"Selon les indicateurs
prévisionnels préliminaires de 2020, la valeur des importations a reculé de 18%
(34,4 milliards dollars) par rapport à l'année 2019 (42 milliards de dollars),
tandis que les exportations ont baissé à 23,8 milliards de dollars contre 35,8
milliards de dollars en 2019, du fait de la chute des prix du pétrole sur les
marchés mondiaux, en raison de la récession de la demande induite par les
mesures de bouclage économique", a précisé M. Bouchelaghem
dans un entretien accordé à l'APS.
Le déficit de la balance commerciale a atteint durant
l'année considérée 10,6 milliards, a-t-il ajouté.
"2020 a été une année particulière
en termes d'exportations et d'importations, du fait de la crise sanitaire que
connait le pays depuis mars dernier, et qui a amené le Gouvernement à prendre
plusieurs mesures visant à préserver les stocks des produits de base, à travers
l'établissement d'une liste de 30 produits interdits à l'exportation pour une
durée de 6 mois renouvelables", a-t-il expliqué.
Les trois derniers mois ont enregistré
une reprise progressive des activités commerciales, a fait observer M. Bouchelaghem affirmant que le total des échanges
commerciaux (importations/exportations) s'est élevé en 2020 à 58 milliards de
dollars.
Certaines filières économique,
industrielle et agricole, à l'instar du plastique, l'emballage, le ciment, le
papier, les produits alimentaires et les dattes ont pu maintenir leurs
activités d'exportation en 2020.Par ailleurs, l'année 2020 a été marquée par
une réévaluation globale de l'Accord d'association avec l'Union européenne,
l'Accord de la Zone arabe de libre-échange (ZALE) et l'Accord préférentiel avec
la Tunisie.
La Chine est le premier partenaire de
l’Algérie, avec 17 % des importations, suivie par la France (10%), l’Italie
(7%), l’Allemagne (6,5%), l’Espagne (6,2%), a indiqué M. Bouchelaghem,
soulignant que les pays de l’UE réunis viennent en tête des pays exportateurs
vers l’Algérie.
S’agissant des démarches visant à
rationaliser les importations et à renforcer les exportations nationales, le
représentant du ministère du Commerce a cité la mise en application de
l’instruction du président de la République, Abdelmadjid Tebboune,
visant à réduire les importations de 10 milliards de dollars, à travers
plusieurs dispositions inhérentes à l’importation de marchandises agricoles en
saison de récolte, la suspension de l’importation des viandes congelées, et
l'amélioration de la liste des produits soumis à la taxe supplémentaire
provisoire préventive.
Dans le même cadre, le ministère du
Commerce à élaboré un
projet de décret exécutif fixant les conditions et modalités d’exercice des
activités d’importation de matières premières, produits et marchandises
destinés à la revente en l’état, après la réalisation en 2019 de 14 milliards
DA de recettes, a-t-il poursuivi.
A cet effet, un cahier de charges
spécial et de textes juridiques ont été mis au point
de concert avec les ministères et instances concernés dans le but de lutter
contre le phénomène de surfacturation.
En 2020, un fichier national numérique
des produits fabriqués en Algérie et un autre dédié aux importateurs et
exportateurs ont été élaborés pour limiter l’exportation des produits
subventionnés et des produits extraits de matières premières subventionnées, a
rappelé le même responsable.
Ce fichier donne aux décideurs de la
lisibilité sur ce qui est produit et sur les capacités de production locales,
et permet de déterminer les produits éligibles à l’importation, de même que les
sociétés productives et les exportateurs.
Ces banques de données sont extrêmement
importantes en ce sens qu’elles permettent aux autorités locales d'avoir une
vision précise pour prendre des décisions judicieuses instantanément, selon le
directeur général du Commerce extérieur, et ce, au vu de la dépendance de
l’économie nationale des recettes pétrolières.
Par ailleurs, le secteur se focalise
actuellement sur l'achèvement du projet de SNE, élaboré avec les opérateurs
économiques, les experts et le Centre du Commerce international (CCI).
Concernant les opérations
d'indemnisation des dépenses liées au transport pour les exportateurs locaux
via le Fonds spécial pour la promotion des exportations (FSPE), M. Bouchelaghem a fait état de l'indemnisation de plus de
8.600 factures, soulignant la prise en charge, actuellement, des factures du 2e
trimestre de 2020 en vue de leur règlement en temps réel.
Le secteur du Commerce vise, selon
M. Bouchelaghem, à atteindre l'objectif de 5
milliards USD d'exportations hors hydrocarbures en fin 2021, et ce, dans le
cadre de la stratégie élaborée pour la promotion des exportations parallèlement
à la rationalisation des importations en les faisant reculer progressivement.
Dans le cadre de la Grande zone arabe de
libre échange (GZALE), M. Bouchelaghem
a fait savoir que l'Algérie traite essentiellement avec 3 pays, à savoir la
Tunisie, l'Egypte et le Maroc, qui représentent 80% des échanges commerciaux
entre l'Algérie et les pays arabes et africains, ajoutant que les échanges
commerciaux avec les pays africains ne dépassent pas les 3 milliards USD (1,5
Mds USD d'exportations et 1,5 Mds USD d'importations).
Pour booster les échanges commerciaux et promouvoir
les exportations, le secteur du Commerce a organisé, en novembre et décembre
derniers, 13 réunions avec les opérateurs économiques dans plusieurs filières,
entre autres les dattes, le ciment, les produits de beauté, les chaussures, le tisss, les affaires scolaires et autres.
Et en vue de la facilitation les
opérations d'exportation durant la pandémie Covid-19, un mécanisme a été mis en
place au niveau des postes frontaliers avec les pays du voisinage, à l'instar
de la Mauritanie, le Mai et le Niger, tout en veillant au respect du protocole
sanitaire, a-t-il poursuivi.
Durant la même année (2020), des textes
juridiques ont été élaborés pour la création de zones de libre
échange au niveau des régions du Sud en vue de promouvoir le commerce
avec les pays africains en prévision de l'entrée en service de la Zone de
libre-échange continentale africaine (Zlecaf).