SOCIETE-
BIBILOTHEQUE D’ALMANACH – ROMAN MOHAMED DJÂAFAR- « LES OISEAUX DE LA NUIT
Les
oiseaux de la nuit. Roman de Mohamed Djâafar . Casbah
éditions, Alger 2014, 142 pages, 600 dinars
Ecrit en 1992, en pleine actualité tragique
préfigurant une autre tempête ravageuse du pays et des
hommes, publié seulement en 2014, « après avoir été
réaménagé » nous dit-on. Voilà un modeste roman qui ,
à travers quelques histoires simples d’ « aventures humaines »
en apparence indépendantes les unes des autres, nous retrace, en fait, et de
quelle manière (directe, simple), la vie
politique mouvementé d’un pays ,
l’Algérie en l’occurrence, en pleine découverte de nouvelles libertés….mais
aussi de nouvelles misères.
Côté cour , bien
sombre, vous avez Cheikh Rahmoun, un rural ayant fui
la campagne, tombé bien bas…matériellement, devenu mendiant contre son gré et vivant dans une sorte de « Cour des
miracles », assez humaine malgré tous les manques. Il observe les
jeux des uns et des autres et analyse simplement la société environnante, et
comprenant mieux que quiconque ce qui s’annonce.
Côté jardin, aussi sombre que le premier, vous avez le monde politique , avec la descente aux enfers d’un politicien bien
en place, à la tête d’un parti politique puissant qui ,croyant se jouer du « Pouvoir profond » en manipulant
les « masses » miséreuses des rues d’Alger, est balayé du jour au lendemain…sans
explications. Il croyait tout savoir et tout avoir….et il est vidé comme un
malpropre sans comprendre .
Entre les deux, un nouveau pouvoir apparaît,
sûr de lui, arrogant, retors , dominateur, jouisseur
et croyant son heure venir ….celui des affaires et de l’argent….et, bien tapis,
au-dessus (bien plutôt au dessous, dans les salles de prières et des
associations caritatives), attendant leur heure……, les « barbus ».
L’Auteur : Voir plus haut
Avis : Roman
« modeste » certes mais prémonitoire. Pourrait faire une bonne pièce de théâtre….avec pour titre « Le
bal des vautours » ou « Bal de nuit chez les vautours »
Citation : « Ceux
qui ont recours aux tromperies (…) finissent par s’abuser eux-mêmes….Ils ne
cesseront jamais de mendier » (p 40).