SOCIETE- ETUDES ET ANALYSES- VIE DES MENAGES-ENQUETE ECOTECNICS 2020
La crise sanitaire a profondément impacté les ménages. Selon un sondage
réalisé par téléphone par le cabinet d'études et de conseil ECOtechnics,
27% des ménages n’avaient pas les moyens de subvenir à leurs besoins courants
durant le confinement.
Le cabinet d’études précise que le sondage a été réalisé du 20 juin au 6
juillet 2020, de manière aléatoire dans la population algérienne possédant un
téléphone ou une ligne téléphonique.
“Comme on le sait, dans l’administration et le secteur public, bien que
plus de 38% des travailleurs aient arrêté leur travail, les salaires ont
continué à être versés, même si ce n’est pas entièrement quelquefois, malgré la
fermeture de certains organismes administratifs ou d’entreprises publiques”,
relève ECOtechnics.
Mais, précise le cabinet d’analyse, le secteur public, administration et
entreprises publiques réunies, ne constituent qu’un tiers environ de la
population occupée.
Dans le secteur privé, constate-t-il, une proportion importante des
entreprises employant des salariés, ou des indépendants, formels ou informels,
ont arrêté leur activité avec de nombreux licenciements sans indemnités, des
arrêts de travail sans salaire ou bien l’arrêt des activités sans revenus pour
les indépendants. “Ceci ne va pas sans répercussions sur la situation des
ménages”, estime le cabinet.
Ce dernier soutient que “la proportion de ménages sans ressources pour
assumer les besoins courants, durant le confinement a été très élevée, soit
près de 27%”. C’est approximativement 2,4 millions de ménages, sur près de 9
millions. Ces ménages regroupaient une population d’environ 11,36 millions de
personnes.
Pour subvenir à leurs besoins courants, “ces ménages ont accédé à des
ressources diverses”, indique ECOtechnics. “Ce sont
d’abord des ressources d’emprunt dans l’entourage ou bien le crédit chez les
commerçants. Vient ensuite l’aide familiale, bien avant l’aide des voisins,
ainsi que d’autres ressources”, relève le cabinet d’études.
Ce dernier indique que l’aide de l’État semble avoir touché assez peu de
ménages. “L’aide de l’État est entendue, ici, au sens de l’aide directe, et non
des mesures qui sont venues par la suite fortement soulager la situation des
ménages, comme le relèvement du seuil d’imposition à partir du mois de juin.
Certaines aides directes telles celles pour les indépendants mises en place
au mois de juin ne semblent pas avoir été entièrement versées à ce moment-là”,
note ECOtechnics. Le cabinet d’études souligne,
également, que 27% des ménages déclarent qu’ils avaient une épargne avant le
confinement, qui pouvait donc les mettre à l’abri des besoins courants.
La plupart de ces ménages ont affirmé qu’ils ont puisé dans leur épargne
durant cette période. “La capacité des autres ménages à subvenir à ces besoins
est liée à l’existence ou non d’un revenu”, relève-t-on. ECOtechnics
note, aussi, qu’une petite proportion des ménages, un peu moins de 10%, a
épargné au cours de cette période.
“On aurait pu, bien entendu, s’attendre à
une proportion plus importante tenant compte de la réduction des besoins
courants lors du confinement : transport, habillement, loisirs, équipement”,
analyse le cabinet d’études. L’explication, estime-t-il, réside dans la
diminution des revenus d’un nombre très important de ménages, avec les arrêts
de travail de nombreux occupés.