COMMERCE-
ETUDES ET ANALYSES- VOITURES D’OCCASION-ETUDE PNUE 2020
Au moment où le dossier de l’importation
des véhicules de moins de trois ans est programmé pour être examiné en Conseil
des ministres, le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue) a tiré, lundi 26 octobre 2020, la sonnette d’alarme, affirmant que les importations de
voitures d’occasion représentaient une sérieuse menace pour les pays en
développement faute de normes de contrôle, d’une part, et a recommandé aux
États et gouvernements de faire preuve de diligence pour rendre la flotte
mondiale plus propre pour atteindre les objectifs climatiques et la qualité de
l’air, d’autre part.
Citant l’exemple d’Amsterdam à partir
duquel des réseaux organisés envoyaient des “cercueils roulants”, cet organisme
onusien a révélé que lors d’une inspection des autorités néerlandaises fin
2019, l’âge moyen des véhicules en attente était de 18 ans, alors que 93% des
voitures en attente d’embarquement étaient aux normes Euro-3, voire Euro-2.
Selon la même source, il y avait même
des véhicules qui étaient hors d’usage, et qui avaient leur pot catalytique
scié, ce qui constitue une menace pour la sécurité publique, les automobilistes
et l’environnement. “Ce n’est pas beau à voir”, a affirmé Rob de Jong qui
dirige l’unité Mobilités durables du Pnue.
Ce dernier a révélé que “la plupart de
ces véhicules sont très vieux, polluants, énergivores et dangereux”, et ce, au
moment où deux tiers des 146 États étudiés par le Pnue
ont des règles “faibles” ou “très faibles” concernant l’importation de
véhicules, qu’ils soient neufs ou d’occasion.
Ce qui rappelle le triste épisode des voiture ZH en Algérie ou encore des “voitures gonflées”,
à cause du trafic de leur millésime et de la première année de mise en
circulation, expédiées du port d’Anvers, en Belgique. Il fallait un long combat
des concessionnaires à l’époque pour que l’État algérien ne décide, en 2005, de
décréter l’interdiction des importations des voitures d’occasion, et ce, même
si l’Algérie avait imposé une limite d’âge de trois ans aux importateurs.
En ce sens, le Pnue
révélera qu’“une quarantaine de pays ont imposé des règles plus strictes sur
leurs importations”, citant le cas du Sri Lanka qui impose une limite d’âge de
trois ans et, parallèlement, soutient l’importation de véhicules électriques,
dont l’offre en occasion est appelée à se multiplier durant les prochaines
années.
Mais ce n’est pas le cas de la
République démocratique du Congo qui, elle, impose une limite d’âge de 20 ans
et aucune règle en termes d’émissions de gaz polluants. Dans sa cartographie,
l’organisation onusienne a également révélé que l’Europe, qui représente plus
de 50% des exportations mondiales, avec trois millions de voitures
particulières, envoie ses vieilles caisses vers l’Est, mais aussi au Nigeria et
en Libye.
Le Japon les envoie au Moyen-Orient et
en Afrique australe, et les États-Unis au Mexique et aux Émirats arabes unis.
Face à l’augmentation du parc automobile mondial d’ici à 2050 pour atteindre
deux milliards d’unités sur la planète, le Pnue
recommande, en urgence, “de mieux réglementer ces importations pour rendre la
flotte mondiale plus propre”.
Une priorité, selon Inger
Andersen, qui dirige le Pnue. “Les pays développés
doivent arrêter d’exporter des véhicules qui échouent aux tests de sécurité et
de pollution (...) Les pays importateurs devraient, de leur côté, adopter des
normes de qualité plus sévères”, recommande encore ce responsable.