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Zone de libre échange Algérie/Ue- Entrée en vigueur (septembre 2020°

Date de création: 03-08-2020 17:26
Dernière mise à jour: 03-08-2020 17:26
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COMMERCE – ENQUETES ET REPORTAGES- ZONE DE LIBRE ECHANGE ALGERIE/UE- ENTREE EN VIGUEUR (SEPTEMBRE 2020)

© Liberté, B.K, lundi 3/8/2020

 

-Selon le calendrier, la zone de libre-échange Algérie-UE entrera en vigueur le 1er septembre prochain.

Conformément aux dispositions de l’accord d’association entre Algérie et l’Union européenne (UE), la zone de libre-échange (ZLE) entrera en vigueur, en principe, à compter du 1er septembre prochain. L’Algérie est-elle prête pour l’annulation de toutes les barrières douanières avec l’UE ? En dépit du report de la date d’entrée en vigueur de la ZLE, de 2017 à 2020, délai accordé par l’UE pour permettre à son partenaire de se préparer en mettant à niveau son industrie, force est de constater que l’Algérie est loin d’être au rendez-vous. 

Le bilan des 15 ans de l’accord d’association fait ressortir un faible transfert technologique et de l’expertise européenne comme mentionné formellement dans le document. Bien au contraire, les accords commerciaux signés avec les principaux partenaires économiques “ont maintenu, durant des années, l’économie nationale dans un état de dépendance et de consommataion continue de tout ce qui est importé”, a fait savoir Kamel Rezig, ministre du Commerce, au colloque national sur l’évaluation des accords commerciaux conclus entre l’Algérie et ses partenaires économiques, organisé le 24 février dernier. 

La directrice de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie, Wahiba Bahloul, a jugé nécessaire, elle-aussi, de revoir les accords d'association avec l'UE et celui de la ZLE arabe affirmant qu'ils étaient “mal négociés”. Dans le programme économique récemment arrêté par le nouveau gouvernement, il est clairement dit qu’il y a nécessité de revoir ces accords. Mme Bahloul a révélé que “le bilan de cet accord fait ressortir une perte fiscale de 2 milliards de dollars, mais il y a quand même d’autres pertes, dont des dommages collatéraux qu’il va falloir recadrer”. Ali Bey Nasri, président de l’Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), estime que la ZLE, qui entrera en vigueur en septembre 2020, sera “un désastre pour l’économie nationale”. 

Ce qu’il qualifie de “catastrophique pour l’économie nationale”, c’est ce déséquilibre criant qui a caractérisé ce partenariat, notamment les 283 milliards de dollars d’importations algériennes des 28 pays de l’UE (entre 2005 et 2017, dans le cadre de cet accord), contre les 12 milliards de dollars d’exportations de notre pays composées essentiellement de dérivés du pétrole, soit 4,2%.

À cela s’ajoute l’autre déséquilibre lié aux 110 clauses prévues par l’accord, tandis que l’UE “n’a respecté que le volet commercial, négligeant ainsi la partie relative à la coopération, au transfert de la technologie et à la circulation des personnes”. En effet, tous les experts s’accordent à dire que le chapitre relatif à l’investissement n’a pas été pris en charge dans l’exécution de cet accord. 

Pourtant, l’article 53, ayant trait à la coopération industrielle, stipule que celle-ci doit, entre autres dispositions, “susciter ou soutenir des actions visant à promouvoir en Algérie l’investissement direct et le partenariat industriel, encourager la coopération directe entre les opérateurs économiques des parties, y compris dans le cadre de l’accès de l’Algérie à des réseaux communautaires de rapprochement des entreprises ou à des réseaux de coopération décentralisée, soutenir les efforts de modernisation et de restructuration de l’industrie, y compris l’industrie agroalimentaire, entrepris par les secteurs public et privé de l’Algérie, favoriser le développement des petites et moyennes entreprises, contribuer au développement des exportations des produits manufacturés algériens…”.

L’article 54 parle aussi de promotion et de protection des investissements par “l’établissement d’un cadre juridique favorisant l’investissement, le cas échéant, par la conclusion, entre l’Algérie et les États membres, des accords de protection des investissements et d’accords destinés à éviter la double imposition, ainsi que l’assistance technique aux actions de promotion et de garantie des investissements nationaux et étrangers”.

Ali-Bey Nasri affirme que “l’UE n’a aucun intérêt à aggraver la situation économique de l’Algérie en demandant l’application stricte et rigoureuse de l’accord dans sa partie exclusivement commerciale. L’UE doit, au contraire, présenter une approche visant l’application des termes de l’accord portant sur les IDE (investissements directs étrangers) en Algérie”, a-t-il estimé. Le soutien de l’UE doit aller dans ce sens. L’Union doit, de ce fait, inciter les entreprises européennes à venir investir en Algérie.