SOCIETE-
BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ROMAN MAISSA BEY- « AU COMMENCEMENT ÉTAIT LA
MER »
Au commencement était la mer…..Roman de Maissa Bey , Barzakh, Alger 2012 (1ère édition, Marsa,
1996), 152 pages,
600 dinars
C’est le premier roman d’une auteure qui
allait rapidement en produire bien d’autres tout aussi éclatants.Et, c’est peut-être le plus abouti , certainement
en raison de la virginité littéraire de l’auteure qui y a mis tout son
talent(au niveau de l’écriture, « sobre et économe », dixit Claire Etcherelli, qui a fait une post-face)
, tout son génie (au niveau du déroulé du roman)…et bien du courage (les années
90, vous vous souvenez ?) . C’est le premier pas qui compte, n’est-ce
pas ? L’histoire du jeune fille durant les années 90, une jeune fille ,
orpheline de père, qui s’éveille à la vie et à l’amour, dans une ambiance
familiale qui , au fil du temps et des évènements, se dégrade (le grand frère
devenant un fondamentaliste islamiste, terrorisant son entourage ), dans une atmosphère extérieure assez noire où
plus personne ne rêve , avec des interdits et des menaces qui se
multiplient contre tous ceux qui voulaient penser et agir librement.Deux
chapitres superbement écrits ( 4/ pp 75 et 76, avec la description
d’une « guerre » qui ne veut
pas (encore) dire son nom et 10/ pp 90 et 91
sur les lois « édictées – par des « décideurs des
croyants » - chaque jour au nom
d’un « ordre nouveau » concernant les « délits » ,punis de
mort, bien sûr…et visant surtout les femmes, comme toujours.
Avis :
A
lire pour se souvenir….et comprendre que
rien n’est encore joué. Se lit d’une seule traite. Et, il faut dire un grand
merci à l’éditeur qui a ré-édité l’ouvrage
Phrase
à méditer : « Elle a dû apprendre à se taire (à l’école , puis au collège) . Rentrer dans les rangs….Il lui
fallait seulement restituer
, comme une nourriture mal digérée, avec le même dégoût d’ailleurs, ce
qu’on lui enseignait …Rien de plus….Elle a franchi toutes les étapes,
jusqu’au bac. Avec des félicitations ….Les vraies réponses ,
elle doit les chercher ailleurs »