SOCIETE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ROMAN
(POLICIER) MAURICE ATTIA- « ALGER LA NOIRE »
Alger la noire.
Roman (policier) de Maurice Attia. Editions Barzakh (Actes
Sud, 2006), Alger 2012. 392 pages, 500 dinars.
L’auteur est un Algérois et il est né et Algérie en
49. En 62, il avait donc dans les 13-14 ans. On peut dire qu’il était alors
trop jeune pour comprendre très exactement ce qui se passait à l’époque…Mais c’était,
aussi , l’âge des premiers engagements. On devine
qu’il avait « saisi » les enjeux et les drames de l’époque
A travers ce
premier volet de toute une trilogie, volet qui a obtenu bien des prix et
traduit, dit-on , en plusieurs langues, il a présenté
la communauté pied-noir de l’époque, celle de Bab El
Oued, la plus radicale (et la plus inconsciente) par son engagement aux côtés
de l’OAS, dans ses aspects les plus réalistes. Noir, c’est noir ! Pas les
pieds seulement, mais toute l’âme. L’histoire : sur fond de terrorisme,
l’Inspecteur Paco (d’origine espagnole) et son ami un autre policier,
(d’origine juive, celui-ci) va sauver
l’honneur, non en essayant de sauver les « melons »
, mais de mener à son terme son enquête sur un crime d’un couple :
un jeune arabe et une belle européenne, trouvés, enlacés, nus, assassinés dans une plage, crime déguisé en
crime terroriste. Des policiers déjantés dans une société européenne en pleine
décomposition, dominée par une
« bourgeoisie » pourrie
jusqu’à la moëlle, et qui a fait le malheur de
tous les autres.
Avis :
Ce
n’est qu’un bon polar et il se lit,
donc, d’un trait. Rythme soutenu….mais
une fin qui n’en est pas une. Aucune morale : Les crimes restent impunis.
Aspect positif : l’auteur nous décrit sa société de l’intérieur, et
de manière crue. Cela nous change des romans presque roses écrits par les européens « nostalgériques » et….,aussi,
par des nationaux et qui nous décrivent
une société coloniale européenne presque pacifique. Interdit aux moins de 18 ans.
Phrase
à méditer : « Ne demande pas ton
chemin à quelqu’un qui le connaît, tu risquerais de ne pas t’égarer…Il
cherchait son chemin, et nul n’avait à le lui indiquer » et « J’ai , par nature, tendance à me méfier des gens qui me
trouvent intelligent »