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Roman Nina Bouraoui- "Sauvage"

Date de création: 27-07-2020 18:57
Dernière mise à jour: 27-07-2020 18:57
Lu: 934 fois


SOCIETE –BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ROMAN NINA BOURAOUI-« SAUVAGE »

 

Sauvage…….Roman de Nina Bouraoui . Editions Barzakh , Alger  2011 (et Editions Stock, Paris, 2011)  , 203  pages, 600  dinars

 

C’est peut-être le roman de Nina Bouraoui (franco-jijelienne) qui met en scène le mieux et le plus sa personnalité. Sauvage, comme le titre, assurément bien choisi.

En fait, ce n’est ni un roman au sens classique et commun du terme, ni une œuvre mémorielle et encore moins une autobiographie. Peut-être même un essai… de philo. En tout cas, un peu de tout , et surtout le portrait psychologique d’une Algérienne , une encore adolescente, à peine  aux portes de la jeunesse, à la fin des années 70…..vivant dans un milieu social assez aisée , mais pas riche, car vivant dans un appartement ( situé , il est vrai, dans une  résidence que l’on devine réservé aux membres de la nomenklatura de l’époque , dans un quartier où le peuple paraît un peu loin des soucis quotidiens) . Une Algérienne « in » , ni compliquée , ni complexée, mais s’interrogeant sans cesse sur sa vie, son amour « disparu de la circulation », et sur la vie de ses proches et des aînés ( encore plongés dans les drames de la guerre de libération nationale) ; partagée entre la réalité d’un contexte  ni dur, ni exaltant, entre les rêves de la modernité et la réalité d’une culture elle-même « éclatée », une grand-mère du « bled » et une autre (maternelle) de France……..tout cela dans un pays que l’on sent au bord de ruptures importantes….en train de vivre ses derniers moments de monde finissant et frappant aux portes pour se plonger d’on ne sait quelles drames.

C’est , à travers, le drame existentiel de l’héroine, que l’on sent tout cela, écrit avec une forte maîtrise de la langue et décrit à travers la pérsentation des (petits) drames de la vie au quotidien et des (petits) personnages   de l’environnement proche. Françoise Sagan Algérienne !

Une erreur à signaler : Skikda est , par deux fois, confondue  avec, je pense Tikjda (pp 92 et 188)…Skikda  n’a jamais eu de hauteurs enneigés

 

Avis : Livre au contenu lyrique, sensuel…qui fera replonger les quinquagénaires et un peu moins dans Alger des années 70. Les sexagénaires et un peu plus sauront enfin ce que valaient, ce que pensaient et ce que ressentaient alors leurs enfants…tout en regrettant de ne pas leur avoir passé le flambeau déjà à la fin des années 80.

 

Phrase à méditer : « Chacun tricote son histoire. Et moi, je me sens en dehors    »