SOCIETE-
BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- MÉMOIRES ABDELKADER KHELIL- « BONHEUR A PETIT
PRIX »
Bonheur à petit
prix. Mémoires
de Abdelkader Khelil. Editions
(Illisible) , (Lieu d’édition non précisé) 2015,
169 pages, ????? dinars
Grand
nostalgique des années de son enfance que cet auteur. Successivement , il
évoque, durant la période coloniale, dans les années 50, les « enfants caméléons » , obligés
d’aller , très tôt le matin, à l’école coranique avec tout ce que cela comporte comme
difficultés et souffrances (tout particulièrement en hiver et ajoutez-y
l’incontournable falaqua
du taleb, toujours le mech’hat
à la main et toujours insatisfait par le manque de zèle des gamins pour
l’apprentissage du texte coranique ).....et , juste après, courir très vite à
l’école publique française , une « école du savoir », mais
aussi celle de l’ « humiliation » et de la « culture de la
félonie », avec , souvent, un maître toujours avec une règle en acier à la
main servant à punir les
élèves ....surtout les petits arabes
Par la suite , c’est la tournée des « beaux » métiers du
moment dont celui du père, maître bottier ; un métier d’art qui
s’est totalement perdu, engloutissant avec lui l’atmosphère récréative et la
convivialité riveraine.
Et, enfin,
c’est la vie sereine du quartier Essbais (à Mascara) : Les
voisins pieds noirs, les femmes courage, les figures marquantes (surtout celles du football), les jeux et les
loisirs......avec la guerre qui s’annonce, à travers certains faits militants. Avec , au bout, l’Indépendance du pays.....et des jeunes
hommes très tôt appelés aux responsabilités
Une histoire se
termine avec l’enfance et une autre commence avec l‘âge adulte
, avec ses espoirs et ses déceptions.....dans un grand bain de nostalgie
et de regrets .
L’Auteur : Né à Mascara (Douar Essbais,
lieu historique de la deuxième Moubayaa à l’Emir Abdelkader) ,
études secondaires aux lycées de Mascara et Ibn Badis
d’Oran, études supérieures à Bordeaux I, Docteur en sciences biologiques (1975)
Extraits : « Dans les temps
difficiles d’autrefois, on commençait toujours par corriger son
« rejeton » avant toute explication dans ce royaume des grands où les
petits, ces bouches nombreuses à nourrir trainés comme un boulet, ont toujours
tort » ( p 48), « Nous sommes passés de cette culture du
strict minimum, « el quanâa » à celle de
l’étalement des richesses facilement acquises et forcément accompagnées par un
gaspillage démesuré » (p 119)
Avis : Aucun...Trop de nostalgie (d’un
passé d’enfant) et de
« leçons » de morale de vie (l’authenticité couvrant les
traditions) .Et, pour lui, la guerre d’Algérie n’est pas encore finie tant qu’il n’y pas la reconnaisance
des crimes coloniaux et la repentance.
Citation : « L’école d’antan était celle de la tête
bien faite, du respect des usages , de la mixité
des valeurs républicaines et des valeurs d’authenticité . C’était
, aussi , celle du courage et de l’abnégation de petits bonhommes en
avance sur leur âge, parce qu’élevés dans la difficulté, dans l’austérité et
nullement gâtés. Elle aura permis à l’Algérie indépendante de disposer de
cadres... » (p 74)