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Roman Djamel Mati- " Yoko et les gens du Barzakh"

Date de création: 06-07-2020 17:59
Dernière mise à jour: 06-07-2020 17:59
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SOCIETE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ROMAN DJAMEL MALTI- YOKO ET LES GENS DU BARZAKH »

Yoko et les gens du Barzakh. Roman de Djamel Malti, Chihab Editions, Alger, 2016,  361 pages, 1 100 dinars.

C’est quoi, le Barzakh ? C’est l’équivalent du purgatoire dans le Coran. « C’est un état psychique au sein duquel les vivants ne sont plus des vivants , car leur esprit se retrouve dans un entre-deux-mondes qui se situe à la frontière de leur passé et de l’incertitude qui les attend. Un isthme d’apparence irréel, carcéral, intemporel, fait de cauchemars coupables et fous. Un endroit où leurs actes les jugent »

Alger, en pleine saison pluvieuse et sombre : Trois familles que tout sépare, mais trois destinées qui se croisent  car partagent une même tragédie....sans fin

Makioussa, mariée (mariage d’amour) à un Malien( Ibrahima),   qui perd dans un accident de voiture son époux, et , croit-elle, sa jeune enfant de six mois .......Fattouma et Kamel qui, étant donné l’infertilité du couple,  adoptent une enfant au teint assez brun  (abandonnée ?).....Un jeune homme, Juba, amoureux fou de Mariama (l’enfant qui a grandi et qui est devenue une très belle femme, une révoltée) ....et, au milieu de la scène, rond-point et carrefour des tragédies....un chat, Yoko.  Un chat, une jakuma (qui  plusieurs vies , qui peut- être mangeuse d’âme ou nourissante de l’esprit et qui a le don d’ubiquité) , qu’il ne faut jamais, mais alors jamais selon la croyance transmise pat une vieille bambara de Bamako , abandonner. Elle peut porter chance ou grand malheur. Il ne manquait plus que la « harga » !

L’auteur : Né à Alger, il est ingénieur en chef de géophysique. Auteur de plusieurs romans et un essai sur l’informatique . Six romans déjà parus : « Fada » (2004), « L.S.D » (2009), « Les yeux de Yoko et les gens du Barzakh » (2013) dont une trilogie «  Siberkafi.com»(2003), « Aigre doux » (2005) et « On dirait le Sud » (2007) et d’un essai (« Le bug de l’an 2000 » paru en 1998). 

Extraits :  « Quand la tendresse s’en va toute seule, c’est qu’elle a rendez-vous avec l’isolement. Avec le temps, quand la tendresse n’est plus partagée, elle devient le refoulement d’un sentiment affectif malheureux »  (p 75), « Qu’allons-nous devenir plus tard, quand nous serons grands ? laisse échapper dans un souipir un jeune garçon (...). Une voix lui répond : Rien !Il n’ya qu’à voir comment vivent nos parents. Leur futur est déjà mort, leur passé volé et leur présent difficile ! »(p 96) « Le mal est profond. Ses racines se perdent dans les gouffres de l’histoire récente de la société. Une société qui se construit dans le mal-être des gens, dans les promesses trompeuses, dans les simulacres cultuels et culturels, les discours propagandistes et anesthésinats «  (p 189)

Avis : Attention à la déprime. Plutôt à son aggravation. « Une méditation romanesque sur le deuil » (Aps) et sur la solitude des couples qui,  avec l’âge,  n’ont (presque) plus rien à se dire ou à faire.  Donc, lire en entrecoupant avec des moments de rire, de joie et de bonheur.....en famille, entre amis.....pour emmagasiner le max’ d’espoir.

Citations : « La solitude, c’est elle qui habille la vieillesse de tristesse » (p 57),  « On nous veut serviles, inertes, dociles, c’est-à-dire morts-vivants ! Ici, il y a pire que la mort , c’est vivre cette existence » (p 97), « C’est quoi , mourir ? Probablement, comme aller se coucher sans rien attendre de demain » (p 180),