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Roman Karim Akkouche -" Allah au pays des enfants perdus"

Date de création: 06-07-2020 17:49
Dernière mise à jour: 06-07-2020 17:49
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SOCIETE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ROMAN KARIM AKKOUCHE – « ALLAH AU PAYS DES ENFANTS PERDUS »

Allah au pays des enfants perdus. Roman de Karim Akouche. Editions Frantz Fanon (Editions Dialogue Nord-Sud, Montréal, 2012) , Tizi Ouzou  2016 ( Tél :00213552397136)  , 157 pages, 550 dinars

Ath Wadhou , minuscule village « égaré » aux confins du Djurdjura. Un village banal. Tranquille mais pauvre. Une vie toute simple.

Y vivent Zof (Sofiane)  , le berger . Rapidement dans les nuages dès  qu’une de ses  brebis met bas. Il n’a jamais mis les pieds à l’école ,sinon celle de la vie. A peine trente ans, mais se sentant « responsable », car aîné d’une fratrie de quatre filles et de deux garçons.

Il y a  son ami , Ahwawi, l’artiste , au banjo lumineux (et à sa chanson fétiche, « Allah au pays des enfants perdus »)  ......et au caractère truculent, avec, toujours, de l’ « herbe magique » dans ses poches. Ayant grandi à Alger, il a été obligé de revenir au village natal pour s’occuper de sa mère et de ses deux sœurs 

Il y a, aussi, Zar, l’étudiant aux idées technologiques en avance sur son temps mais toujours incomprises et rejetées  (par l’ « establishment »)

Ils vivent simplement leur quotidien, avec son lot de critiques , d’espoirs et de projets contrariés et de difficultés. Ils construisent même, pour les jeunes du village, une « Maison de la culture » . Ça marche ! Une œuvre « impie »  pour les terroristes qui détruisent tout et qui menacent même la vie , entre autres, de Ahwawi

Rester ou partir, telle est la question, chacun ayant sa réponse.De plus, le monde de la « harga » est sans pitié.

L’Auteur : Poète, romancier et dramaturge, il vit à Montréal depuis 2008. Auteur,  déjà, de deux ouvrages édités en 2013 et 2014 à Montréal. Journaliste chroniqueur au Huff Post Québec 

Extraits : « Réaliser son rêve se fait en douceur, c’est comme dans la forêt : quand un arbre tombe il se fait entendre de loin. Mais quand tous les arbres poussent, ils ne font point de bruit » (p 25), « Etrange. C’est à se demander pourquoi le fruit le plus amer du monde, l’olive, est le plus répandu dans notre pays......Ne penses-tu pas que chaque peuple s’identifie à ses végétaux »  (p 32), « Alger ne sait plus à quel saint se vouer, ni quel dieu implorer......Perdue dans ses idéologies multiples, elle court à sa perte. Elle se dit parfois occidentale quand elle veut briller et souvent orientale quand elle a un excès d’orgueil et de fierté »(p 88)

Avis : Un livre engagé dans le désespoir ....et la démission. Sorte d’ « excuse » à une  « harga » impossible , mais aussi, un appel à la résistance

Citations : « L’Algérie est une partie de dominos. Le peuple en est le double blanc : quand bien même il participe au jeu, sa voix n’est jamais prise en compte » (p 23), « La haine est la consolation de l’homme quand l’intelligence lui fait défaut » (p 64), « La reconnaissance des poètes dépend de la profondeur de leurs rides. Plus leur visage est ravagé, plus ils sont sages » (p 70) , « La bouche et le cul, ça chie tous les deux :le cul, la merde ; la bouche, les sottises » (p 111), « Ce pays est grand par son histoire, mais tristement petit par sa mémoire. Il cherche sa voie et risque de mettre des siècles à la trouver » (p 127)