SOCIETE-
BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- NOUVELLES FARID BENYOUCEF- « LE SANGLOT DU
CHARDONNERET
Le sanglot du
chardonneret. Nouvelles de Farid Benyoucef.
Casbah Editions, , Alger 2015, 158 pages, 500 dinars
Sept nouvelles toutes aussi belles les unes
que les autres, avec des titres recherchés ne laissant rien deviner de ce que
sera l’histoire (assez concentrée comme toute bonne nouvelle ) et surtout sa
« chute », qualité indéniable , presque inattendue. Une fin qui
surprend bien plus que l’histoire elle-même.
Sept
nouvelles qui racontent plusieurs histoires, liées à l’enfance, à la beauté, à
la mal-vie, à l’amour, à la jeunesse, à la famille, à l’Histoire telle
qu’elle était enseignée, à la guerre (de libération nationale) , au
« jeu » médiatique parfois malsain,
au pouvoir de l’ argent et à l’arrogance des nouveaux riches, à la
Palestine…Bref, la vie de tous les jours telle que vécue par un jeune homme…..
normal….des années 50…et après .
La plus émouvante est bien celle dont le
titre orne la page de couverture. « Le sanglot du chardonneret » ou
l’affection d’un petit oiseau (originaire de Kabylie) qui, apprivoisé par une famille
palestinienne, l’aide par son gazouillis à surmonter les épreuves et les peines, et arrive à jouer le rôle de lien épistolaire
(et bien plus) entre un mari, à partir de sa prison israélienne et l’ épouse (à Ghaza)
La plus révoltante (il y a en une autre, la
première, « Cold case »), c’est bien celle du gars pourri d’argent et de morgue qui , à « Tombeau ouvert
» dans son 4x4, sur « l’autoroute bovinière »,
s’octroie le droit de vie et de mort (oui, de mort !) sur tous ceux qui ne
lui ressemblent pas, presque sûr de l’ impunité.
Ls traits sont peut-être forcés, mais toutes les
nouvelles reflètent bien une réalité : celle d’hier, celle d’aujourd’hui
L’Auteur : Né en
1951 à Ain Oulmène (Sétif) ,
études universitaires à Alger….puis à Denver (Colorado) , enseignant à
l’Université d’ Alger (Economie financière)….et consultant….et poète,
peintre…et collaborateur occasionnel de la presse . Déjà auteur d’un recueil de poèmes et de
trois romans (« Les amants de Cordoue », « Le festin du
Diable », « Il Bleut toujours
après »). La nouvelle qui a donné son titre à cet ouvrage a reçu le
premier prix au concours littéraire de la Ville d’Alger (2014)
Avis :
Du très bon,
du bon et du moyennement bon.
Citations : «
Dans nos contrées, la rumeur était la pépite d’encens, capable, en un rien de
temps, d’embaumer toute une région et de s’insinuer partout, sous les
couvertures, entre les draps, installant le soupçon entre amants, le doute chez
l’époux, la discorde entre frères, la
zizanie dans les quartiers » (p 34) , « Même lorsque les membres et
le corps sont rompus à coups de pierre, les ailes de l’esprit sont toujours
plus hautes que les plus hautes des murailles » (p 76), « Les traîtres sont comme les nains, ils
naissent aussi petits » (p 94), « La crainte par la dissuasion,
l’arme absolue, secrète et redoutable » (p 113), « Chez nous, les
lunettes ne protègent pas du soleil, elles dissimulent les tourments de
l’âme » (p 114)