SOCIETE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ROMAN
MOULOUD MAMMERI – « LA COLLINE OUBLIEE »
La colline oubliée. Roman de
Mouloud Mammeri. El Dar El Othmania Edition &
Distribution, 114 pages
, 350 dinars, Alger 2007
Un livre qui date de 1952. Premier roman de
l’auteur. Porté à l’écran par (feu) Bouguermouh en 1994.
Il était donc tout à fait normal que l’auteur, alors âgé de moins de 35 ans,
s’ « auto -
analyse » à travers la micro-société au
sein de laquelle il est né, a grandi, a
vécu, a aimé, a haï (peut-être), a rêvé, a pris conscience des problèmes
sociétaux , culturels et politiques existants ,ou alors qui s’annonçaient (avec
l’évocation lointaine mais bel et bien présente à travers la mobilisation des jeunes gens du village)
…..Les romans engagés ont suivi par la suite. Une démarche intellectuelle que
seuls les plus grands réussissent à s’imposer avant de commencer à
« délivrer des messages ». Le déclenchement de la guerre de
libération nationale (dont on devinait, déjà,
la survenue à travers des faits en apparence anodins) a accéléré le processus de « prise de
conscience » nationaliste.
La colline oubliée ! Comme un monde à
part. Un monde parallèle…..à quitter au plus vite (sans jamais totalement
l’oublier, car tant et tant de rêves y ont été faits). A lui tout seul tout un programme. Toute une
image, presque figée pour l’éternité. Tout cela nous ramène loin, très loin en arrière.Et pourtant, malgré tous les bouleversements
, la vie est restée (presque ) la même. L’auteur nous la décrit sous
toutes ses coutures , de la plus visible à la plus
intime. Une société millénaire qui reste enfermée dans ses us et coutumes ce
qui, à la longue, use les volontés les plus osées.
Avis : Peu
paraître très décalé (rétro !) pour les nouveaux (les jeunes) lecteurs.
Mais un classique restera toujours un classique.Les
écrivains en herbe y apprendront l’art
de la belle , bonne et toujours compliquée
construction littéraire
Extraits : « L’amour
vrai est égoïste » (p 38), « Faire n’importe quoi n’importe quand,
voilà le secret du bonheur » (p 38), « Je laisse la fortune à ceux
qui se préparent une vieillesse heureuse : le bonheur les atteindra en
même temps que la décrépitude et ils mourront riches, sérieux et tristes »
(p 49)