SOCIETE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ROMAN
AKLI TADJER – « LA REINE DU TANGO »
La Reine du tango. Roman de Akli Tadjer. Apic Editions, Alger 2016 (Editions Jean –Claude Lattès,
Paris 2016) . 239
pages , 700 dinars.
Tout sur Paris et tout, tout sur le Tango.
L’ histoire est somme toute banale. Celle d’une
belle (pas très belle mais tout de même attirante) jeune femme, Suzanne,
professeur de tango.....dont les élèves , en couple ou seuls, plus ou moins
paumés, sont à la recherche d’une délivrance grâce à une danse mythique venue d’un pays qui l’est tout autant.
Elle a de qui tenir. Sa mère, décédée en pleine gloire alors qu’elle n’avait
que huit ans, était une star , la « Reine du
tango » : Admirée , adulée, aimée (par plusieurs hommes)...une femme
qui n’avait de temps que pour sa danse, pour son homme du moment (qui lui
servait d’accompganateur dans ses danses) ....et sa
petite fille....qu’elle a eue elle ne sait comment et avec qui.
La maman rêvait , bien sûr, que la prunelle de ses
yeux lui succède un jouir ..
C’est l’histoire, aussi, d’une rencontre inattendue avec Yan (Yanis), un
petit voyou, un « sale mec » à la tête d’un gitan , d’origine arabe (d’où la fougue ) , tout le temps recherché par la police (car
c’est un voleur d’appartements) ....qui, comme par hasard, a , en plus de ses
qualités au lit, le déhanchement et la danse dans le sang.
On a , aussi, un flic homo, un petit café ,
« Le Maquereau Nostalgique », lieu confidentiel bien caché dans une
impasse, où se rencontrent tous les fans
du tango. Une secte , presque .....Bref, le Paris dont rêvent tous les
paumés, ni d’en haut ni d’en bas. Le Paris de toutes les promesses et de
tous les rêves . Le Päris où « tout est assez mal qui finit
bien ». A la fin, Suzanne et Yan(nis ) partiront en Argentine , à Buenos Aires. Ils
danseront en couple. Ils s’aimeront. Elle recherchera le fantôme de sa mère et
de ses amants pour retrouver , peut-être, son père ou
ses pères....Et, elle réalisera le rêve de sa mère en devenant la nouvelle Reine du Tango.
L’ Auteur :
Né en France en 1954 (Gentilly), ayant suivi les cours de journalisme de
l’Ecole de la Rue du Louvre (Paris),
l’auteur – écrivain, scénographe - a déjà publié plusieurs ouvrages
(dont « Le porteur de cartable », « La meilleure façon de
s’aimer », « Les ANI du Tassili »…) dont certains ont été
adaptés pour la télévision française. « Les thermes du paradis »
a été présenté le jeudi 3 septembre 2015 in Mediatic. Détenteur de plusieurs prix littéraires, il est
traduit dans plusieurs pays
Extraits: « En
tango, la bienséance veut que l’on ne danse pas plus de trois fois de suite
avec la même personne .....parce que le tango est une
danse de partage : je te fais danser, tu me fais danser, nous dansons
ensemble » (p 12),
Avis : Ecriture
très fluide et parsemée d’humour…ca qui
facilité la lecture. L’histoire est, en elle-même, bien banale.....qui pourrait
concerner Mlle ou Mr Tout le monde , comme celle
contée dans « Les Thermes du paradis » . Il reste , malgré quelques
« coups d’oeil » très rapides sur les
populations « immigrées », assez parisianiste......et c’est ce qui
fait, peut-être , son succès .Un roman de gare bien structuré autour d’une
passion, la danse, d’un chagrin, la perte d’une mère admirée, d’un amour pour
un ténébreux « tanguero » , bien écrit.
Pour les vacances ou les moments de détente. Seulement !
Citations : « Si le tango
est la danse de la passion, il est surtout la danse de la divination. On doit
lire das la pensée de son partenaire parce que les
pas n’obéissent à aucun ordre prévisible. Ils relèvent de l’inspiration de
celui qui guide :c’est la magie du tango » (p 44), « A
l’ombre des grands arbres ne pousse que la futaille » (p 114), « Le
tango n’est rien sans la musique et ses chansons qui racontent les mésaventures
de vauriens, la nostalgie de l’enfance, les amours mortes avant d’avoir vécu,
et la mélancolie du pays qu’on a quitté
et qu’on ne reverra plus « (p 150), « Le tango et la danse
orientale ont en commun de faire appel à l’amour. Pas à l’amour sentimental et
cérébral, mais à l’amour dans ce qu’il a d’instinctif et de pulsionnel »
(p 158), -----------------------------------------------------------------------------------------