SOCIETE- REGION- TINDOUF- JEUX TRADITIONNELS
Les familles tindoufies sont revenues aux jeux traditionnels pour
meubler les soirées ramadhanesques et atténuer
l’impact du confinement instauré par les pouvoirs publics pour la lutte contre
la pandémie du nouveau Coronavirus.
Très attachés à leurs traditions séculaires, les habitants de Tindouf puisent,
en ce mois de Ramadhan, dans leur patrimoine ancestral de jeux, et perpétuent
des traditions sportives et ludiques pour passer d’agréables soirées
familiales.
Le Sig, un jeu pratiqué notamment par les
femmes lors de Gâadate (rencontres conviviales),
après une journée laborieuse de travaux domestiques et de jeûne, se joue sous
forme de lancer de bâtonnets pour marquer le plus de points, dans un cadre
familial et parfois avec la présence de voisins, et sous les encouragements
d’un public de proches, explique le président de l’association «Patrimoine»,
Mohamed Belaid.
Les citoyens tendent également de renouer avec d’autres jeux, à l’instar de Nirouba, Kheil-Mebiya, El-Wahida, Demraw et Khribeg, et dont la plupart est menacé de disparition,
a indiqué un responsable concerné par le patrimoine hassani, .Bih Saadi.
Au volet des pratiques physiques et de jeunes, plusieurs citoyens s’adonnent en
soirées à des jeux d’exercices physiques, dont les jeux dits «Arah» et «Akrour»,
encore pratiqués par quelques familles dans les foyers, faisant de leurs cours
et préaux des aires de combat et d’exhibition de condition physique entre
concurrents.
Des jeux qui tendent malheureusement à disparaître du fait de l’évolution
sociale et urbanistique dans la région.
Un autre jeu dénommé Dakouka,
dont les règles, proches de celles du boulisme, est également remis au goût du
jour par les familles tindoufies, a expliqué B.Saadi.
Le jeu de Dame fait également partie
des loisirs des citoyens qui se regroupent autour d’un tableau géant à même le
sol sablonneux, sur lequel est manipulée une quarantaine de pièces pour chaque
joueur, sous l’œil d’un public suivant attentivement les mouvements des pions.
Le programme ramadhanesque Tindoufi
prévoit également la réhabilitation d’autres activités, à travers l’animation
de contes puisées de la culture populaire locale, ainsi que de joutes
oratoires, dont des morceaux de poésie et de chanson du répertorie local, de
proverbes et de devinettes, en plus d’autres coutumes qui, à chaque Ramadhan,
réapparaissent par souci de ne pas les laisser tomber en désuétude et à
l’abandon total d’une génération attirée beaucoup plus par les bienfaits de la
modernité.
Ali Salem, président de la ligue des sports et jeux traditionnels, estime que
certains jeux et activités se perpétuent encore parmi la population, citadine
également, en dépit des grandes mutations de la vie moderne, et relève, à ce
titre, que certains jeux, bien qu’ils ne soient pas nombreux, ont été recensés
par la ligue des jeux traditionnels qui s’emploie à les relancer en milieu des
jeunes générations en vue de préserver les liens intergénérationnels.
Le développement rapide des nouvelles technologies de la communication et de
l’information ne peut, toutefois, occulter les effets des jeux traditionnels
dans la formation aussi bien physique que psychologique de l’individu et leur
développement a été la consécration de relations sociétales bien conservées.
Des jeux comme le Nerd
et le Domino constituent des
joutes, eux aussi, très prisées et pratiquées aussi bien par les vieux que par
les jeunes, en sus d’autres jeux virtuels attirant de plus en plus d’adeptes
fuyant les contraintes de la vie et les charges du quotidien.