SOCIETE-
BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ROMAN MALIKA MOKEDEM- « LA DÉSIRANTE »
La
désirante. Roman
de Malika Mokedem.Casbah Editions, Alger 2011. 237 pages, 600 dinars
Evidemment,
en tant que féministe bon teint, Malika Mokedem veut
toujours être la meilleure, mieux qu’un homme.On
l’avait déjà noté dans son roman « Mes Hommes » : un caractère trempé (un véritable “garçon
manqué” qui ne se laisse pas marcher sur les pieds ,allant jusqu’à envoyer un
coup de pied dans les couilles d’un jeune homme qui lui avait pincé les fesses
, ce qui lui avait valu presque un lynchage par une foule lâche, d’autant
qu’elle n’était pas voilée), et qui
tient tête, dans le travail ( lycéenne puis “pionne”) , dans les études
(médecine), ….dans une société (Kenadsa, puis Béchar,
puis Oran) d’exclusion et de discrimination….
Le désert
lui-même n’était qu’un néant immuable……dont il fallait très vite se
défaire pour être réellement libre.
Totalement libre. Car, elle a très tôt compris: “la liberté passe par le savoir, le
travail , l’autonomie financière”…..et
le libre choix.
.Une digne
descendante de nos héroines berbères. Née dix plus
tôt, elle aurait été une grande révolutionnaire. Née en 1949, donc arrivée un peu tard pour être
une guerrière, elle devient une femme de rupture qui, malgré tout ce qu’elle
peut dire ou écrire , n’ a, au fond d’elle-même,
malgré ses (petites) critiques, qu’un seul amour (certes contrarié souventes
fois) : son pays d’origine. Elle le fuit, mais on sent bien qu’il ne la quitte
jamais. Bien plutôt, elle n’arrive pas à le quitter. Son dernier-né, un roman,
« La désirante », est l’histoire d’un amour d’une femme , Shamsa,
fille des sables et du soleil, pour un homme d’une autre culture, Léo, blond,
grand et aux yeux bleus comme elle les aime, et d’un amour fou pour la mer
Méditerranée. La disparition inexpliquée de son compagnon , en fait enlevé par des trafiquants d’armes (tunisiens,
libyens et…. un algérien) en pleine mer n’est qu’une excuse pour chanter la
Méditerranée (surtout la facade nord et un peu la
Tunisie) et ,aussi, pour dire et expliquer sa passion pour la mer et les
bateaux que, désormais, elle pilote seule….Malgré les critiques à l’endroit du
pays natal (l’Algérie) , et grâce à son opiniâtreté (celle de l’héroine), Léo…sera finalement libéré en Algérie…par
l’Armée algérienne. L’honneur de la tribu est sauf !
Avis : A lire par ceux qui veulent se documenter sur la voile et la Méditerranée
Phrase à méditer : « Le hasard, c’est Dieu qui se promène
incognito » , Albert Einstein dixit