SOCIETE- ETRANGER- MIGRATIONS- RAPPORT PNUD 2019
Une étude des Nations unies sur les migrations, publiée le 21
octobre 2019 , s’est penchée sur les raisons qui
poussent les Africains à quitter leur pays par des moyens irréguliers vers le
continent européens. Intitulée “Escalader les clôtures : parole de migrants
africains irréguliers en Europe”, cette étude du Programme des Nations unies
pour le développement (PNUD) s’est basée sur les témoignages de 1 970 migrants
de 39 nationalités africaines dans 13 pays européens. Ces derniers ont tous
déclaré être arrivés en Europe par des moyens irréguliers.
L’étude constate par ailleurs que la plupart des migrants
avaient un emploi ou étaient scolarisés au moment de leur départ. “Trouver un
emploi n’est pas la seule motivation pour se déplacer. Tous les migrants
irréguliers ne sont pas «pauvres» en Afrique et n’ont pas un niveau d’éducation
plus bas. Environ 58% d'entre eux avaient un emploi ou étaient à l'école au
moment de leur départ.” Mais plus de la moitié de ceux qui travaillaient ont
déclaré, selon le rapport, qu'ils ne gagnaient pas assez.
Le rapport souligne que “les migrations sont une répercussion
des progrès du développement en Afrique, même si ces progrès sont inégaux et
pas assez rapides pour répondre aux aspirations des populations”. “Les
obstacles aux opportunités, ou l’absence de choix, ressortent de cette étude en
tant que facteurs déterminants dans le calcul d’un grand nombre de ces jeunes”,
a déclaré Achim Steiner, administrateur du PNUD.
“Ce sont les politiques qui enracinent les personnes dans la
pauvreté, qui ne développent rien, en plus des systèmes de santé défaillants et
la corruption, qui poussent les gens à émigrer”, selon un des migrants,
interrogé par l’étude. “Tout cela c’était pour gagner de l'argent. Je pense à
ma famille. Je dois l’aider. C'était la pression qui pesait sur moi.
C’est pourquoi l’Europe”, a confié un autre migrant. L’étude
montre en outre des différences essentielles entre les hommes et les femmes en
ce qui concerne l'expérience des migrants. “L’écart de rémunération entre
hommes et femmes qui favorise les hommes en Afrique est spectaculairement
inversé en Europe, les femmes gagnant 11% de plus, contre 26% de moins en
Afrique”, selon le PNUD.
Le rapport souligne par ailleurs que “la honte apparente de ne
pas réussir leur «mission» d’envoyer des fonds suffisants apparaît comme un
facteur important du maintien des migrants en Europe”. Le rapport a également
mis en évidence les conditions de vie des migrants en Europe. Il souligne que,
s’agissant de la criminalité, les femmes souffrent davantage que les hommes,
avec une proportion plus élevée de victimes d’un crime au cours des six mois
qui ont précédé l’enquête, et des cas d’agressions sexuelles nettement plus
fréquents.