SOCIETE- PRATIQUES-
HIDOURA (PEAU DE MOUTON)
La peau
de mouton "Hidoura" qui constituait
autrefois une pièce maitresse du décor dans les foyers blidéens
et algériens en général et un patrimoine culturel lié à l'Aid
El Adha, n'a, aujourd'hui, plus la cote chez les
femmes algériennes qui s'en débarrassent pour une raison ou une autre.
La génération
actuelle des mamans trouvent une difficulté à nettoyer la peau de mouton
contrairement à nos aïeules qui l'ont transformé en une pièce de décor
garnissant, à l'époque, les salles de séjour des foyers algériens.
Première chose à
constater dans les rues après l'égorgement des moutons, est le nombre
considérable de peaux de mouton abandonnées au bord des trottoirs ou souvent
jetées dans les poubelles, ce qui signifie que peu de gens pratiquent encore ce
rite ancestral.
En dépit de leur
amour à cette pièce de décor qui leur rappelle l'enfance et la grande maison de
famille, la majorité des femmes approchées à ce sujet affirment qu'elles y ont
renoncé en raison du temps et d'effort que nécessitent le nettoyage et le
séchage des toisons.
Le nettoyage des
tripes "Douara" et de la tête de mouton
"Bouzelouf" est déjà épuisant, a dit une
femme au foyer, ajoutant qu'elle ne comptait pas utiliser la Haidora vu la difficulté du processus.
Certaines familles se
débarrassent de la peau de mouton par crainte de développer une allergie à
cause de la laine, pendant que d'autres préfèrent un décor moderne avec des
couleurs et des modèles de leur choix.
En revanche,
plusieurs familles de Blida s'attachent à préserver cette tradition
ancestrale. Mohamed un père de
famille de Douérat (Blida) s'est dit fier de
transmettre ce patrimoine culturel à ces enfants.
Après le séchage de
la peau de mouton salinée qui prend entre 15 à 20 jours, nous la lavons avec le
savon et l'eau de javel et la séchons une dernière fois, a ajouté Mohamed.
Malgré les appels
lancés chaque année pour consacrer des endroits à la collecte des peaux des
cheptels, les habitants de la ville affirment qu'ils se trouvaient dans
l'obligation de les jeter aux poubelles.