SOCIETE- FAMILLE- DIVORCE 2018
«Le divorce, à n’importe quel âge, entraîne
toujours des blessures et des conséquences sur les plans psychologique, social
et économique, notamment pour la femme. Une situation qui nous pousse à
conjuguer les efforts entre la famille et la société, pour assurer
l’accompagnement de ces femmes durant cette période difficile de leur vie.»
Tels sont les propos tenus, jeudi 4 juillet 2019, à Alger, par la ministre de
la Solidarité national, de la Famille et de la Condition de la femme.
Ghania Eddalia,
qui s’exprimait, lors d’une journée de sensibilisation sur la situation sociale
de la femme âgée et divorcée, a fait savoir que plus de 65.000 cas de
divorce ont été recensés en 2018, soit 19% du taux de mariage, précisant
que des cas de divorce chez les personnes âgées sont enregistrés depuis
quelques années.
«Nous n’avons
pas de statistiques concernant le nombre femmes âgées divorcées», a noté la
ministre, faisant part de la prochaine numérisation des fichiers des directions
chargées de la prise en charge de personnes âgées. «Ceci va nous permettre
d’avoir des données sur leur situation et le taux de divorce qui prévaut parmi
cette frange de la population, un phénomène qui nécessite une large réflexion
pour voir les meilleurs voies et moyens de l’endiguer», a-t-elle expliqué.
Se référant au
nombre des femmes divorcées dans les centres de vieillesse, Mme Eddalia indique que bien que leur nombre reste minime, «il
est de notre devoir d’agir pour mettre fin à ce phénomène qui touche une
catégorie de femmes qui représentent le symbole de l’union de la famille, en
l’occurrence la mère et la grand-mère».
«Nous devons
mettre en place des mécanismes susceptibles d’assurer la dignité de ces femmes,
leur intégration dans la société et garantir ainsi leur indépendance », a
souligné la ministre, ajoutant que «notre secteur, qui accorde la priorité aux
questions liées à la promotion de la femme, n’économise pas ses efforts pour
assurer la protection de cette frange de la société».
Au cours de
cette rencontre, organisée au siège du Centre national des études, de
l’information et des archives de la famille, de la femme et de l’enfant
d’Alger, Mme Eddalia a évoqué les différentes mesures
prises en faveur de la femme divorcée, en général, et des femmes âgées,
en particulier, et qui nécessitent une prise en charge sanitaire et
psychologique particulière. Elle a, à ce sujet, fait part de l’existence de
33 centres de vieillesse à travers le pays qui accueillent certains cas de
femmes divorcées, en évoquant les efforts accomplis en coordination avec les
directions de l’action sociale qui travaillent pour assurer la réintégration de
ces femmes au sein de leurs familles.
Poursuivant son
propos, la ministre a fait savoir que le nombre de femmes sans attache
familiale séjournant dans les centres de vieillesse est de 736 sur les 1.645
enregistrées jusqu’au 30 mars 2019, ce qui représente un taux d’attente 44,77%.
«Ces personnes nécessitent une prise en charge constante», a-t-elle noté,
ajoutant que le nombre des personnes âgées bénéficiaires de l’allocation
forfaitaire qui leur garantit une couverture sociale a atteint en 2018, les
315.145, dont 171. 958 femmes âgées, soit 84% du total du nombre de
bénéficiaires. «Ceci démontre tout l’intérêt accordé aux personnes âgées en
général et aux femmes âgées en particulier», a insisté Mme Eddalia.
La première
responsable du secteur a, également, fait savoir que le nombre de
bénéficiaires du Fonds de pension alimentaire est de plus de 5.000 personnes
(femmes ayant la garde des enfants), depuis sa création en 2016 au premier
semestre de cette année.
«3.500
enfants et plus de 2.000 femmes ayant la garde des enfants ont bénéficié du
Fonds de pension alimentaire, depuis sa création à ce jours», a estimé la
ministre, précisant que le montant de la pension alimentaire est fixé par le
juge et diffère d’un cas à l’autre.
Selon elle, de nombreuses
femmes divorcées ignorent l’existence de cette pension qui est perçue par la
femme exerçant le droit de la garde de l’enfant, la mère, la-grand-mère, la
tante maternelle ou la tante paternelle.
Mme Eddalia a souligné la nécessité de multiplier les
opérations de sensibilisation et d’information pour informer les femmes
concernées sur l’existence de cette loi qui la protège et le droit qui leur
permettent de surmonter les difficultés de la vie.