SOCIÉTÉ- BIBLIOTHÈQUE D’ALMANACH- ROMAN
LAZHARI LABTER- « HIZIYA..... »
Hiziya, princesse d’amour des Ziban. Roman
de Lazhari Labter. El Ibriz Editions, Alger 2017, 290 pages, 1 000 dinars
Hiziya bint Ahmed Belbey? Une princesse d’amour ,
née en 1855 , issue de la grande et riche famille des Bouakkaz,
établie dans la petite oasis de Sidi Khaled, pas loin de Biskra, de la tribu des Dhouaoudia, descendants des Beni
Hilal. Elle voit le jour en 1855, huit siècles après les invasions des troupes
hilaliennes, composées d’hommes essentiellement dont les survivants prirent
épouses dans les tribus berbères et se fondirent en eux.
Elle allait vivre une des plus belles histoires d’amour avec son cousin S’ayyad, une histoire d’amour, vécue depuis l’enfance, qui s’acheva ,
hélas, top tôt, avec sa mort inattendue en 1878 , à la fleur de l’âge (mort accidentelle ? par
empoisonnement à l’initiative d’un amoureux éconduit ?
maladie...d’amour ? un coup de feu tiré par mégarde par son amant ?
...)
Mohamed Benguitoun, né en 1843 ( proche du couple
, ou de la famille ou de la tribu ou ami de S’ayyad)
, composa le fameux poème à l’âge de 35 ans ....un long texte qui fut
« sauvé » par un certain Constantin-Louis Sonneck
(1849-1904) en poste en Algérie à partir de 1867 et ancien directeur de l’Ecole
supérieure musulmane de Constantine , entre autres. Première version publiée en
1899. D’autres suivirent dont celles de Souheil Dib,
Mohamed Belhalfaoui, Abdelhamid Hadjiat,
Cheikh Mostefa Naimi....et du célèbre poète
palestinien Azzedine Menasra qui fit connaître Hiziya et son histoire dans les pays arabes (1986)
Le reste de l’histoire contemporaine du poème – « cette merveille de la
poésie populaire amoureuse du XIXè siècle »
- est connu puisqu’il a été repris et
déclamé en chanson par les plus célèbres de nos chanteurs : Khelifi Ahmed, Khoudir Mansour,
Rabah Driassa, El
Bar Amar, Abdelhamid Ababsa......et, aussi,
par de jeunes chanteurs des nouvelles générations .
Aujourd’hui encore, Hiziya, « celle qui a la
part belle » ou « celle qui marche indolemment » continue de
faire rêver grands et petits, heureux ou malheureux, ;
vieux et jeunes amoureux ....et, aussi,
toutes les femmes en quête d’égalité et de liberté.
Et, 139 ans après, le dimanche 3
septembre 2017, à Beni Messous
(Alger) Lazhari (Labter)
ben Tayeb ben Mohamed ben Ahmed ben Saâd ben Othmane ben Bouzid de Laghouat a « enregistré symboliquement, tout
comme l’avait fait Benguitoun pour son poème, ce
roman pour les générations actuelles et à venir ». Avec, en prime, un poème
sur l’héroïne, à la manière de Mohamed Benguitoun.
L’Auteur :
Né à
Laghouat en 1952. Il vit et travaille à Alger. Poète, écrivain, journaliste
indépendant, ancien directeur de l’édition à l’Anep
puis des Editions Alpha avant de créer sa propre maison d’édition (qui porte
son nom) . Il a publié un grand nombre d’ouvrages
(poésie, essais, témoignages) en français et en arabe .
Hiziya est son premier roman. .
Extrait : « Le poème de Benguitoun
est en fait une élégie, un chant de mort, connu depuis l’Antiquité comme une
des formes de la poésie, et devenue à partir de la Renaissance un genre
poétique, faisant partie de la poésie lyrique, mirthat
en arabe, considérée depuis toujours comme genre à part entière chez les
Arabes. L’élégie est particulièrement adaptée à l’évocation d’un mort ou à
l’évocation d’une souffrance amoureuse due à un abandon, une absence ou une perte.Et, c’est exactement la cas de Hiziya,
morte à la fleur de l’âge et en pleine passion amoureuse » ( p 27)
Avis : Un roman
docu-fiction annoncé......un nouveau genre (chez nous) qui, de plus , présente –en annexe- plusieurs versions du fameux poème de Benguiton...en
arabe et en français.Il y a , aussi , une bibliographie. Donc, un roman
docu-fiction-étude ! Quasi-complet.
Citation : « Consolez-moi, ô braves gens, de
la perte de la belle des belles ; Elle repose sous terre, en moi un feu
ardent brûle. / Vous ne pouvez imaginer à quel point je souffre ; Mon cœur s’en est allé avec la svelte Hiziya » ( Poème traduit par Lazhari Labter. Extrait , p 241) , « Mohamed Benguitoun,
l’homme pieux, qui ne faisait que l’apologie du propphète
de l’islam dans des chants sacrés, allait rentrer , grâce à Hiziya,
dans l’histoire par son seul et unique chant profane et inscrire ainsi son nom
en lettres d’or aux côtés des noms des célèbres poètes arabes des Moua’llaquat » (p 129)