SOCIETE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH-
RECUEIL TEXTES MOHAMED BEN CHENEB- « FLORILEGE »
Florilège. Recueil de textes de Mohamed Ben Cheneb,
Casbah Editions, Alger 2011, 500 dinars,
300 pages en français, 67 pages en arabe
Quelle carrière que celle de Mohammed Ben Cheneb......restée,
peut-être jusqu’à nos jours , sans équivalent. Une oeuvre scientique déroulée sur
une tentaine d’années (1906-1928) embrassant une
multitude de disciplines : pédagogie, éducation, droit musulman, hadith,
poésie populaire, proverbes, lexicographie, grammaire, poésie classique,
métrique, sociologie, histoire...... Des étapes hors série parcourues aisément
grâce à sa robuste constitution mais aussi et surtout grâce à son inflexible volonté . Travailleur infatigable, chercheur patient,
opiniâtre et méthodique, toujours à l’affût des procédés modernes de travail
fondés sur la rigueur scientifique........tout ne ne
changeant en rien à son aspect extérieur, refusant toute mise en cause de ses intimes
convictions et « obéissant scrupuleusement à ses règles de musulman strict
mais éclairé »
L’ouvrage reprend plusieurs commentaires sur des sujets divers :
« L’itinéraire de Tlemcen à la Mekke par Ben Messaib au XVIIIè siècle », « Lettre sur l’éducation des
enfants par Abou Hamed El-R’azzaly »,
« Notions de pédagogie enfantine. Résumé d’éducation et d’instruction
enfantine », « Du nombre trois chez les Arabes », « Mots turks et persans conservés dans le parler algérien »,
une « Revue des ouvrages arabes édités ou publiés par les musulmans en
1322 et 1323 de l’hégire (1905-1940) , « La vie civile musulmane à
Alger » (p 178 à 299), un texte
à ne pas rater .......le tout formant un véritable trésor de
connaissances de la société algérienne .
Un héritage culturel à bien conserver et à transmettre sans pour autant ne pas
le critiquer.
L’ Auteur :Ibn Abn Shanab (en dialectal algérien
Ben Shneb et à l’état civil français Ben Cheneb) Muhammad B. al’Arabi,
professeur et savant algérien , né à Takbu, près de
Médéa, le 26 octobre 1869 et décédé à Alger le 5 février 1929. D’ascendance
turque (la mère est une Baschtarzî)
. Père cultivateur. Elève de l’école coranique puis de l’école
française (dont l’école normale d’instituteurs de Bouzaréah) , instituteur.....nommé à 29 ans, professeur à la Médersa
de Constantine .....chargé de conférences à la Faculté
des Lettres d’Alger, membre de l’Académie arabe de Damas en 1920.....Docteur
es-lettres en 1922.....professeur d’Université.....Un monument de la culture
nationale quelque peu ignoré.
Extrait : « Il convient d’avoir recours, à
l’égard des enfants, à la douceur, à l’affection et à la tendresse ;car une rigoureuse sévérité , employée continuellement ,
perd souvent certains d’entre-eux » (p 39),
Avis :Remonter
le temps n’est pas chose inutile. Peut servir de livre de chevet à conserver
précieusement.
Citations : « Quel
est l’homme qui mérite le plus qu’on se garde de lui ? Il y en a
trois : l’ennemi ignorant, l’ami infidèle et le gouverneur traître »
(p 108, citant Bozorgmihr), « Apprenez trois
qualités de cinq animaux : l’éducation des grues, l’avarice et la mise en
réserve des vivres de la souris et de la fourmi, le réveil matinal du corbeau
et du coq » (p 109, citant Abdallah ben al-Moqaffa’)