L’inspecteur régional de la police du centre de la DGSN a révélé,
hier (mercredi 6 février 2019)que les
services de la police judiciaire du centre du pays, qui regroupe 11 wilayas,
ont enregistré lors de l’exercice 2018 pas moins de 99.325 affaires contre
90.485 en 2017, soit une hausse de
9,7%. S’exprimant lors d’une conférence de presse, organisée au niveau du
groupement de réserve et d’intervention (GRI) de Kouba
(Alger), le contrôleur de police et inspecteur régional de la police du Centre,
M. Rabah Mahmoud, a affirmé que près de 70% de ces affaires ont été traitées et
85.849 personnes ont été arrêtées. Détaillant ce bilan, il révèlera que la
sûreté de wilaya d’Alger a enregistré le plus grand nombre d’affaires avec
48.000 à son actif, dont 77,2% ont été traitées et 43.476 interpellations, soit
près de la moitié du nombre global des affaires et des arrestations. Blida, Chlef et M’sila suivent loin
derrière. En revanche, Médéa et Bouira restent les
moins exposées à la criminalité par rapport aux autres wilayas.
Par catégories des crimes et délits, les atteintes aux personnes et les
atteintes contre les biens, avec près de 28.000 affaires et de 28.410
arrestations, occupent le haut de ce triste tableau.
Pour le nombre des affaires liées aux coups et blessures volontaires, celui-ci
s’élève à 14.632, soit près de 50% des affaires, quand les meurtres sont
estimés à 44 cas, une seule affaire n’a pas pu être encore élucidée.
Aussi, une recrudescence du délit de menaces et injures a été constaté. Ils
représentent en effet plus du tiers du nombre total. «Nos services ont enregistré
9.384 affaires, dont 7.926 ont été réglés, soit un taux de 84,4%», a souligné
le contrôleur de police. Étayant ses dires avec des tableaux représentatifs, on
constate que les crimes d’atteinte à la pudeur ont augmenté, avec 364 cas,
suivis de crimes d’incitation à la débauche (250) et viols (109). Pour le
trafic de drogue, l’inspecteur régional de la police du Centre avance le
chiffre de 21.596 affaires constatées en 2018 et observe une hausse de 49%
comparativement à l’année 2017. «Nous avons saisi plus de 802,4 kg de résine de
cannabis, 552.512 comprimés de psychotropes, 2,9 kg de cocaïne et plus de 1,1
kg d’héroïne», a-t-il révélé, avant de citer les crimes économiques et
financiers, en hausse également de 11,7% et dont le nombre a atteint 3.977 affaires.
Par ailleurs, le bilan fait état de plus de 500 affaires d'escroqueries, 302
affaires de faux et usage de faux tandis que le nombre de crimes cybernétiques,
il a connu une hausse en 2018 avec 1.063 affaires enregistrées, dont 793 ont
été résolues, soit une hausse par rapport à 2017 avec 725 affaires, dont 504
traitées, a indiqué le contrôleur de police. Celui-ci a précisé que ces crimes
étaient liés à l'atteinte aux libertés, aux données personnelles, aux systèmes
informatiques, à l'escroquerie via internet et à la diffusion de vidéos
d'enfants mineurs. Durant la même période, 68.127 descentes ont été effectuées
au niveau du territoire de compétence de la région du Centre, outre la filature
de 637.571 individus, ainsi que 39.657 individus ayant été déférés devant les
juridictions compétentes, a souligné le même responsable. Evoquant
l'activité de la police de l'urbanisme et de l'environnement, le nombre
d'infractions enregistré s'élève à 20.450, a-t-il ajouté. Par ailleurs, le
responsable a indiqué qu'en «application du plan de communication de la
Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), les services de sûreté des
wilayas du Centre ont programmé plusieurs campagnes de sensibilisation et
activités de proximité et ce, en coordination avec les établissements
éducatifs, tous cycles confondus, et les associations de la société civile. 746
cours théoriques ont été dispensés en faveur des élèves des établissements
éducatifs ainsi que 594 activités pratiques de sensibilisation organisées dans
les circuits d'éducation routière et 303.369 sorties sur le terrain programmées
pour sensibiliser les usagers de la route.
Evoquant le volet violence dans les stades, l’officier de police a fait savoir
que 41 interventions musclées ont été effectuées, ce qui a conduit à
l’arrestation de 1.005 individus dont 867 ont été présentés devant la justice.
«Au passage, on déplore 38 blessés dont 28 policiers et la détérioration de 12
véhicules dont 9 appartenant à la DGSN», a-t-il ajouté
Autres statistiques données lors de cette rencontre, elle concerne le nombre
d'accidents de la circulation enregistrés à travers les onze wilayas du centre
du pays, qualifié, du reste, par le haut responsable «d’inquiétant». «En dépit
des campagnes de sensibilisation menées par la DGSN, on a enregistré, en 2018,
quelque 4.377 accidents qui ont causé 192 morts et 5.078 blessés», a regretté
le contrôleur de police, Rabah Mahmoud, qui révèlera que le plus grand nombre
de sinistres a été enregistré dans la wilaya d'Alger avec 771 accidents, talonnée
de près par Chlef (734) et M’sila
668 accidents. En revanche, Boumerdès et Bouira s’en sortent avec, respectivement, 203 accidents et
226 accidents.
Synthèse Liberté
Des statistiques
pour les 11 wilayas du Centre renseignent sur l’ampleur de la corruption, la
dilapidation des deniers publics et autres formes de malversations.
Rien ne va plus dans les
entreprises publiques et les administrations où les faits liés à la corruption,
au détournement des deniers publics et au blanchiment d’argent enregistrent,
d’année en année, une augmentation inquiétante. Mieux, les différents arsenaux
législatifs et les mécanismes de prévention et de lutte contre ces fléaux ne
semblent pas dissuader les auteurs mis en cause à accomplir leurs besognes,
d’une part, et montrent, un peu plus chaque jour, leurs limites au vu des modes
opératoires que même les enquêteurs aguerris n’arrivent pas à déceler pour
élucider les affaires traitées, d’autre part. En témoignent les chiffres
avancés, hier, dans une conférence de presse consacrée au bilan de l’année
2018, par l’inspection régionale qui couvre 11 wilayas du centre du pays.
D’emblée, le contrôleur de police, Rabah Mahmoud, a révélé que ses services ont
traité 3 977 affaires liées au crime économique et financier, soit une augmentation
de 11,78% par rapport à l’année 2017 où la DGSN avait enregistré 3 558
cas. Selon le conférencier, les enquêteurs ont réussi à élucider 2 777
affaires, soit 69,83%, et ont procédé à l’arrestation de 3 719 individus.
Cette augmentation est perceptible dans le Top-5 des wilayas où les crimes
économiques et financiers sont devenus monnaie courante, à l’image d’Alger qui
occupe la tête de ce sinistre hit-parade avec 1 730 affaires, soit 60,75%
de la totalité des crimes, suivie de Blida (660 cas), TiziOuzou (389), Chlef (347) et
Bouira (211). Dans le détail, et pour la première
fois, les mêmes services ont indiqué que les crimes commerciaux s’élèvent à 14
568 cas, alors que les crimes inhérents aux infractions des lois de prévention
et de lutte contre la corruption sont de l’ordre de 115 cas. En ce sens,
l’inspection régionale a révélé que 78 cas sont directement liés au
détournement et à l’usage illégal de l’argent du Trésor public, 26 à l’abus
d’autorité et 11 autres à la corruption en flagrant délit de fonctionnaires.
Quant aux crimes financiers, le faux et usage de faux domine la tendance avec
302 cas, dont 217 affaires ont été élucidées, alors que l’escroquerie (501
cas), le blanchiment d’argent (3) et le trafic de faux billets de banque (295)
ont enregistré une hausse sensible. Les statistiques, qui concernaient 11
wilayas du Centre, nous renseignent des dégâts que causent encore la
corruption, la dilapidation des deniers publics et autres formes de
malversations à travers les autres régions du pays. Car, pour le moment, seule
l’inspection régionale du Centre a fait référence aux faits de corruption. Les
autres ont abordé tous les aspects liés à la Police judiciaire et à la sécurité
publique, sauf cette “épidémie” dont les formes et les typologies se
multiplient à une grande vitesse. Car, les chiffres de la Sûreté nationale
montrent, si besoin est, à quel point les entreprises publiques et les
administrations couvent toutes sortes de manifestations de corruption, comme
les pots-de-vin, le détournement de fonds publics, l’impunité qui prémunit des
fonctionnaires qui abusent de leur fonction et le trafic d’influence. Du reste,
la lutte contre la corruption n’est pas du seul ressort d’un seul corps de
sécurité, d’un observatoire ou encore d’une instance juridique, mais d’une
volonté politique du gouvernement et sa capacité à endiguer ce phénomène à
travers l’application des mécanismes efficaces d’intégrité dans le secteur
public, la lutte contre les contraintes bureaucratiques abusives, la poursuite
pénale contre les fonctionnaires corrompus et l’implication de la société
civile.
Ce que le ministre de la Justice, TayebLouh, a élagué devant le Parlement, arguant le fait que le
pays “ne se souciait guère de ce qu’on rapporte par-ci par-là quant au
classement de l’Algérie dans les rapports de certaines ONG. Nous nous
intéressons uniquement à l’évaluation onusienne”. Une réponse qui sonnait
clairement comme une réponse à l’Indice de perception de la corruption
récemment rendu public par Transparency International
et qui avait classé notre pays à la 105e place sur 180 pays, estimant que
l’Algérie est à la traîne par rapport à d’autres qui ont pris en considération
ces précédentes recommandations.