SOCIETE- ETUDES
ET ANALYSES - CORRUPTION- CLASSEMENT 2018 ONG/TI
L'Algérie
occupe la 105e place sur 180 pays dans l'édition 2018 de l'«Indice de
perception de la corruption » (IPC 2018, fin janvier 2019 ) établi par l'ONG de
lutte contre la corruption Transparency International (TI), et gagne 7 places
par rapport au précédent rapport. Avec une note de 35 points sur 100 en 2018,
l'Algérie améliore légèrement son classement par rapport à la 112e place de
l'IPC 2017 (avec une note de 33/100). Comme le constate l'Association
algérienne de lutte contre la corruption (AACC), dans un communiqué rendu
public à l'occasion de la publication de l'IPC 2018, «l'Algérie est classée à
la 10e place dans le groupe des pays arabes et à la 18e place en Afrique ». Les
voisins maghrébins, « Maroc et la Tunisie, sont mieux logés », note l'AACC. «
C'est le statu quo pour l'Algérie qui n'enregistre aucun progrès, avec une note
et un classement toujours aussi désastreux que ceux des dernières années »,
estime l'AACC qui note qu'il ne peut y avoir des progrès « en l'absence d'une
politique de protection des dénonciateurs ». « Comment peut-il y avoir des
progrès (en Algérie, ndlr) quand nombre de ces »agents publics» restent impunis
face à de gros scandales de corruption ? Comment peut-il y avoir des progrès
quand la justice ne fait aucun effort pour déclencher des poursuites lors
d'affaires de corruption publiées par la presse ? » affirme encore le
communiqué signé par Djilali Hadjadj, porte-parole de l'AACC. Outre ces
constats, l'AACC fait une série de propositions en matière de lutte contre la
corruption. « L'AACC interpelle le gouvernement à l'effet de cesser
immédiatement les représailles » à l'encontre des « lanceurs d'alerte dans des
scandales de corruption et des journalistes pour leurs enquêtes à ce sujet ».
En matière de législation, l'association « demande au gouvernement algérien »
de « prendre le temps nécessaire » pour « compléter et enrichir le projet de
loi qu'il vient de déposer à l'APN, visant à modifier la loi du 20 février 2006
relative à la prévention et à la lutte contre la corruption », pour se
conformer davantage à la « Convention des Nations unies contre la corruption,
notamment dans les dispositions ayant trait au processus effectif de
déclaration du patrimoine des agents publics; à la transparence dans les
marchés publics; à la protection des dénonciateurs de la corruption; à
l'indépendance réelle de l'agence gouvernementale contre la corruption et à la coopération
judiciaire internationale ».
En dessous de la moyenne
Selon le rapport 2018 de Transparency International, on note que l'Algérie
occupe la 105e place avec d'autres pays comme l'Egypte, la Côte d'Ivoire, le
Brésil, le Pérou, le Salvador et la Zambie. On constate également, d'après les
données publiées dans le document, que parmi les notes obtenues par l'Algérie
en matière d'IPC, dans l'ensemble des rapports de Transparency, la plus haute
est de 37/100, alors que la plus basse est de 33/100.
Dans l'IPC 2018, « six sources », parmi les 13 sur lesquelles est construit le
document de Transparency International pour cette année, ont contribué à
établir la note (moyenne) attribuée à l'Algérie.
La plus haute note (39/100) a été accordée par le « World Economic Forum » dans
le cadre du sondage sur les « Risques globaux extrêmement préoccupants »
(Global Risks of Highest Concern Business). Deux autres organisations, «
Bertelsmann Foundation Transformation » et (The) « Economist Intelligence Unit »,
ont attribué la même note, à savoir 37/100. Un 35/100 a été accordé par «
Global Insight ». Et la plus basse note ayant servi au calcul de l'IPC 2018 de
l'Algérie a été de 32/100, attribuée par « PRS International » et « Varieties
of Democracy » (V-Dem).