COMMERCE- ETUDES ET ANALYSES- INDICE E
COMMERCE/ENTREPRISE- - CNUCED 2018
Le commerce électronique peine à
décoller en Algérie. Malgré le taux de pénétration appréciable des smartphones et la démultiplication des offres sur Internet,
l’indice du e-commerce entre l’entreprise et le consommateur reste très faible.
Selon le dernier classement publié par la Conférence des Nations unies sur le
commerce et le développement (Cnuced), l’Algérie
occupe la 111e place dans le monde, parmi les 151 pays concernés, et la 17e
place en Afrique. Selon cet indice, qui mesure la capacité d’une économie à
soutenir les achats en ligne, élargi à 151 économies (soit sept de plus que
l’édition 2017), l’Algérie ne figure même pas dans le Top-10 du e-commerce en
Afrique. En effet, ce Top-10 est occupé par la Mauritanie, le Nigeria,
l’Afrique du Sud, la Tunisie, le Maroc, le Ghana, le Kenya, l’Ouganda, le
Botswana et le Cameroun. Au plan mondial, l’île Maurice est le pays africain
ayant obtenu les meilleurs résultats dans l’indice 2018 du commerce
électronique d’entreprise à consommateur et qui se classe à la
cinquante-cinquième place aux côtés de grandes puissances du commerce
électronique. Cette mauvaise note infligée à l’Algérie découle de quatre
critères autour desquels s’était articulée
l’élaboration de ce classement, à savoir le nombre d’acheteurs en ligne, le
niveau de sécurité des serveurs, la facilité de paiement et la facilité de
livraison. Ces critères remettent en cause non seulement le projet
e-gouvernement, mais aussi l’incapacité des institutions financières du pays à
vouloir investir dans la modernisation de la relation entre l’entreprise et le
consommateur. D’emblée, on relève que seulement 43% des utilisateurs algériens
recourent à l’usage de l’internet quand il s’agissait d’interagir sur les sites
qui déclinent des formules d’achat en ligne, et ce, même si l’Algérie avait
gagné, par rapport à 2017, près de 15 points de partage des personnes avec des
comptes professionnels.
Le faible taux dans la sécurisation des serveurs, dans la facilité de paiement
et la facilité de livraison ont fait perdre 14 places à l’Algérie, elle qui
occupait la 97e place en 2017. L’arrivée de certains opérateurs internationaux
du commerce en ligne et l’émergence d’opérateurs locaux n’ont pas changé la
tendance de ces réalités structurelles sur le développement des technologies de
l’information et de la communication (TIC) qui demeurent encore au stade
bureaucratique. La dynamique tant souhaitée par les banques de passer au
système du e-paiement a buté sur l’incapacité des
entreprises à suivre le processus, d’une part, et l’hésitation du gouvernement
à vouloir dématérialiser les billets de banque, d’autre part. Ce n’est pas le
cas du Top-10 des performances en matière de e-commerce en Afrique qui gagnent,
chaque année, des places dans ce classement mondial, comme l’île Maurice (55e),
le Nigeria (75e), l’Afrique du Sud (78e), la Tunisie (79e), le Maroc (81e), le
Ghana (85e), le Kenya (89e), l’Ouganda (99e), le Botswana (100e) et le Cameroun
(101e). Du reste, la Cnuced recommande de maximiser
les avantages du commerce électronique et de l’économie numérique. Autrement
dit, les décideurs doivent appréhender dans leur ensemble de multiples
domaines, dont l’infrastructure numérique, le commerce, la concurrence, le
contenu local, la protection du consommateur, la protection des données, les
transactions électroniques et autre cybersécurité.