SOCIETE- - PROTECTION SOCIALE- CNAS 2018- SITUATION
FINANCIERE
La
situation de la Caisse nationale des assurances sociales reste vulnérable et
son équilibre financier, même s’il est aujourd’hui maintenu, grâce
notamment aux cotisations des travailleurs, n’est pas à l’abri de
difficultés pouvant la mettre en danger.
Pour son directeur général, qui s’exprimait,
fin septembre 2018, sur les ondes de la radio nationale, cette précarité trouve
son origine d’abord dans le nombre jugé « insuffisant » de cotisants, même si
le montant des cotisations annuelles dépasse à présent les 1.000 milliards de
DA. Ensuite, dans le phénomène des travailleurs non déclarés par leurs
employeurs au système de sécurité sociale, sans oublier, enfin, l’informel
qu’il sera désormais « plus aisé » d’identifier en raison notamment de leur
non-possession d’une carte Chifa. « La CNAS est
équilibrée sur le plan financier. Mais il faut regarder notre système de
sécurité sociale dans sa globalité, basé exclusivement sur la cotisation des
assurés sociaux », a recommandé Tidjani Hassan Haddam, qui révèle à cette occasion que 52% des
recouvrements des cotisations sociales de la CNAS sont dépensés au profit des
pensions de retraite, contre 42% qui sont reversés aux assurances sociales, le
reste étant partagé entre l'assurance chômage et le Fonds national de
péréquation des œuvres sociales (FNPOS). Avec un ratio de deux cotisants pour
un retraité, notre système national de sécurité sociale ne peut être « viable »
et « solide ». C’est d’ailleurs, aux yeux du DG de la CNAS, l'une des raisons
de son déséquilibre.
« Ceci met la Caisse de retraite dans des difficultés de gestion qui
l’empêchent de pérenniser le versement des pensions à leurs ayants droit. Par
conséquent, la CNAS a été contrainte, trois années durant, de venir en aide à
la CNR pour assurer le paiement des pensions, et ce, au détriment de sa
trésorerie », a indiqué Tidjani Hassan Haddam, qui plaide pour une réflexion devant
permettre d'apporter des sources « supplémentaires » pour remédier à cette
situation. «Il faut savoir que partout dans le monde, les caisses de sécurité
sociale qui sont pourvues uniquement grâce aux cotisations des employés
connaissent des déficits financiers. Il faut s’orienter aujourd’hui vers une
fiscalisation et une budgétisation par l'Etat, pour pouvoir assurer la
pérennité de notre système de sécurité sociale», a-t-il expliqué. De 2015 à
2017, la CNAS a fourni quelque 800 milliards de DA, mais en dépit de cette
situation, les recouvrements de la CNAS arrivent malgré tout à «combler» ses
dépenses, ce qui lui a permis d'avoir, au fil des années, une trésorerie
«importante».
‘‘L’Invité de la rédaction’’ de la chaîne III assure par ailleurs qu’il n’a
jamais été question de « remettre en cause » le système de tiers-payant et soutient
qu’aucun acquis des assurés sociaux ne sera « touché », aussi bien en termes de
remboursement, de système de protection sociale, du libre accès aux soins qu'en
gratuité des soins. « Néanmoins, un travail se fait actuellement pour faire
évoluer le système de sécurité sociale et intégrer des remboursements qui
n'existaient pas, notamment pour les personnes aux besoins spécifiques »,
a-t-il
confié.
Evoquant l'accès aux soins dans les hôpitaux, le DG de la CNAS affirme que ce
principe ne peut pas être « remis en cause » y compris pour les citoyens qui ne
possèdent pas la carte Chifa. « Cette carte est un
moyen d'identification de la personne et un des moyens de lutte contre
l'informel. La CNAS mène à ce propos un travail de sensibilisation et
d'accompagnement pour débusquer aussi bien la non-déclaration que la
sous-déclaration », a assuré Tidjani Hassan Haddam..