SOCIETE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ROMAN
SAMIRA MERBAH- « CONFESSIONS D’UN ECRIVAIN..... »
Confessions d’un écrivain pas tenté. Roman (Essai ?) de Samira Merbah.
Casbah Edition, Alger 2018. 750 dinars,122 pages.
L’auteure n’est pas cachottière pour un sou.
Pour elle, faisant dire à son personnage qu’ « écrire ce fatras de lignes
n’est d’abord qu’un vulgaire prétexte ; c’est à la fois un exutoire mais
aussi ma peine maximale, c’est selon ».
Le contenant : Quelqu’un qui vit seul.
Sa mère, directrice d’un journal le délaisse.
Sa femme est partie voir ailleurs une herbe plus verte. Il est
« journaliste » (dans le canard de sa maman qui l’a affecté au
« courrier du cœur » où il ne tarde pas à faire des
« siennes » , donc renvoyé).Sa voisine du
dessous est une vielle dame « bien sous tous rapports » mais assez
pointilleuse (une « vieille mégère ») sur les bruits venant du dessus.Mais ,c’est devenue ,au fil du temps, sa
« confidente »...sa seconde mère. Il est attiré par la boulangère du
quartier, mais il n’ose avouer ses sentiments.
Le contenu :
Une vie toute banale, quoi ! Manger, dormir, ruminer ses échecs, mentir
(il raconte à qui veut l’entendre qu’il va bientôt mourir d’un cancer).....et
se raconter :
Il est très beau,
il est égocentrique, il est maheureux, il est
bienheureux, il est désarmé, il est surprenant , il est découragé, il est
impatient, il est charmé, il est incertain, il est amoureux, il est
impressionnable, il est médisant, il est rêveur, il est troubadour, il est
têtu, il est laconique, il est maladroit, il est susceptible, il est sceptique,
il est de mauvaise foi, il est lâche, il est éclairé, il est endeuillé, il est
rancunier, il est humain, il est perfectible.......et il a de l’espoir . Cela
tombe très bien puisque sa maman a
promis de l‘aider et sa nouvelle
voisine, au-dessous, dans l’appartement de sa vieille amie décédée
, n’est autre................................. que la boulangère.
Elle était venue au-dessus pour ......protester contre le volume trop élevée de
la radio.
Morale de
l’histoire : « C’est bon d’avoir la vie devant soi. C’est bon de
savoir que l’espoir fait vivre ». On ne le savait pas !
L’Auteure : Née à Alger en 1978. Vit en Belgique à partir de 1995. Etudes supérieures dans l’ingéniorat industriel . Installée au Québec en 2007.
Extraits : « Imaginez
un court moment toutes les œuvres littéraires qui vous ont le plus
marqué.....Tendez l’oreille et écoutez la sonate qu’elles vous réservent,
chacune séparément, puis toutes en chœur........Appréciez comme elles
vocalisent. L’espace sera inondé de leurs sons. Il se peut que ce soit une
grande cacophonie, mais il se peut aussi que ce soit une hymne (ndlr :
poème religieux dans la liturgie chrétienne ....) solennelle » (p 69),
« Avant de faire un jugement défavorable et définitif sur un individu,
ayez au moins la délicatesse de lui accorder l’occasion de se présenter à vous
sous son plus beau jour » (p 100)
Avis :
Un « roman » qui n’en est pas un. Relevant bien plus de l’essai
« camouflé » à travers un
personnage central masculin qui confie ses peines et se confesse pour cacher (que de mensonges !)
son « mal de vivre » . Une personnalité
à multiples facettes .....que l’on rencontre souvent içi et là.
A lire ..par
curiosité.... les pieds dans l’eau ou la tête en l’air.
Citations : « Il
n’y a pas un écrivain qui ressemble à un autre » (p 22)
, « L’écrivain est un ébéniste des mots et un décorateur de talent.
Le lecteur est son juge, tantôt sévère, voire impitoyable, tantôt indulgent ou
charmé, littéralement » (p 50).