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Roman Mustapha A. Toumi- "Ruptures"

Date de création: 09-07-2018 10:56
Dernière mise à jour: 09-07-2018 10:56
Lu: 1455 fois


SOCIETE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ROMAN MUSTAPHA A. TOUMI – « RUPTURES »

Ruptures. Roman de Mustapha Abdelkrim Toumi. El Fairouz Editions , Alger/Bordj el Bahri,  2016, 550 dinars, 177 pages

Sofia, capitale de la Bulgarie. Hiver 1972. Cité universitaire. Deux étudiants de vingt deux et vingt ans. Kader ( Kad pour les intimes), l’Algérien et Nadia ( Nad pour les intimes), la Bulgare.Le coup de foudre et le grand amour, l’amour fou.......mais l’opposition des parents....le jeu trouble d’une tante, veuve et  à la quarantaine bien affamée...puis l’exil de la bien-aimée à Budapest.

C’est donc l’histoire d’un couple mixte se rencontrant, mais aussi se découvrant et se recherchant  dans une société (du « bloc » socialiste d’alors ) certes accueillante (le nombre de boursiers était assez important  dans la plupart des pays de l’Est européen, et ce depuis le temps de la Guerre de libération nationale) , mais pas assez réceptive quand il s’agissait d’amour et d’union. La ligne rouge. Normal, malgré tout ! L’Algérie , c’est l’Afrique et ça paraissait bien loin ! Chacun des acteurs  raconte et se raconte : d’abord Nad, puis Kad , les deux en 1972 et , bien sûr, l’inévitable ami, l’éternel témoin de nos joies et de nos peines, un peu fou, Ram, plus musicien qu’étudiant. Lui, raconte ...mais en 1995.Car, il y a eu , entre-temps, le retour au pays. Les deux Ram en compagnie d’une épouse. Maintenant Kad est  seul, vivant dans le souvenir de l’aimée.  Le travail dans la même entreprise publique...en voie de faillitte. Le terrorisme. L ’assassinat de Kad. Le départ de Ram pour la Bulgarie (rejoindre son épouse déjà partie, obligée de fuir le terrorisme). La rencontre avec la tante qui avait « cultivé » une certaine haine de l’autre et qui regrette d’avoir éloigné Nad de Kad, car entre-temps,la nièce était morte...... d’avoir (trop) aimé

 

L’Auteur : Né en 1951 à Sidi Moussa (Tizi Ouzou). Etudes secondaires à Alger , puis bourse d’études (en Bâtiment et  Travaux publics) à Sofia/ Bulgarie.Etudes en architecture en 1975 à Alger......Porté sur la poésie ..... Prix de la poésie en langue française par l’établissement Arts & Culture de la ville d’Alger, en 2011 et en 2014. Premier roman.

Extraits : « J’étais démuni, mais mon dénuement avait un sens, je pouvais tout découvrir et tout posséder, car je n’avais rien » (p 94), « J’aurais tant aimé jouir de ma liberté , délivré de tout péril de vivre inutile et voir ceux d’en haut descendre constater que nous sommes comme eux ont voulu que nous soyons : les homme d’un vaste pays, échoués sur une immense plage prolongée d’un grand désert. Des hommes qui n’ont désormais au cœur que ce qu’ils ont en poche » ( p 113), « La vie de tous les jours dans un pays comme le notre (note : l’Algérie) ne permet pas de prêter attention à une histoire d’amour digne d’un roman photo des années soixante » (p 127).

Avis :Gentil roman. Une (très) belle histoire , émouvante, amour (sans eau de rose) , drame et nostalgie mêlés....Ecriture poétique. Il y a , aussi, une description de la vie quotidienne en Algérie durant les (décennie noire ou rouge, mais terrible) années 90.

Citations : « Un couple s’use toujours....il n’y a pas d’amour qui ne soit un drame, et de choix il n’y en a que deux : l’oubli ou la mort » (p 19), « Nous sommes pauvres et notre place est quelque part où il n’est jamais honteux de l’être » (p105).