Nom d'utilisateur:
Mot de passe:

Se souvenir de moi

S'inscrire
Recherche:

Habillement - El Melhfa

Date de création: 15-02-2015 12:17
Dernière mise à jour: 10-06-2018 12:09
Lu: 1785 fois


SOCIETE - PRATIQUES - HABILLEMENT - EL MELHFA

Extraits de presse (2)

I/ El Melhfa est un habit traditionnel féminin de Tindouf. Il représente un habit de choix pour la majorité des femmes tindoufies et même des visiteurs. L'habit est une étoffe de tissu qui couvre la totalité du corps de la femme , hormis les mains et les yeux et a toujours constitué , pour la population locale, un symbole de pudeur

La manière de le porter , communément désignée par le mot Telhaf peut renseigner , parfois, sur le statut social de celle qui le porte, puisqu'elle permet, en tout cas, de faire la distinction entre la femme mariée et la célibataire.

Les marchés locaux  connaissent, à l'occasion des fêtes (ex : l'Aid) une demande accrue sur les différents types de Melhfa

Les prix oscillent entre 500 et 5 000 dinars l'unité, selon la qualité de l'étoffe, l'offre et la disponibilité des différents types de Melhfa.

Si les femmes d'un certain âge préfèrent des couleurs foncées, les plus jeunes optent pour les nuances claires;

Lorsqu'il est de haute qualité, il est porté par la femme de la région durant les fêtes religieuses et nationales, lors des fiançailles et mariages et autres occasions heureuses.

Les autres types de cet habit se caractérisent d'un bleu foncé , localement appelé Nila, un produit utilisé pour se prémunir des rayons de soleil ardents, ce qui explique l'intérêt que suscite ce type d'habit , notamment en période de grandes chaleurs.

Les formes de Melhfa , généralement importées de pays voisins , notamment de Mauritanie, ont toujours évolué au rythme des changements des tendances sociales, au point où certaines de ces étoffes sont baptisées du nom de vedettes de séries télévisées .

-----------------------------------------------------------------------------------------------------

II/ La ''Mlahfa'', le voile traditionnel de la femme bou-saadie, semble résister au temps et aux nouvelles moeurs vestimentaires du 21éme siècle, mais reste confinée à la cité de Sidi Thameur, fondateur vers le 16eme siècle de la ville, déplorent les plus attachés à ce pan du patrimoine culturel.

Contrairement au ''Haïk'' algérois, le voile de Bou Saada n’a pas déserté le paysage de cette cité pittoresque, aux portes du désert: il n’est pas rare en fait de croiser aux détours de ses venelles, des femmes étroitement emmitouflées dans cet accoutrement, qui renvoie essentiellement à la pudeur de la femme.

Une pudeur symbolisée par le rituel même de porter ce voile, souvent en étoffe de grande qualité: le corps de la femme en est entièrement drapé, caché, à l'exception d'une ouverture au niveau des yeux, pour la visibilité.

Plus fréquemment porté par des femmes d’un âge plutôt avancé, la Mlahfa de Bou-Saada semble résister au temps face à l’invasion des tenues venues d’Orient (Hidjab, Niqab et Djilbab).

Aussi, est-il plus fréquent à Bou-Saada de croiser des femmes portant ces tenues, plutôt que celles drapées dans la Mlahfa, l’habit local, même si les plus jeunes s’attachent à conférer à leur Hidjab une connotation plus moderne en troquant la longue tunique avec des combinaisons plus décontractées, y compris des jean's.

Si le Hidjab est majoritairement adopté par les Bou-saadies, il n’en demeure pas moins que la Mlahfa locale a encore de ''beaux jours devant elle'', se réjouissent de nombreux natifs de Bou Saada.

En dépit de la baisse de ses adeptes, le voile traditionnel de la cité du ''Bonheur'', l'ancienne appellation de la ville au temps de Sidi Thameur, continue d’avoir une valeur sociale importante pour ses habitants.

En dépit d'une urbanisation anarchique dés les années 1980, avec son lot de nouvelles valeurs sociales, Bou-Saada, avec son K'sar (la vieille cité) et ses vieux quartiers en toub, reste attrayante.

Ici, le temps semble figé au détour du quartier d'El Mouamine, dans le vieux K'sar, où vieux palais avec des jardins intérieurs et maisons cossues rénovées avec des vasques d'eau pour les ablutions, renvoient à la belle époque de cette cité entourée de palmeraies, dernière concentration urbaine avant le désert pour les caravaniers.Ceux qui faisaient, à l'époque, la route du sel.

La notoriété de cette cité, à quelque 250 km au sud-est d'Alger, lui est surtout venue à la fin du 19eme siècle du coup de coeur du peintre français Alphonse-Etienne Dinet (1861-1929), devenu Nasreddine Dinet après sa conversion à l'Islam.

"La Mlahfa ne saurait, en aucun cas, être absente du trousseau de la future mariée, car elle représente un héritage culturel précieux, que se transmettent les générations, combien même elle ne serait pas amenée à s’en servir ultérieurement", explique à l’APS, Mahfoud Bennacer Bey, documentaliste au Musée Etienne Dinet de Bou Saada.

Il avoue néanmoins que son épouse, qui en possède trois, ne s'en sert jamais en dehors de la ville, son port étant souvent réduit à des sorties au marché, pour aller chez la coiffeuse ou au Hammam (bain maure).

Originaire de la wilaya de Boumerdes, Louiza affirme quant à elle avoir adopté le voile local depuis qu’elle s’est installée dans cette ville, il y a 30 ans.

''Bien que je sois d’origine kabyle, j’ai fini par adopter et m’adapter à cette mode vestimentaire, car j’estime que je me dois de me conformer aux traditions locales, qui sont celles de ma belle-famille", affirme-t-elle.

Elle avoue néanmoins qu'elle porte le voile traditionnel uniquement dans l'enceinte de la ville. Certaines femmes de Bou-Saada vont jusqu’à confesser que ''le port de la Mlahfa en extra-muros serait mal perçu, car ringard et par conséquent, il n'est plus ni de mode, encore moins de notre époque''.

''Mon fils m’a demandé à maintes reprises de me séparer définitivement de la Mlahfa, ce que j’ai toujours refusé, car c’est il est plus pudique que le Hidjab. Néanmoins, je ne le porte qu’à Bou Saada pour faire comme tout le monde'', explique Fatima Boudchicha.

La septuagénaire se rappelle avec des soupirs, pourtant, de l’époque ou celui-ci était porté ''partout dans la cité'', tandis que d’autres évoquent les temps perdus où la Mlahfa constituait une fierté pour les habitants de la ''Cité du Bonheur.

Pour les plus optimistes, le maintien de cette tradition vestimentaire est déjà une ''bonne chose en soi'', citant la réduction à l'état de curiosité sociale le ''Haïk'' algérois, et dans une moindre mesure la ''M'laya'' de Constantine et des villes de l'est du pays.

''Il vaut mieux qu’il soit porté même de manière limitée plutôt qu’il disparaisse complètement du paysage de Bou Saada'', soutient Youcef Belouadeh, un sexagénaire, qui tient une échoppe d’artisanat dans l'antique médina.

Remontant à plusieurs décennies, le voile féminin de Bou Saada a fait l’objet de peu d’écrits jusque là. Pour autant, il y a eu une étude anthropologique et historique de Barkahoum Ferhati, publié en 2009.

Native de la région et architecte de formation, l’auteur y relève que la première personne à avoir décrit le costume de Bou Saada est le premier maire d’Alger, Charles de Galland (1851-1923), qui, en excursion en 1887, en avait donné une précision assez détaillée.

''Elles sont vêtues d’une tunique flottante, rouge ou polychrome, serrée à la taille par un foulard ou une ceinture de cuir, ornée d’un épais fermoir en argent'', écrit-il pour décrire l'accoutrement de l'époque de la femme Bou-saadie.

Depuis cette description, le costume féminin de Boussaâda a évolué pour acquérir un aspect plus sobre : un modeste drapage, généralement blanc, et qui pour l’heure, symbolise encore l’un des motifs de curiosité de cette ville et l’une de ses plus authentiques caractéristiques sociales