SOCIETE – POLICE - VIOLENCE- BILAN DGSN 2013
. Sur les 7224 plaintes enregistrées par les services de la police judiciaire de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) durant les neuf premiers mois de l’année, près de 4000 sont le fait du conjoint, du fiancé, du frère, de l’ascendant ou du père. «Les époux viennent en tête de ces agressions avec 1608 cas, suivis des fils qui ont violenté leurs mamans avec 538 cas, puis des frères qui ont brutalisé leurs sœurs avec 418 cas», déclare Kheïra Messaoudène (APS/22-11-2013) chargée du bureau national de la protection de l’enfance, de la délinquance juvénile et de la protection de la femme victime de violence à la direction de la police judiciaire.
Une violence qui touche toutes les tranches d’âge «Plus de 54% des actes de violence sont commis le soir et 31% le matin, alors que 48% ont eu lieu au sein du domicile familial et 34% sur la voie publique», précise la DGSN. «Au total, 5034 victimes de violences physiques ont porté plainte, dont 1673 ont été victimes de mauvais traitements et 27 autres d’homicide volontaire. Il s’agit de femmes âgées de 18 à 75 ans, dont 3872 sont mariées, 1953 célibataires, 688 divorcées et 439 veuves». 4713 d’entre elles sont femmes au foyer, 1330 employées, 103 cadres supérieures, 374 étudiantes, et 67 retraitées.
Peur de représailles
Si les litiges familiaux sont les premiers mobiles de maltraitance des femmes, la DGSN estime que les «causes sexuelles» ont motivé 255 des plaintes enregistrées. «Au total, 266 femmes ont été victimes de violences sexuelles, de viol, de harcèlement sexuel et d’inceste, entraînant parfois des grossesses illégitimes. Parmi elles, dix femmes ont fait l’objet de harcèlement sexuel et six autres ont été victimes d’inceste»
Le nombre de femmes victimes de violences sexuelles est en réalité plus élevé que le chiffre avancé, puisque beaucoup d’entre elles déposent des plaintes puis les retirent. De même, combien sont-elles à garder le silence quant aux maltraitances subies par honte, par peur des représailles ou pour ne pas «jeter l’opprobre sur l’honneur de la famille» ? «Il existe des femmes qui souffrent en silence et le dépôt de plainte contre la violence sexuelle reste un tabou. Elles préfèrent subir la douleur, en silence, plutôt que de dénoncer leurs agresseurs, de peur d’être rejetées par leur famille et par la société, en dépit de leur statut de victime ».
Pour ce qui est du harcèlement sexuel, «cet acte de violence est généralement enregistré en milieu professionnel, dont le harcèlement sexuel verbal». L’âge de ces femmes violentées oscille entre 18 et 75 ans, elles sont mariées, célibataires, mères de famille, divorcées, universitaires ou sans profession. Même si aucune région du pays ne fait exception, les grandes villes enregistrent le plus grand nombre de cas de violences à l’égard des femmes, notamment Alger, Oran et Annaba.