SOCIETE - PRATIQUES - PLAT - H'RIRA
La H'rira est une soupe traditionnelle du Maroc et de l'Ouest de l'Algérie, constituée de légumes secs, d'oignons et de viande.
Durant le mois sacré de Ramadhan, la H'rira est traditionnellement le plat de la rupture du jeûne (à l'Est du pays , on a la Chorba Frik) , accompagnée de boureks (chaussons farcis à la viande hâchée et enroulés dans une feuille de pâte très mince dite warqa dioul) . Elle est cependant servie durant toute l'année dans les restaurants et hôtels, et elle est fréquemment consommée , praticulièrement durant l'hiver.
Elle peut aussi être accompagnée de treanches de citron. En termes de recette, elle se concocte à base de ragoût d'agnéeau , une carotte, une petite courgette, un opignon, une branche de céleri, une petite boîte de pois chiches, une boîte de tomate pelée, un navet, , une petite pomme de terre, un bouquet de persil haché, une pincée de poivre noir, de paprika, de gingembre, de carvi, de sel, un petit paquet de safran, du riz cru (50 g) , du levain (125 ml) et un oeuf.
A noter que la préparation commence la veille
On croit savoir que la soupe tire son nom de son mode de préparation , à savoir le "mélange" (des ingrédients) , le "délaiement" du levain ou de la farine (qui a remplacé peu à peu la pâte domestique ou levure boulangère (khmira) , l'obtention d'un potage "velouté, onctueux".
Son effet sur l'estomac d'un jeûneur "est semblable à l'effet que procure la soie (h'rir) sur la peau d'une belle cordon bleu "disent les fins gourmets.
Quant à son origine historique, les avis divergent.
Ce mot aurait été rencontré dans des textes arabes anciens, à l'époque des Abassides.
Ce plat, d'origine morisque, c'est-à-dire andalouse et d'adoption tlemcénienne serait rentré par Oujda pour se répandre dans tout le Maroc. Certains avancent le contraire en la présentant comme un plat d'origine marocaine.
A noter que, jadis, la h'rira était à Tlemncen l'apanage (la spécialité) des familles koulouglies alors que son pendant , la chorba m'qatfa était consommée durant le mois de Ramadhan. On utilisait à cet effet au lieu du vermicelle une sorte de "langues d'oiseau" préparées quelques heures avant la cuisson , filées avec le bout des doigts experts des vieilles femmes.