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Violence familiale

Date de création: 28-03-2009 03:06
Dernière mise à jour: 09-04-2013 14:33
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SOCIETE -VIOLENCE - VIOLENCE FAMILIALE

Le Centre d'information et de documentation sur les droits de l'enfant et de la femme (Ciddef) a rendu publics, dimanche 1er mars 2009, les résultats de deux enquêtes menées en juin 2008 (avec le soutien de l'Agence de coopération technique espagnole) par Eco Technics, auprès des adultes (18 ans et plus) et des adolescents (de 14 à 17 ans). L'étude procède à des comparaisons avec les résultats d'une enquête réalisée auprès des adultes par le Collectif 95 Maghreb-Egalité (CME) , en 2000.

Concernant le volet réservé à la violence familiale, on a:

Un quart des adolescents sur lesquels a porté l'étude , soit 26% disent avoir été victimes de violence familiale au cours des 12 derniers mois (soit entre juin 2007 et juin 2008). Chez les femmes adultes, la proportion est de 7% de la population féminine , soit au total 755 803 de femmes violentées sur un total de 11 670 000 femmes.

La fréquence des actes de violence varie. L'étude recense 27% des femmes victimes de violence physique de façon continue contre 53% violentées une seule fois et 20% violentées à deux reprises.

Dans 38% des cas, c'est l'époux qui est en cause, le frère dans 24% des cas, la mère dans 22% des cas et enfin le père dans 11% des cas.

La majorité des femmes violentées sont âgées de 18 à 34 ans. Les célibataires sont victimes de violence un peu moins souvent que les femmes mariées.

Concernant les motifs, l'étude met en exergue les disputes avec la belle-famille pour les mariées ainsi que les fréquentations et sorties pour lescélibataires

Le niveau d'instruction est important: plus de 57% des femmes victimes de violence familiale ont un niveau d'instruction moyen ou secondaire.

Par ailleurs, la violence chez les adolescents est également très fréquente. Les résultats de l'étude affirment qu'un adolescent sur quatre , soit 26% des jeunes âgés de 14 à 17 ans, "tous sexes confondus" déclarent avoir subi des violences physiques au sein de leur famille au cours des 12 derniers mois, soit près de 600 000. Dans 5 cas sur 10, ce sont les parents qui sont responsables et le frère dans 2 cas sur 10.

Il y a relativement moins de violence dans les familles dont le niveau d'instruction des parents est élevé. On signale, également, que les adolescents qui ne sont pas scolarisés ou n'ayant jamais été à l'école ne subissent pas plus ni moins de violence que ceux scolarisés (27% contre 25%). Un adolescent sur cinq dit avoir assisté à des scènes de violence entre ses parents et/ou entre ces derniers et leurs enfants.

Début novembre 2010, le Réseau national des centres d'écoute sur les violences , initié par le CIDDEF en 2008 (avec 13 centres d'écoute à l'échelle nationale) avec la collaboration du Fonds des Nations unies pour le développement des femmes (UNIFEM), a diffusé les résultats de son analyse de tous les cas de violence à l'égard des femmes recensés au niveau des centres entre  2009 et 2010 (ex: 147 cas en juillet 2009 et 547 en juillet 2010)L'analyse montre que 65% des victimes sont des femmes mariées. Les divorcées représentent 10% des cas et les veuves seulement 1% des cas. Les célibataires constituent 23% des victimes. Les victimes ont, dans 63% des cas, un âge compris entre 25 et 44 ans compris entre 25 et 44 ans, avec une pointe assez marquée de la catégorie des 30-34 ans.

24% des victimes sont des universitaires, 50% ont un niveau secondaire ou moyen et 25% ont fait le cycle primaire ou sont sans instruction..

14% des cas ont un travail régulier et 5% un travail informel.

Dans 95% des cas l'homme est l'auteur de la violence et dans 5% des cas il n'est pas identifié. 74% sont le fait du mari, ex-mari, petit ami , ex-petit ami et le fiancé.

Dans 12% des cas de violence déclarée, la victime évoque le problème de drogue chez son agresseur, l'acoolisme étant moins cité....

 

Toujours début novembre 2010, un livre noir a été publié par le réseau Wassila "pour dire halte à l'impunité et afin d'éradiquer les violences conjugales en Algérie".

L'enquête menée par le biais du  bilan ( févier 2007- août 2009) des  centres d'écoute du réseau durant la période comprise entre 2006 et août 2009 a montré que 60% des appelantes sont victimes de violences conjugales, que 32% ont un niveau secondaire ,  20% sont des universitaires, 18% ont un niveau moyen et 18% ne dépassent pas le niveau du cycle primaire.

Agées entre 25 et 65 ans, avec une prépondérance pour la catégorie des 35-45 ans...

65% des femmes sont victimes de violences diverses par "armes naturelles"  telles que les gifles, coups de poing, coups de pied ou à l'aide d'objets: table de nuit, ventilateur, marteau, bouteille de verre, barre de fer, balai, eau chaude, cigarette allumée.

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Selon Kheïra Messaouden, commissaire divisionnaire (9 mars 2013) chargée du dossier de l’enfance et des femmes victimes de violence à la DGSN, le bilan de l’année 2012 fait état de 8.748 cas de violence dont 6.446 agressions physiques, 1.928 mauvais traitements, 294 cas de harcèlement sexuel et 5 cas d’inceste. D’après elle, 46% des agressions ont été commises hors famille, 23% par les époux, 6% par les enfants, 5% par les frères, 0,6% par les pères, 3% par les amants et 0,32% par les fiancés. L’âge des femmes violentées est de 19 à 75 ans, issues de toutes les couches sociales. 4.842 sont mariées alors que .867 sont célibataires et 946 divorcées. 1.890 femmes ont un niveau moyen, 1.846 (secondaire), 1.060 (universitaire), 5.706 (sans emploi), 1.578 employées, 458 étudiantes, 59 commerçantes, 47 retraitées et 56 exercent une profession libérale. 46% des femmes ont été agressées dans le domicile conjugal, 2% violentées au travail et 13% dans le quartier. « Le code de la famille adopté en juin 1984, fait de la femme algérienne une mineure à vie », a indiqué, quant à elle, Dalila Aoudj, présidente de l’association Rachda. Selon elle, après 20 ans de lutte, ce texte a finalement été amendé en février 2005. « Malheureusement, ces amendements restent insuffisants », dira-t-elle.

En 2012, 6029 femmes algériennes ont subi différentes formes de criminalité physique et morale commises à leur encontre en Algérie.

Tel est le constat établi par les unités de la Gendarmerie nationale (mars 2013) suite aux multiples enquêtes judiciaires diligentées sur  leur territoire de compétence dans l’ensemble des 48 wilayas durant l’année 2012. Cette violence a touché sans distinction toutes les catégories d’âge et les statuts professionnel et matrimonial des femmes. Selon les conclusions de ces enquêtes, qui incluent tous les aspects ayant trait à la gent féminine, les femmes au foyer, au nombre de 3726, sont les plus concernées par ces méfaits ; elles occupent de loin la première marche du triste podium des victimes enregistrées.

Le statut matrimonial semble peser lourd sur ces dernières puisque les femmes mariées et célibataires (respectivement 2681 et 2507) sont classées deuxième et troisième. Loin des hommes, les divorcées et les veuves sont moins concernées puisqu’elles forment un total de 841 cas dont 440 divorcées. Ce qui n’est pas le cas des étudiantes qui totalisent 873, tout autant que les fonctionnaires avec 821 femmes.

Ce phénomène a tendance à se propager dans les grandes villes. En effet, la palme des méfaits commis à l’encontre des femmes revient à la capitale, Alger, qui s’est distinguée l’année dernière avec le sinistre record de 500 cas. Elle est suivie de près par la wilaya d’Oran, qui compte 426 victimes pour la même période. Les wilayas de Batna, Mostaganem, Blida et Sétif ne sont pas en reste, enregistrant respectivement 274, 246, 241 et 229 cas. Néanmoins, toutes les régions du pays connaissent ce phénomène de violence contre les femmes, y compris celles du Sud. Quant aux bourreaux, ils sont pour la plupart des conjoints, des amants ou des fiancés, des frères, des ascendants et des pères dont l’acte de violence moral ou physique fait automatiquement l’objet de procédures judiciaires après dépôt de plainte.

Pour le professeur Mohamed Boudef, chef du service de psychiatrie de l’établissement hospitalier spécialisé Errazi de Annaba, «l’essentiel des causes ayant conduit à ces cas de violences sont liées des problèmes familiaux, sentimentaux, de harcèlement sexuel, d’incompatibilité d’humeur ou financiers».

Force est de souligner que le nombre de femmes victimes de violences a augmenté par rapport à l’année dernière. «Cette augmentation s’explique par le courage qui commence à caractériser la femme algérienne. Lorsque cette dernière subit une quelconque forme de violence, elle dépose plainte à la gendarmerie, qui ouvre une enquête», étaye le lieutenant-colonel Abdelhamid Kerroud, chargé de la communication au commandement de la Gendarmerie nationale.